Le Pas de Barenton - 3e pas d\'armes de Saint-Félix

Le Pas de Barenton - 3e pas d'armes de Saint-Félix

La veille du pas d'armes, lundi XXIIe jour de septembre MCDLV [samedi 22 septembre 2007], charpentiers et manouvriers s'affairaient à décorer et mettre en place le champ clos.

Une tribune, appelée hourt, fût montée pour que les notables & l'entrepreneur, héraut & juge, puissent assister au pas. Elle était couverte et à l'intérieur étaient disposés une rangée de bancs et des draps sont accrochés à l'extérieur.

Les lices furent délimitées par des poteaux sur un emplacement préalablement nettoyé de deux cents pieds de longueur - soixante mètres - sur cent vingt pieds de largeur - trente-six mètres. L'emplacement fût recouvert de sable pour la sûreté des chevaux. En son milieu une barrière appelée toile délimitait l'espace en deux. Elle était une sécurité pour les jouteurs car elle leur évitait un choc frontal.

Les tentes, ou pavillons, aux couleurs des champions, furent dressées aux entrées opposées des lices. Elles étaient destinées aux champions pour leur permettre de revêtir leur armure avant le combat.

En fin de journée, tout était fin prêt. Il ne manquait plus que le premier champion renverse de l'eau sur la fontaine pour que le gardien de pas, Guillaume de Jeneffe, ouvre le premier affrontement de ce pas d'armes...

L'entrée des champions

Dès ce jour, mardi XXIIIe jour de septembre MCDLV [dimanche 23 septembre 2007], l'entrepreneur du pas, le gardien de pas & le champion, devaient convenir d'un commun accord du jour de la rencontre.

Au jour dit, pour provoquer le gardien de pas, le champion devait prendre de l'eau de la fontaine, dite de Barenton, avec un récipient en fer prévu à cet effet, et le verser sur le perron de ladite fontaine.

Dès cet instant, - point de tempête, cela n'était que légende -, mais le gardien devait lancer son cheval au galop, suivi de peu par le champion, alors le premier combat commencerait...
_________________
Sources : VAN DER NESTE Evelyne (préface de PASTOUREAU Michel), Tournois, joutes et pas d'armes dans les villes de Flandres à la fin du Moyen Age (1300-1486), "Mémoires et documents de l'Ecole des Chartes" (Thèse d'histoire de l'Ecole des Chartes, 1994), Ecole des Chartes, Paris, 1996, 1 vol., p. 69-90.

Rencontre entre Guillaume de Jeneffe & Djahen, 24e jour de septembre 1455

De nombreux paysans de Vinassan, ainsi que d'autres personnes étrangères, se pressaient le long des lices afin d'assister à ce premier acte du pas d'armes. Rekkared annonça à ceux qui étaient présents :

« OR OYEZ, OR OYEZ, OR OYEZ,

Très hauts & puissants Djahen, Seigneur de Donazac, Yvain de ce jour, je vous notifie qu'en versant l'eau sur le perron de la fontaine, vous provoquerez délibérément en duel Guillaume de Jeneffe, Grand maître de l'Ordre de la Licorne, Esclados le Roux de ce jour, gardien de la fontaine.

Que chacun de vous doive dès à présent faire apporter son heaume timbré, avec lequel il doit tournoyer, & ses bannières aussi.

Qu'il vous plaise à vos deux, de lever la main dextre en haut vers les Saints, et tous deux, promettez et jurez par la foi et serment de vos corps, et sur votre honneur, que nul d'entre vous,
- ne frappera l'autre audit Pas, à son escient d'estoc,
- ni aussi depuis la ceinture en dessous, en quelque façon que ce soit,
- ni aussi ne boutera, ni tirera nul s'il n'est recommandé ;
- et d'autre part, si d'aventure le heaume choit de la tête, qu'aucun autre ne lui touchera jusqu'à temps qu'il lui aura été remis et lacé.

Cela, sous peine d'être crié banni du Pas d'armes pour une autre fois, et de tenir aussi le dit et ordonnance en tout et par tout, tels comme les chapitres du Pas l'ordonneront.

Et ainsi vous le jurez et promettez par la foi et serment de vos corps et sur votre honneur.

A quoi vous devez répondre : Oïl (oui en langue d'Oïl) ou Oc (oui en langue d'Oc).

Cela fait, le champion pourra verser l'eau sur le perron & le gardien de pas commencera le combat en la forme et manière que devisée aux chapitres du pas. »
_________________
Sources :
- René I le Bon, duc d'Anjou (1409-1480), Traité de la forme & devis d'un tournoi, (v. 1450 ?), In-folio, 70 p.

HRP - Calcul des bonus & malus :

Edit pour l'adaptation au nouveau calcul de bonus à la lance, & modification des scores des dés en conséquence pour conserver la même issue de la course de lance.

Guillaume de Jeneffe :
• A la lance : +3 de par sa force (niveau) & +1 de par son expérience, soit +3+1=+4 de bonus à la lance uniquement, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à la lance ;
• A l'épée : +3 de par sa force (niveau), mais pas assez d'expérience pour bénéficier d'un bonus à l'épée, bonus de +3, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à l'épée.

Djahen :
• A la lance : +2 de par sa force (niveau) &, mais aucun bonus autre car c'est une de ses premières expériences en course de lance, soit un bonus de +2 à la lance uniquement, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à la lance ;
• A l'épée : +2 de par sa force (niveau) & +1 de par son expérience militaire, soit +2+1=+3 de bonus, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à l'épée.

En somme,
• A la lance :
- lorsque Guillaume engagera le combat contre Djahen, il aura un bonus de +4, diminué de celui de son adversaire, soit +4+(-2)=+2, qu'il devra ajouter aux jets de dés, avant lecture du tableau du combat à la lance.
- mais Djahen, à son tour, aura un bonus de +2, diminué de celui de son adversaire, soit +2-(+4)=-2, qu'il devra ajouter aux jets de dés, avant lecture du tableau du combat à la lance.
• A l'épée :
- lorsque Guillaume engagera le combat contre Djahen, il aura un bonus de +3, diminué de celui de son adversaire +3, soit +3-(+3)=+0.
- et Djahen de même.
Alors il n'y a aucun bonus ou malus à l'épée pour les deux protagonistes, tant que l'un des deux n'est pas blessé. Donc la lecture du résultat du jet de dés se fait directement sur le tableau du combat à l'épée.

En espérant vous aider, & que cela ne soit pas trop compliqué...

Tête nue, les cheveux relevés sur son crâne afin d'amortir les coups reçus sur le bassinet dôté d'un long panache de poils roux, un écu peint d'or chargé d'une fontaine de sinople au flot d'azur, Guillaume s'avança vers la tribune de l'entrepreneur où il lui répondit "Oïl" avant de gagner son extrémité de la lice. De là il toisa son ennemi du jour avant que de poser son bassinet.

Nouvel adversaire. Nouveau défi. Première fois qu'il tenait un pas à cheval, alors qu'il avait tant apprécié de les forcer. Il faudrait donc faire honneur à la confiance du baron, et offrir beau spectacles et passes au public.

Se présentant par-devant la tribune de l’entrepreneur, porteur d’armes, armure et écu à ses armes, taillé émanché d'or et d'azur-, le Seigneur de Donazac vint prêter serment le chef découvert avant de défier le Gardien du Pas. Levant la dextre il répéta les termes précis, donnant de fait sa parole.

Oc !

Prenant ensuite le récipient de fer et puisant l’eau, le Maure répandit le liquide sur le perron de la fontaine de Barenton, regardant fixement, avec un petit sourire-, son adversaire ce faisant.

Ayant provoqué de son geste le Gardien, il rejoignit l’emplacement qui était sien. Du haut de sa monture, il ajusta à son tour un bassinet coiffé d’un panache de jais. Il resta ainsi, impassible en apparence-, attendant que la joute commence mais néanmoins fort curieux des évènements à venir car participant à son premier Pas ici même.

Ainsi il avait osé le défier. Et bien, que Saint-Michel et Arthur soient juges des sorts d'Yvain et Esclados, et qu'ils guident leurs lances car il n'y aurait nul repos. La victoire serait présent d'un seul, et Guillaume espérait bien qu'elle se penche sur lui.

Aussi éperonna-t-il sa monture qui d'un saut galopa droit sur le panache de jais. "Fontaine!" hurla Guillaume dans un violent cri de guerre qui transperça l'épaisseur de son bassinet.

La lance pointée, il alla s'écraser sur l'écu adverse. La vibration fit tressaillir tous le corps du Flamand mais Guillaume eut un large sourire lorsqu'il vit sa lance se briser, oublieux sur l'instant de l'effet de la charge adverse...

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Poussant avant sa monture, le Seigneur de Donazac ajusta sa lance et la pointa sur son adversaire. Las, manquant encore d’expérience le coup du Maure ne porta pas, frôlant de peu l’homme qui lui faisait face tandis que celui-ci brisait sa lance sur l’écus aux armes d’or et d’azur. Une douloureuse vibration remonta dans le bras de l’Yvain d’un jour…

Un pas plutôt bref…

Mais cela le confortait dans l’idée de la très grande vérité que véhiculait la devise qu’il avait choisie et fait celle de Donazac. En souriant intérieurement, il la répéta doucement pour lui-même.

Fâi bon sâoupré rën : l'on aprën toujhou…

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Arrêtant enfin sa monture, Guillaume se rendit compte qu'il n'avait pas été touché. Mais, alors qu'il s'apprêtait à reprendre une lance et offrir nouvelle passe aux spectateurs, il aperçut l'entrepreneur du pas lui signifier sa victoire.

Aussi, reprenant son rôle d'Esclados, il avança, s'étant auparavant ôté le bassinet qu'il portait sous son bras droit et vient faire face aux personnes présentes. D'un sourire amical, il déclara de sa voix la plus forte: "Moi, Esclados le Roux ait vaincu Yvain. Mais, résolu à lui offrir nouvelle chance, je recevrais tout nouvel assaut que celui qui se dit chevalier au lion osera m'offrir" invitant de la sorte le prochain jouteur à prendre l'identité d'Yvain.

Puis il regagna l'extrémité de la lice, en attente d'un nouveau défi.

Rencontre entre Guillaume de Jeneffe & Turenne, 26e jour de septembre 1455

Le surlendemain, Rekkared présenta le nouveau prétendant :

« Or oyez, or oyez, or oyez,
A trois grandes reposées et à trois hautes haleinées,
Nous annonçons la venue de Turenne de la Tour Saint-Arnault, Marquis d'Aubigny & Baron d'Aps.

Aux honneurs, seigneurs, chevaliers et écuyers ! Aux honneurs ! »

Puis, pour donner le signal de la « trépignée », il annonça :

« Coupez cordes et heurtez bataille quand vous voudrez !
Coupez cordes et heurtez bataille quand vous voudrez !
Coupez cordes et heurtez bataille quand vous voudrez ! »

Toujours présent, car désireux d’apprendre-, le Seigneur de Donazac faisait partie des spectateurs. Ayant entendu l’appel, il se rapprocha de la lice et attendit. Les adversaires semblaient tout deux doués dans ce genre d’exercice, bien d’avantage que lui...

Aussi observait-il avec intérêt, cherchant à voir s’il ne lui serait pas possible de retirer quelque enseignement du spectacle…

Il verrait ensuite auprès de l’entrepreneur si celui-ci pouvait l’aider à s’améliorer…

LLyr avait force route pour arriver chez son ami le baron Rekkared. IL avisa que le pas avait commencé et se dit que de regarder ne pouvait faire de mal a personne.

HRP - Changement du calcul des bonus & malus dans un souci de réalisme :

Guillaume de Jeneffe :
- A la lance : +3 de par sa force (niveau) & +1 de par son expérience, soit +3+1=+4 de bonus à la lance uniquement, bonus à ajouter au jet de dés, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à la lance ;
- A l'épée : +3 de par sa force (niveau), mais pas assez d'expérience pour bénéficier d'un bonus à l'épée, bonus de +3, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à l'épée.

Turenne :
- A la lance : +3 de par sa force (niveau) &, mais aucun bonus autre car cela fait bien longtemps qu'il n'a pas pratiqué & il n'est plus très jeune, soit un bonus de +3 à la lance uniquement, bonus à ajouter au jet de dés, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à la lance ;
- A l'épée : +3 de par sa force (niveau) & +1 de par son expérience militaire passée, soit +3+1=+4 de bonus, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à l'épée ;

En somme,
à la lance :
- lorsque Guillaume engagera le combat contre Turenne, il aura un bonus de +4, diminué de celui de son adversaire +3, soit +4-(+3)=+1, qu'il devra ajouter aux jets de dés, avant lecture du tableau du combat de lance.
- mais Turenne à son tour, aura un bonus de +3, diminué de celui de son adversaire +4, soit +3-(+4)=-1, qu'il devra soustraire aux jets de dés, avant lecture du tableau du combat à la lance.
à l'épée :
- lorsque Guillaume engagera le combat contre Turenne, il aura un bonus de +3, diminué de celui de son adversaire +4, soit +3-(+4)=-1, qu'il devra soustraire aux jets de dés, avant lecture du tableau du combat à l'épée.
- mais Turenne à son tour, aura un bonus de +4, diminué de celui de son adversaire +3, soit +4-(+3)=+1, qu'il devra ajouter aux jets de dés, avant lecture du tableau du combat à l'épée.

Bien qu'un peu tardivement, le marquis de service arriva à Saint-Félix pour y mener son deuxième affrontement, après la ~~piteuse~~ performance commune du jeune Cristol et de lui-même, il y a quelques mois de cela.

S'étant fait informer des règles de la joute, il s'exclama :
- He quoi, nous commençons encore à la lance ?
- Oui : dans une joute, ça arrive souvent, maître... soupira son fidèle majeur dome tandis qu'il tentait vainement de lui faire enfiler son armure (j'aime bien faire parler son majeur dome : ça rend mon RP encore plus pathétique).
- Mordious, j'ai laissé la mienne fichée dans l'oeil d'un immense piéton tourangeau qui prétendait - le bougre - me faire tâter de sa hache de guerre tandis que je forçai leurs lignes pour venir jusques ici honorer mon engagement : voilà qui est embêtant, oui, bien embêtant...
- Maître, lui souffla le larbin, ce n'était pas un tourangeau avec une hache : c'était un de vos serfs qui vous souhaitait heureuse fortune en agitant affectueusement sa pelle. J'ai essayé de vous le dire, mais vous ~~êtes encore plus sourd que myope~~ étiez emporté par l'élan de votre monture et déjà hors de portée de voix.
- De quoi ? Haaaa Seigneur, quelle odieuse injustice et quelle tragédie ! s'exclama-t-il en accompagnant ce cri de douleur d'un mouvement théâtral qui eût pu faire penser à celui d'un mauvais ténor faisant semblant de rôtir sur le bûcher de Norma, si et l'opéra et Norma avaient déjà été inventés : aucun des deux n'existant alors, le marquis n'eût que l'air tarte, ce qui est déjà pas mal, mais je m'égare. Haaaa, disions-nous donc, quelle odieuse injustice et quelle tragédie ! Gâcher une si bonne lance pour un gueux ! J'espère au moins qu'il était père de famille : je punirai sa garce et ses lardons à mon retour, pour leur faire comprendre ce qu'il en coûte de... hein, quoi ? Ah oui, la joute, pardon : j'arrive. Apporte-moi une autre lance, toi.

Après s'être équipé, il demanda à son majeur dome :
- Alors, vilain, de quoi ai-je l'air ?
- He bien... Vous figurez-vous le glorieux Du Guesclin au soir de la bataille de Cocherel ?
- Ho que oui...! souffla-t-il en gonflant le torse de fierté, sans plus écouter ce que l'autre avait à ajouter.
- Bon, ben... C'est pas vous, compléta-t-il avec une notable témérité, en sachant cependant que son maître ne l'entendait même plus. Allez, on y va.

Fier comme un champenois aux obsèques de Tsarine, tandis que son majeur dome rentrait la tête dans les épaules en rougissant, le marquis, bien qu'insondablement déçu d'avoir été averti qu'il ne verrait apparaître ni Merlin ni Viviane et moins encore de tempête magique (les marquis sont comme les militaires : de grands enfants), s'approcha de la fontaine avec le pot de fer, en préleva un échantillon avec une lenteur calculée (ou était-ce le poids de l'armure, bien qu'il feignât d'ignorer ?), leva bien haut le pot rempli pour signifier à l'assemblée attentive et à son adversaire attentiste que l'engagement était imminent, puis, emporté par l'illusion de son rôle, en déversa le contenu sur le perron de la fontaine avec un rire sadique (car les marquis sont également comme certains romanciers français, et surtout les marquis romanciers : sadiques) en regardant Guillaume de Jeneffe du coin de la visière, affichant gaillardement un air de défi que personne ne remarqua, à cette distance.

Enfin il était là. Le marquis qu'il avait rencontré il y a de cela bien des années. Et qu'il ne savait s'il le reverrait avant la fin de leurs jours. Tant de choses avaient eu lieu depuis ces jours. Un départ dans des circonstances étranges. Puis une absence de contacts. Et aujourd'hui une rencontre en des circonstances particulières. Aujourd'hui, deux anciennes connaissances allaient rompre lance. Et aujourd'hui, Guillaume était heureux. Aujourd'hui Yvain avait les traits d'un homme déjà âgé, mais toujours redoutable l'arme à la main. Et bien Esclados ne lui laissera nulle pitié, insulte suprême, et ne retiendra point ses coups.

Guillaume sourit lorsque l'eau fut versée, ausculta une dernière fois le harnois du marquis, abaissa sa visière, assura son écu et empoigna sa lance.

La course est lancée, la lance est haute. A moins de quinze mètres de l'adversaire, la lance est baissée. A trois mètres, elle est pointée sur l'écu. A un mètre, le gardien du pas sourit. Puis il perd son sourire. La lance glisse de sous son bras. Elle manque l'adversaire...

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Tout occupé qu'il était à rire bêtement en regardant se vider le pot de fer, le marquis faillit en oublier la charge à mener. Abaissant sa visière en vitesse et ajustant tant bien que mal sa lance, arme dont le contact ne lui était hélas plus guère familier, il piqua des deux dans son canasson qui, lui non plus, n'avait rien vu venir et partit au galop en manquant de désarçonner son cavalier qui tentait de garder bonne contenance...

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Ce ne pouvait pas être la chance du débutant : peut-être bien était-ce alors celle du cacochyme, ou bien un réflexe du temps jadis ressurgi au bon moment, au bon endroit... toujours est-il que le marquis ne sentit de la lance de son adversaire qu'un courant d'air, tandis qu'il frappait de plein fouet son écu qui vola en éclats... sans que sa propre lance ne fût esquintée.

Grmbl... Matériel de... Un écu qui se brise et une lance qui reste intacte : c'est le monde à l'envers, scrogneugneu de nom d'Aristote de mes...

Sur ces grommellements, il arrêta sa monture et observa son adversaire, attendant que celui-ci parût à nouveau prêt à charger.

"Foutredieu quelle plaie" jura intérieurement le Flamand lorsqu'il acheva sa course, la lance intacte et l'écu dont il ne restait guère plus que les sangles à son poignet. Jetant à terre ce débris, il en saisit un nouvel et en profita pour changer de lance, comme si celle-ci lui avait porté poisse. En saisissant une autre, il se rendit alors compte qu'il allait oublier l'essentiel, une bonne rasade de bière flamande... Mais qu'il était trop tard pour réparer cet oubli, car il serait des plus impolis de s'absenter pour cette raison, même si c'eut esté fort compréhensible.

Désireux d'accélérer la fin de ce pas, Guillaume sourit donc sous son bassinet et relança une charge. Mais était-ce l'empressement, le manque de bière ou un sentiment d'absence moins avouable, car la lance manqua amplement sa cible, allant se perdre un demi-mètre au-dessus de l'écu berrichon...

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Voyant son adversaire à nouveau d'aplomb, le marquis chargea à nouveau.

(Désolé, pas l'inspiration de faire très long ce soir : week-end fatiguant)

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(Aïe, là, le bonus ne t'a pas réussi, Guillaume )

Bien qu'il ait évité la lance de son adversaire, le marquis ajusta fort mal son propre coup : pis que de le manquer, il blessa son destrier qui partit rouler dans la poussière avec un cri déchirant, désarçonnant son cavalier.

» Le Pas de Gauvoie - 2e pas d'armes de Saint-Félix
» [HRP] Siège de Saint-Félix
» Manifestations nobiliaires de Saint-Félix
» [RP] Joute équestre du 05-02-1453 [2006]
» Tournoi, joute & pas d'armes