Dîner médiéval du nouvel an 1454

Baron, votre maistre queux a fait merveille, on se sent bien à votre table ! dit le marquis en s'attaquant aux plats

se tournant vers le comte Messire le comte, par ma foi, s'il est tâche plus ardue que celle de discipliner nos étudiants, toujours prompts à riotter et à faire les diables à quatre, c'est bien celle de mettre d'accord les professeurs entre eux, et je m'y emploie avec ardeur. Mon premier jour s'est passé sans encombres, je vous remercie de votre sollicitude.

tydual se leva à son tour:
messire ce fut un plaisir tout autant qu'un honneur, j'esperes qu'un jour nos chemins se recroiseront.

Tydual entendit les paroles de charles de Bourbon, ainsi cette personne qui n'avait pas senti le besoin de le saluer était le recteur apparement.

Dame Lorna s'avança entamant d'une voix douce la légende de Godiva :

La légende de Godiva...

Godiva, la charmante, dame fort généreuse
Etait l'épouse mal lotie de Sir Leofric, comte de Coventry.
Cet homme possédait une âme avaricieuse,
Et songeait plus à ses comptes qu'à vénérer sa mie,
Préférant plonger les yeux dans une escarcelle pleine
Plutôt que dans ceux de Godiva, sa reine!

Il ne savait qu'inventer pour satisfaire sa passion,
Et de taxes, gabelles, impôts opprimait la population.
Hommes, femmes, enfants, exploités sans fin
En arrivaient tous à périr de faim.
Auprès de Godiva, se rendit une délégation
La priant d'intervenir pour que cessent ces exactions!

Se rendant auprès de son époux sur l’heure,
La Dame se mit à supplier, fondant en pleurs,
Rien n’y fit, l’entêté refusa tout net de céder.
Puis une idée, sans doute par le malin inspirée,
Vint à ce barbon de la ridiculiser,
La connaissant très pudique, lui imposa ce marché :

« La ville de Coventry, il vous faudra traverser,
N’ayant que vos cheveux pour toute parure,
A ma demande, Madame, accédez
Et plus jamais d’impôts, je vous le jure ! »
La Dame, attristée, s’en fut à l’église prier,
En ressortit bien décidée à se sacrifier.

Et c’est ainsi que, chevauchant sa blanche monture,
Simplement revêtue de sa blonde chevelure,
En plein midi, elle traversa la ville de Coventry.
Les villageois s’enfermèrent dans leur logis,
Par respect pour leur Dame, à l’exception d’un seul
Qui par concupiscence osa risquer un œil,

Mal lui en prit, il y perdit la vue…….

Paquerette se penchait légèrement pour observer le dernier venu, ce Marquis que son Père ne semblait pas connaître... Il avait fière allure et en plus il était recteur !

Vous ne savez pas qui il est, Père ? un recteur... J'aimerais tellement pouvoir aller à l'université moi aussi

Rekkared écouta attentivement la légende et conclu :

« Merci dame Lorna, je ne connaissais point cette légende mais je crois qu'elle est de circonstance. Et après l'avoir ouïe, je ne ne me risquerais jamais à ridiculiser une dame... Allez, oubliez querelles & autres mauvaises pensées pour jouir pleinement dees festivités ! »

Paquerette sourit

Baron Rekkared, qui imaginerait que vous pourriez ridiculiser une dame !...

un messager en livrée de Cholet fit irruption dans la salle.

Mes seigneurs désolé de vous déranger, j'ai un plis pour le duc de Cholet

Tydual se leva pris la missive, la décacheta et la lut brièvement.
Puis se tournant vers le maitre des lieux et l'ensemble des convives

Je suis contraint de vous abandonner de si bonne heure. Des nouvelles venant d'Anjou m'impose de rentrer céans. Je devrai faire le voyage de nuit car le temps est compté.
Cher baron, je vous remercie de votre accueil qui n'a eu d'égal que les mets délicieux dégustés à votre table.

tydual fit une brève révèrence

Puis se tourna vers sa fille

je vous laisse le carosse et mon escorte, je vous retrouve en anjou

Paquerette faisait la moue

Décidement, mon fiancé est retenu au Duché et maintenant c'est vous qui partez Père ! La terre d'anjou est une terrible rivale !

S'adressant à Tydual :

« Merci bien, et bon retour messire Tydual. »

S'adressant aux troubadours :

« Et merci aussi à vous, chers troubadours, vos prestations m'ont éblouies. »

Le maître-queue s'avance une nouvelle fois pour annoncer le quatrième service que l'écuyer-tranchant apporte délicatement tandis que le panetier enlève les plats précédents :

« Tourte à étages de fruits secs »

Venu de très loin, épuisé, Solaros, troubadour de Normandie, entra céans. Le dîner touchait à sa fin. Ses compagnons messire Brena et Dame Lorna avaient déjà quitté les lieux. Il s'inclina devant le maître des lieux et devant l'assistance, puis, se tenant silencieux dans un recoin, écouta les conversations, fort orageuses pour l'heure, semblait-il. Aussi lui inspirèrent-elles ce poème de Nouvel An, et il s'avança, cithare à la main, pour l'interpréter à l'assistance.

Les années vont passant,
Les ruisseaux tumultueux,
Les dîners somptueux,
Et les blés vont poussant.

Dans les yeux de ma mie
Se reflète un visage
Sur lequel toujours l'âge
Grave un peu plus ses stries.

Mon Dieu, faites qu'elle aime
Encor toute une année
Mon visage fâné
Enfoui dans son cou ferme.

Mais pour l'heure buvons,
Oublions nos querelles,
Charmons les jouvencelles,
Au Nouvel An buvons!

S'adressant à Solaros :

« Très beau poème de nouvel an ma foi, d'ailleurs dans peu de temps nous serons dans la nouvelle année à Saint-Félix. »

S'adressant à Awacks :

« Messire Awacks, je ne vous entends mot dire, cette tourte étoufferait-elle vos sages propos ? »

Paquerette était rêveuse

Les mots de vos troubadours sont aussi charmants que vos mets sont excellents, baron

*L'heure était bien tardive pour se présenter, et d'ailleurs, le regard inquisiteur que lui adressa le serviteur qui le mena jusqu'à la grande salle le lui confirma... Mais, Aristote le sait, l'on ne peut jamais prévoir les empechements qui peuvent se présenter...

Lorsqu'il entra, il était visiblement confus et mal à l'aise de cette situation.*

Salutations.
Baron Rekkared, ainsi qu'à vos nobles invités, je présente toutes mes plus sincères excuses pour cet énorme retard, mais je n'ai pu faire autrement...
J'espère que rigueur ne me sera point tenue.

*Il resta ainsi là, droit, attendant réaction de l'hôte.*

Souriant au mot du Baron, le marquis de répondre

Baron, elle est effectivement délicieuse, et ce n'est pas petit compliment aux gens de votre cuisine que de la déguster en silence : chaque bouchée vous transporte au paradis des festoyeurs

Rekkared flatté répondit :

« Merci bien Dame Paquerette, mais c'est le maître-queue qu'il vous faudrait remercier, c'est lui qui est à l'origine du menu et du repas. Et les troubadours sont d'un talent qui fait honneur à la renommée de la Confrérie dont ils sont issus. »

Rekkared se lève pour accueillir chaleureusement le nouveau venu :

« Joignez-vous à nous, et goûtez cette tourte à nulle autres pareilles ! »

*Se sentant plus à l'aise suite à l'accueil de Rekkared, il prit alors place désignée. Une fois servit de tourte et de vin, il s'emplit le gosier qu'il s'empressa de rincer.*

Dites moi, cher Baron, votre cuisinier a-t-il quelques apprentis? Si oui, je m'empresserai d'en engager un pour Meymac! Et s'ils font aussi du ragout, qui se trouve être aussi délectable que cette tourte, ma foi, je serais capable de l'épouser *rit de bon coeur, toujours aussi content de son humour particulier*

Pleinement rassasié de tant de mets délicats, le marquis goûtait à la joie de vivre ambiante, mais songea qu'il lui faudrait bientôt partir, puisque d'autres obligations l'appelaient. Il se leva, et s'inclinant devant le baron, lui dit

Baron, je vous remercie de votre hospitalité et vous fais tous mes compliments sur la qualité de votre table. Souffrez cependant que je prenne congé, il me faut hélas me jeter sur les routes sans plus attendre, puisque je suis attendu à Valençay. J'aurais fort plaisir à vous revoir.

Certains de vos visiteurs sont bien silencieux et pressés... dommage !

Rekkared de rigoler aussi :

« Oui, les trois servants qui sont là - écuyer-tranchant, échanson et panetier - sont ici apprentis, mais je pense il y en a bien un d'entre eux qui ne tardera pas à passer maître à son tour. Peut-être acceptera-t-il de servir dans vos cuisines ? »

Saluant le reste de l'assemblée, il se posta devant la fille du duc de Cholet

Hélas, Dame Paquerette, je suis au désespoir de devoir quitter si charmante compagnie, mais la route est longue jusqu'au Berry, et le vicomte de Valençay, qui marie aujourd'hui sa fille, m'en voudrait de ne point assister à la cérémonie.

« Dame Paquerette, les bons mangeurs sont aussi de bons convives en faisant honneur à cette table. Regardez ce qu'il reste dans les plats auxquels il avait accès : il ne reste rien ! »

S'adressant à Awacks :

« Bonne route messire ! »