[RP] Mariage A&A - Arrivée des invités

[Tout à fait facultatif, vous pouvez poster directement dans la cérémonie]

Le village de Vinassan n'était pas de ces grands villages grouillant de monde, de cris et d'odeurs de boucherie, de boulange et de déjections animales. Non, c'était un petit bourg paysan, peu pavé, où courraient les poules, où jouaient les enfants et où séchaient au soleil d'automne les dernières algues cueillies de la saison. Ce n'était pas non plus un village marin, notez bien. Il y avait quelques lieues avant la mer. C'était un village de garrigue et de poussière, rassemblé autour d'une auberge, de maisons proprettes, d'un lavoir et d'une chapelle : la chapelle de Saint-Martin. La demeure seigneuriale n'était pas là, elle était à l'écart, dans la brousse ; mais à sa façon, le village était à son image : petit et simple ; pas fait pour les grands événements, quoique quelques-uns, par la force des choses, s'y fussent produits.

En ce jour de noce, les gens s'étaient endimanchés pour voir leur baronne se marier. L'aimaient-ils ? Elle n'était pas mauvaise seigneuresse, pas depuis qu'elle était revenue du Nord, en tout cas ; elle était étrange, bien sûr. Elle n'était pas du peuple comme son père, elle ne mouillait pas sa chemise. Mais enfin, elle était bonne mère, murmurait-on, éprise de son fils, et cet amour maternel lui donnait une humanité rassurante. Se rassemblant par petits groupes devant la chapelle, ils discutaient en attendant l'heure de l'office nuptial.

[HRP: C'est surtout pour ne pas se retrouver avec des arrivées pendant le credo!]

[Après Ternant, voici Vinassan - Jour J -1]

Skip avait fait préparer la majorité par courrier. Il avait choisi les menus, préparé les hébergements pour tous, dont certain avait été prévu pour loger chez quelques villageois. Le tout avait été payé de sa poche avec mandat ou lettre de change, parfois avec des bourses sonnante d'écus transporté depuis Narbonne jusqu'aux endroit prévue, parfois depuis Dijon si le trajets était moins long et moins coûteux pour le coursier. En professionnel de l'échange de courrier et d'écus, de marchandise et de confiance, le tout s'était déroulé rondement et sans mésaventure. Le dernier doute était de voir si les vivre pour le banquet était bien arrivés et si les cuisiniers respectait les standards que Skip avait placé.

Il était donc arrivé la veille, question d'avoir le temps de faire une ou deux retouches dans les plats confectionné et de galvaniser les troupes pour que le tout soit prêt le lendemain.

En arrivant, pourtant, ce n'est pas la cuisine qu'il avait inspecté, mais la Chapelle. Il avait prévu quelque travaux il y a quelque semaines et voulait s'assurer de ses yeux que tout avait été fait dans l'ordre et comme il l'avait demandé. Après avoir embrassé ses enfants, donc, et les laissant dans la demeure d'un couple fort aimable, trop heureux d'accueillir le Cuisine-Bouche Royal, Vassale de la mariée, père du marié, content de l'héberger pour presque rien, considérant que Skip fournissait les frais de bouche pour toute la maisonnée sans compter, il parti pour la Chapelle.

Tout avait été accomplis d'une main de maître! Il pouvait voir la marque de l'artisan, le même qui avait présidé aux travaux à la Chapelle St-Valentin, à Counozouls, et était heureux de voir que le tout avait respecté tant les délais que les coûts. Une visite de la sacristie permis à Skip de s'assurer que le Repas de l'Amitié serait parfait! Il y avait un bon tonneau de Vin, acheté en Corbières, du Pain à foison et quelques fruits de saison, comme prévu!

Il revînt a la demeure d'emprunt et sourit largement à son épouse!

Tout est prêt à la chapelle, ma douce! Je doit encore aller voir si les cuisine du Château on bien fait leur travail. J'en profiterai peut-être pour parler un peu à mon fils. Tu en pense quoi?

[Un long parcours pour rejoindre Vinassan...]

Voila qu'il avait double missive, il y a de cela quelques semaines la première d'Ariana, dict Jill qui lui demandait requête pour un mariage particulier celui de la suzeraine de Skip lui même père du futur marié... Doutait elle qu'il puisse refuser ? Arthur avait émis un léger soupire à cette lecture de première lettre et de sa plume lui avait répondu aussi amicalement et assurément qu'au bon souvenir de leur complicité en l'archevêché de Narbonne, Arthur dict Charlie, répondrait présent avec sa famille.

Ils étaient en voyage sur les routes du Royaume de France pour finaliser les installations de leur famille : épouse et enfants, fils et filles, amis et vassaux présent et à venir, de Louis et Lest ainsi que le fils de Louis, Nico...

Le voyage semblait interminable tant ils avaient à faire allées et venues pour s'assurer de la bonne marche du déroulé planifier par sa belle et douce Jayzabelle... Son étoile, sa ligne de vie... Elle...

Avec elle, ils avaient pris décision de rejoindre Vinassan avec la petite Clara et de laisser les membres du groupe en goguette rejoindre Corbières pour quelques cérémonies à venir prochainement.

Le carrosse comtal se dirigeait de relais en relais selon l'organisation vu par missives interposées entre Skip et Arthur, si le voyage était ainsi bien organisé cela était du par la bonne organisation, cependant le couple arrivait fatigué par toutes ces lieues parcourues.

Un peu fourbus mais comme jamais unis par les liens sacrés de leur amour, ils arrivèrent le 8 octobre 1462, au bourg de Vinassan. La quelques chambres leur étaient réservées, chambres dans lesquelles se trouvaient quelques tenues et la robe de cérémonie qu'Arthur avait demandé à Skip n'en ayant pas emportés avec lui depuis qu'il avait quitté ses fonctions à l'archevêché de Narbonne et la cure de Moulins. Il restait humblement attaché à l'archevêché par la sainte église de Corbières et sa fonction de chapelain pour les terres de Corbières.

Il lui arrivait alors d'officier pour quelques cérémonies ailleurs qu'en ses terres mais uniquement pour quelques amis proches comme pouvait l'être les Casalièr !

Passant la fin d'après midi avec son épouse et la petite Clara, la famille d'Alveirny avait flané dans les rues du Bourg pour s'imprégner de l'ambiance, le peuple de Vinassan avait à leur bouche nombre de mots sur la cérémonie du lendemain. Lieu où il fallait se rendre pour honorer la baronne de ces lieux. Aimelina... Voila bien longtemps qu'ils ne s'étaient croisés, voila bien ce même sentiment qu'il avait maintenant pour le Languedoc dont le seul regret qu'il en avait était d'être éloigne de certains amis comme Syl et Rhadia, Gab et Mel, Soc et bien évidemment Ariana et Skip...

La soirée approchait à grands pas et après avoir pris le souper de bonne heure, le couple d'Alveirny coucha la puce Clara dans son couffin non loin de leur lit. Alors les deux se retrouvèrent, sans doute trop fourbus par les chemins pour ne pas faire chabadaoum dans leur lit mais de se retrouver simplement l'un contre l'autre, à surveiller d'une oreille le souffle de leur petite Clara endormie...

Après s'être changés pour la nuit, le couple s'allongea dans le lit et sur l'épaule droite d'Arthur reposait le visage de son aimée, un bras l'enlaçant pour le ressenti de sa chaleur, quelques mots échangés pour se souhaiter autant la bonne nuit que pour se dire leur amour, un dernier regard à la petite Clara endormie puis de souffler les bougies.

Le noir se fit alors et d'un sommeil profond chacun s’endormit pour prendre le repos nécessaire au paraître à la cérémonie sans cernes et avec le sourire de retrouver Skip, Ariana, et les futurs époux !

[Après Ternant, voici Vinassan - Jour J -1]

Elle, c'est avec l'officiant qu'elle avait tout organisé. Sachant ce qu'il en était de ce couple fort dissemblable voire légèrement incompatible, elle avait souhaité pouvoir offrir à sa Suzeraine des noces dont elle pourrait se souvenir comme un moment spécial dans sa vie de femme. Car, après tout, qu'était-ce d'autre une union ? Pour elle qui en avait connu trois...avec le même homme, c'était un acte d'Amour merveilleux, un don de soi à l'Aimé, une communion d'âmes bien avant une union des corps. Mais là, tout était bien différent, et elle espérait avec sincérité qu'un jour ces deux êtres pourraient connaitre la paix par delà la colère et l'indifférence qu'elle avait su déceler entre eux les quelques fois où elle avait été en leur présence.

Sans rien dire à personne, même à son époux, elle avait prié pour eux. Si Adelphe ressemblait à son père physiquement, elle avait espoir qu'il ait la même bonté intérieure. Et si la Vescomtessa réussissait à percer cette muraille de froideur, alors peut-être...

Elle en était là de ses constatations cette veille de noces, et attendait le retour de son époux afin d'aller prier, encore !, à la chapelle afin que tout se passe bien. Or, lorsque celui-ci rentre dans leur foyer improvisé, il lui parle déjà de repartir...Et bien qu'à cela ne tienne ! Elle irait avec les enfants ! Il n'est après tout jamais assez tôt pour connaitre le Très-Haut.

Elle sourit à son Ange et...

Je pense que c'est une très bonne idée mon Ange. Il aura peut-être besoin de tes conseils, ou que tu l'écoutes ou...

Elle fronce les sourcils, se demandant bien ce qu'Adelphe pourrait avoir à dire à son père, enfin dans une conversation sans cris et reproches s'entend...Finalement...

Rejoins le. Moi, je vais aller me recueillir un peu à la chapelle avec les enfants. Je préfère qu'ils ne découragent pas déjà ces braves gens qui nous hébergent.

Elle lui sourit, l'entraine de son pas boitillant, pour aller rejoindre la nourrice et Valentina, tout en ayant attrapé au préalable le grand châle qu'elle a de plus en plus sous la main. Puis, lui collant le dit châle dans les mains, elle va prendre sa fille dans son berceau en lui donnant un baiser sur le front après un infime instant d'hésitation. Se tournant vers le pauvre père enlevé de force...

Tu nous aides ?

[Après Ternant... Jour J-1, Après-midi]

Skip éclate de rire en entendant la remarque de son épouse! Comme si les enfants Casalièr étaient turbulents et incapable de tenir en place! Il ne sont pas pire que le père... Bon ok! Ils sont turbulents et incapable de tenir en place, tous autant qu'ils sont! Sauf Adelphe. Il est à l'exacte opposé de tous les autres.

Il n'a pas le temps de répondre ou d'agir qu'il est déjà emporté par le tourbillon de son épouse. Il sourit en se demandant si, en fait, l'enthousiasme des enfants ne vient pas d'elle. Mais c'est surement un heureux mélange des deux parents.

Bien sur ma douce!

Il enveloppe la petite dans le châle et fait une sorte de poche qu'il noue autour de Ariana comme quand il était lui-même un enfançon et comme il voyait les femmes faire en travaillant dans les champs. Après avoir terminé, il regarde la mère et la fille et sourit! Il embrasse d'abord la petite puis, avec plus d'emphase et d'amour, la mère, son épouse! Un vrai baisé d'amour tendre.

Vous êtes magnifiques comme ça toutes les deux!

Il se tourne alors vers Suau.

Tu prend soin de ta mère et de ta sœur! C'est toi qui est en charge de les protéger!

Il se tourne ensuite vers Ariana et l'embrasse encore une fois.

Nous nous retrouvons pour le repas ma douce?

Elle le voit faire et sourit, amusée, de lui constater autant d'aptitude pour une chose dont elle n'aurait jamais eu idée. En effet, il y a deux semaines à peine, elle lui confiait combien elle regrettait de ne plus pouvoir porter ses enfants dans ses bras afin de les emmener en promenade. C'est ainsi, qu'il avait souri sans qu'elle comprenne pourquoi, et qu'il avait fini par lui exposer cette solution qu'il savait réalisable.

Depuis, elle avait pris l'habitude de sortir chaque jour avec les deux enfants, retrouvant une certaine autonomie qu'elle pensait disparue à tout jamais.

Elle se laisse arnacher puis embrasser et rit même quand le père donne ses consignes à son grand garçon, devenu en un instant garde du corps de sa mère et sa sœur.

Après un ultime baiser qu'elle prolonge un instant, elle sourit à son Ange.

Nous serons rentrés, ne t'inquiètes pas.

Elle prend la main de Suau d'un côté, et sa canne de l'autre et les voilà partis tous les trois, la mère chantonnant avec le fils, et l'enfançon gazouillant en mesure.

[Sur la route quelque part entre Alencon et Languedoc]

Non Olivièr, n'espère pas m'obliger à boire cette potion verdatre ! On dirait un des masques d'algues pour les cheveux de victoire.
Puis elle est verte. Non mais tu sais le sinople, c'est moche. C'est la pire des couleurs héraldiques. Ca ne va avec rien, ca jure avec tout.
Puis ca donne envie de vomir rien qu'en la voyant.
J'ai envie de vomir rien qu'en voyant ta potion.
Et je m'en fiche que ca renforce ceci ou ca. Bois là toi meme alors.

Non mais attendez là, pas question de boire ce truc qui ne sentait pas trop bon, qu'elle risquait de renverser en outre sur sa tenue de voyage et qui avait tout du répulsif.
Déjà qu'arriver à allaiter en route n'était pas la chose la plus aisée - passons sur les détails anatomiques qui se retrouvaient dévoilé au jeune mire - si en plus l'enfant devait hurler chaque fois qu'elle l'approcherait d'elle car elle puait !

La noce à venir l'intriguait, elle n'avait plus vu Aimelina depuis quelques années maintenant et elle se demandait ce qui aurait changé chez la jeune languedocienne. Pareil pour ce filleul qu'elle n'avait connu qu'à sa naissance. Non pas qu'elle ne manqua de filleul, rien que celui qui lui faisait face juste à coté de la brunette qui les accompagnait prenait la place de 10, et il n'était qu'un parmi ses 4. Mais celui-ci elle ne le connaissait pas. Et cette nouvelle rencontre l'intriguait, voir la placait un peu dans l'expectative vis à vis de cet enfant dont elle ne savait meme pas s'il parlait autre chose que l'Oc. Oli... y avait du traducteur dans l'air, reste pas trop loin !

[Tu iras où tu voudras, quand tu voudras...mais pas avec moi !]

A voyager avec Mairina j'avais compris un truc vachement important. Ne jamais, jamais, voyager avec une femme qui vient d'avoir un bébé, même si vous l'adorez ! Jamais, j'ai dit !

Que je vous explique mieux, je veux pas que vous croyiez que je suis pas gentil avec elle.

Petit un :
Ça râle tout le temps.

Petit deux :
Ça râle tout le temps.

Petit trois :
Ça râle tout le temps.

Là, elle ronchonnait à cause de ma potion pour lui redonner des forces et l'aider à nourrir le bébé. Bon, j'avoue, la couleur était pas terrible, mais j'avais fait avec les moyens du bord, et j'avais pas eu le temps d'affiner pour lui donner une tête plus attirante. J'avais déjà entendu la chanson dix fois depuis qu'on voyageait, mais jamais avec la variation sur le..euh..trucnople. L'héraldique, j'y connais rien du tout, elle peut bien me dire tout ce qu'elle veut, pour moi c'est blanc bonnet et bonnet blanc. J'ai juste compris que ça devait être la couleur verte et que c'était la plus moches des couleurs, donc. Après combien y avait de couleur, et lesquelles, alors là, me demandez pas.

Histoire de la faire taire et de pas perdre ma préparation, je la prends et je la bois ! C'est que moi aussi je commence à avoir besoin de force. Avec elle, mon futur filleul de quandjeseraiconfirmé, et lo Cavalièr, moi, j'suis sur les rotules. Et être sur les rotules, même à mon âge, ça fait mal.

Je la laisse ruminer sur son..euh..nople, et je commence à me demander si ça va bien se passer ce mariage. C'est qu'Amparaire m'a toujours pas répondu sur les questions que je lui avais posées. C'est pas normal du tout, du tout, ça. Mon frère, il me cache jamais rien, alors pourquoi il répond pas quand je lui demande pourquoi il m'a jamais parlé de lui et Tatie Linèta ?

Je réfléchissais tellement que j'ai bu sans y penser. Maintenant que j'y pense, elle a raison Mairina, c'est dégueulasse ce truc ! Et qu'est-ce-que ça pue ! Pouah, va falloir que j'arrange ça...

Durant les voyages j'aime dormir....sauf que là c'est impossible

On arrive bientôt?

Ouvrant une paupière

C'est quoi ? Du jus d'algues ?

Se redresse un peu et renifle la potion

Olivièr obligez-la !

A Perrinne

Pepette fais pas de caprice voyons, pince-toi le nez et avale.

Jette un oeil par la fenetre

C'est encore loin ?
On pourrait faire une pause....
Pepette bois aller !
Olivièr il épouse qui votre frère ?
J'ai une famille de fourmis qui s'baladent dans ma botte, on s'arrete ?.

Soupire

On aurait été plus vite à cheval...

La veille du mariage, Aimelina et sa sœur étaient restées seules à Saint-Félix, avec Cristòl. De qui avait-on besoin d'autre, sinon les serviteurs ? Saint-Félix était un petit donjon, personne n'y aurait été à l'aise, et l'on n'aurait logé personne. Les auberges de Vinassan, peu nombreuses mais mieux loties, et la demeure seigneuriale qui était là allaient héberger la noce. Cela faisait partie des mystères de la baronnie, de se demander pourquoi les barons se cantonnaient dans leur petit donjon à l'écart de la ville, avec si peu de dépendances, quand la demeure seigneuriale de Vinassan demeurait vide, et n'avait pas vocation à être jamais durablement habitée.
C'était peut-être le caractère profondément asocial des barons successifs ; comprenez non qu'ils détestaient les gens, mais qu'ils valorisaient plus encore la méditation, la réflexion, le retrait du monde et de ses règles oppressantes. Chacun à sa façon, Rekkared, Cristòl, Aimelina, étaient en guerre contre le monde ; contre un monde qui s'éloigne trop vite des us de son temps ; contre un monde qui n'a rien de spontané comme celui de son enfance montagnarde ; contre un monde qui l'a rejetée du jour où elle posa le pied en société.

Ce jour-là, Aimelina n'accueillit personne. À quelques lieues du village, la mariée "se préparait", affirmait-on. Commode façon de dire qu'au haut de son donjon, elle regardait au loin, au sud ; elle cherchait le reflet de la mer, elle parlait avec sa soeur. Ce jour-là, elle lui raconta tout. Elle lui fit part de ses états d'âme. Elle lui dit qu'elle avait besoin d'un homme, et qu'Adelphe serait cet homme, parce qu'il acceptait ; qu'il était loin d'être le meilleur, mais qu'il acceptait. Elle lui raconta la conception et la naissance de Cristòl, elle lui raconta son traumatisme, elle fit part de ses doutes. Car la loi passée dans l'été, qui permettait aux bâtards d'hériter, bouleversait toutes ses convictions, toutes ses certitudes à l'égard du mariage à venir. Ne le faisait-elle pas uniquement pour offrir toutes ses chances à Cristòl ? Désormais que la société lui reconnaissait un statut, un droit dans le lignage... Que devait-elle s'encombrer d'un père ?

Jamais elle n'avait parlé comme cela à sa sœur. Jamais elle n'avait osé lui dire la vérité, mais désormais, elle se déversait, sans digue. Alors qu'au village, tous les invités arrivaient pour la noce du lendemain, à Saint-Félix, Aimelina, elle, pleurait sur l'épaule de sa sœur, face à cet événement qui, s'il aboutissait, serait le plus décisif de toute sa vie.

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