Le Pas de Gauvoie - 2e pas d'armes de Saint-Félix

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Rekkared était subjugé par le combat. Il y avait bien longtemps qu'il n'en avait vu de tels. Une dernière passe devait être engagée par Cristòl et conclure ce duel.

Ne connaissant ni la nature, ni la gravité des blessures de son fils, Rekkared espérait que le lendemain, ou le surlendemain si sa santé le nécessitait, Cristòl serait apte à affronter le champion suivant, LeGueux.

Si Cristòl se révélait inapte, ce serait à Wulfen de le remplacer dans ce rôle. Et si l'état de ce dernier ne le permettait pas non plus, ce serait alors à LeGueux de remplacer Cristòl comme gardien de pas, mais alors contre le champion suivant : Turenne.
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[HRP : je suis absent jusqu'à ce soir et demain toute la journée]

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[HRP : A priori, sauf si Cristol a trop de blessures pour continuer, il garde toujours le passage, et les points de Wulfen sont notés soigneusement, car : "celui d'entre les champions qui lui [à Cristòl] aura porté le plus d'atteintes - coup de lance et d'épée compris - en moins de coups sera déclaré vainqueur de ce pas d'armes et recevra un trophée."
Donc Cristòl doit affronter les autres sans se faire remplacer dans le cas où il perd aux points [s'il se faisait réduire en miettes et avait -4 de malus (on ne peut faire plus de huit et donc toucher son adversaire, donc il serait considéré inapte au combat) ou s'il avait perdu son arme, il me semble qu'il aurait été cette fois déclaré vaincu et aurait laissé sa place).]

Cristòl ôta lui aussi son heaume, et l'on pouvait voir ruisseler de la sueur sur ses tempes. Il sourit douloureusement et posa la pointe de son épée sur la terre pour n'avoir plus à la porter, et répondit, après s'être souvenu que le Duc ne voulait pas qu'il l'appelle "Votre Grâce" :

-« Massigny, vous étiez le premier contre qui il me fut donné de combattre dans ma vie, si l'on excepte mon père qui fut mon instructeur. Je découvre d'autres styles que le sien, et le vôtre n'a pas démérité de sa réputation.
Ce fut un honneur. »

Et il baissa la nuque et s'inclina, et sentit soudain la douleur de son épaule qu'il avait un peu oubliée.

[HRP : en fait rien n'est décisif dans ce pas à la lance, sauf s'il a abandon d'un des deux champions à ce niveau là.
A l'épée, le gardien de pas est vaincu s'il perd aux points, perd son arme ou abandonne.
Un gardien de pas vaincu reste toujours gardien de pas dans les autres combats.
Le seul et unique cas où il se fait remplacer par son vainqueur, c'est quand ce dernier le rend inapte à combattre à cause de ses blessures.

Wulfen est vainqueur du combat car si les deux champions sont égaux avec deux points, Wulfen a marqué les siens le premier, donc en moins de coups.
Cristòl, s'il perd son arme, perd un combat, mais reste gardien de pas pour le combat suivant. En fait, il demeure gardien de pas tant qu'il est apte à combattre physiquement.]
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Rekkared attendait que Denys remercie les champions, annonce l'issue du combat & l'entrée en lice du prochain champion pour le lendemain : le 30e jour de juin 1455.

Cette courte nuit de repos permettrait à Cristòl de se remettre un peu de ses épreuves avant de combattre LeGueux.
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[HRP : le malus passera de -2 à -1. L'une des blessures n'étant qu'une contusion qui handicapait le champion sur le moment.]

[Sous la tente de Cristòl, au soir du premier combat]

Deux hommes soulevèrent un pan de la tente de Cristòl. L'un portait une épée au côté et une cotte d'armes aux couleurs de Saint-Félix. C'était un des gardes du donjon. L'autre, appuyé lourdement sur un bâton d'if, avait un cabas en tissu grossier au côté et était vêtu d'une cuculle [1], ce vêtement sans manches, ample, descendant jusqu'aux chevilles et couvrant les épaules et la tête qu'un capuchon masquait dans l'ombre.

Ce dernier rabaissa le capuchon sur ses épaules, laissant ainsi voir son visage. Un visage décharné, au crâne largement dégarni par la calvitie, un visage animé par deux yeux sombres enfoncés dans leur orbite, à la fois inquiétant et rassurant, un visage que ceignait en sa partie inférieure une barbe blanche et foisonnante. Il devait être d'un âge des plus avancés. Une personne quelque peu lettré ne pouvait ne pas penser un instant à cette figure du légendaire Merlin [2], mais il n'en était rien. Il s'agissait d'un simple moine qui s'était retiré en ermite en la forêt de la baronnie de Saint-Félix, bien avant que Rekkared ne fût investi de ce domaine. Il salua dame d'Ascalon et, se tournant vers Cristòl, dit d'une voix chevrotante :

- « Je viens vous voir sur la requête de sire baron votre père. Il m'a fait mandé auprès de vous afin de vous examiner. Montrez-moi vos blessures, jeune homme, s'il vous plaît. »

Le vieil homme s'approcha de Cristòl, lui palpa le corps, de ses doigts squeletiques et froids, aux endroits douloureux qu'il lui signala, et dit :

- « Bon, pour l'épaule gauche rien de grave, une simple épaule démise... »

...Que le vieillard remis en place le temps de ces quelques mots. Puis il lui palpa à nouveau le flanc senestre, fouilla dans son cabas, et dit :

- « Je ne sais si la dame ici présente vous a déjà prodigué des soins, mais pour votre flanc, je ne peux que vous proposer cela dans l'immédiat : voici des feuilles de sauge [3] que vous maintiendrez sur votre flanc à l'aide d'un bandage. Je pense que la dame ici présente pourra pourvoir à la tâche. »

Il les salua tous deux et les deux hommes repartirent aussitôt.
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[1] VIOLLET-LE-DUC Eugène, Dictionnaire raisonné du mobilier, t. 3, Le costume médiéval, HEIMDAL, Bayeux, 2005 (réédition de certaines parties des volumes du XIXe s.), art. « Cagoule », p. 35-a. à p. 37-a.
[2] MARKALE Jean, Merlin l'Enchanteur ou l'éternelle quête magique, Albin Michel, 1992, 257 p.
[3] La sauge est une plante médicinale utilisée au Moyen Age comme une sorte de panacée, pouvant tout guérir :
- http://www.oldcook.com/herbes_medievales.htm ;
- http://plantes.sauvages.free.fr/pages_medecine/index.html ;
- http://www.lepetitherboriste.net/plantes/sauge.html ;
- http://www.md.ucl.ac.be/cehpm/publications/JPB2002_57_3.pdf

Denys observa le jeune noble, il semblait plein d'allant malgré la dureté du combat...

Il fit signe au ménéstrel le prochaine adversaire allait rentrer en lice.

La trompette sonna et les couleurs du languedoc apparurent.

Or oyez Or oyez,

Messire Legueux, Coms du languedoc, Baron d'Alaigne, incarnation de Gauvain viens défier le Gardien du pas!