Le Pas de Barenton - 3e pas d\'armes de Saint-Félix

Une hésitation, un sursaut, une descente, une légère ruade, puis la chute. Par l'avant. Par-dessus l'encolure. Un magnifique cumulet. Involontaire. Un juron étouffé. Puis Guillaume se relève. Soulevant son bassinet, il arbore un large sourire. Que voici un pas compliqué, mais qui ravissait le Flamand, malgré le cheval qu'il venait de perdre. Il se rendit alors vers son valet et y prit une épée à deux mains, abandonnant donc son écu.

Puis il se retourna vers son adversaire, le regarda descendre de sa monture, le salua et l'attaqua d'un vif estoc sur son flanc droit. Et cette fois, rien ne s'oppose à ce que son fer vienne faire résonner l'armure marquisale.

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Le marquis, croyant son ennemi trop abasourdi pour être franchement dangereux, se dandina bêtement au devant de son épée sans se méfier outre mesure (ou bien eut-il un moment d'absence ? On se le demanderait presque) et, avant même d'avoir eu le temps de dire "cornegidouille de foutredieu", encaissa un premier coup de plein fouet, sans cependant que cela ne le fît choir.

Se réveillant soudainement de sa rêverie gâteuse, il se rua incontinent sur son adversaire...

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... et lui retourna son attaque d'assez magistrale manière, portant tout le poids de son épée (et étant un peu entraîné par elle dans cet élan pour lequel il n'avait plus l'âge, en fait) en pleine poitrine, enfonçant franchement son armure dans ses côtes qui venaient probablement d'en prendre un coup.

Hum... J'ai collé la même au jeunot Cristol, et ça ne l'a pas empêché de demeurer ferme sur ses pattes, le bougre : méfiance...

Relevant sa garde aussi vite que lui permettaient ses vieux réflexes compensant la fatigue de son ossature, il s'apprêta donc à encaisser une nouvelle attaque qui, indéniablement, n'eût su tarder.

"Pestedieu" jura intérieurement Guillaume. Le coup avait été fort, et dur. La douleur avait couru tous ses membres. Des côtes elle avait gagné les bras, les mains, les doigts. Au point de presque lâcher l'épée qu'il tenait de toutes ses forces. Le vieux marquis savait encore se défendre le bougre. Et ce combat se poursuivait sur ce qui serait un duel à outrance. La question restant de savoir qui lâcherait le premier. Et le Flamand était résolu à estre le dernier.

Aussi attaqua-t-il de pointe, droit vers l'épaule de Turenne.

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Mais comment avait-il deviné? Vieux mais toujours alerte, le Berrichon avait deviné la direction de sa lame, et l'avait repoussée, difficilement, mais il y était parvenu.

Le Flamand reprit alors sa garde, sa lame devant lui, attendant l'assaut marquisal...

Rekkared tressaillit un instant : il avait peur pour l'intégrité de son gardien de pas, qui visiblement était blessé, mais qui tenait toujours le pas face à son adversaire.
_________________
HRP : effectivement, Guillaume a -2 de malus, -1 de par l'expérience de son adversaire et maintenant -1 de par sa blessure...

(Je n'ai probablement rien compris, pour pas changer, mais il me semble que ton 9 moins 1, ça fait un 8, donc tu m'as touché, non ? Pardon si je me plante encore : je suis fatigué en ce moment T_T)

Ayant plus ou moins habilement - mais indéniablement crânement - évité ce nouvel assaut, le noble croûton repartit à l'assaut.

(Et hop, sans plus de cérémonie, je lance le dé, tudieu)

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Et hop, prends-toi ça dans l'armure : décidément, l'ancêtre (ceci dit, je suis là à surfer sur mon RP de vioque ratatiné et débile, mais selon les registres de l'Eglise Tutu n'a que 36 ou 37 ans : bref, passons) n'avait pas perdu la main.

Plus engoncé dans son bazar de métal qu'une bourgeoise dans son corset (quoique ni la bourgeoise au sens marxiste du terme ni le corset n'existassent alors, mais on n'est pas à ça près), le Grand Maître de la Licorne sembla manquer quelque peu de souffle, mais cela ne parut pas l'empêcher de repartir à l'assaut...!

(En fait c'était mon 9 -1 de malus -1 de blessure, ce qui fait 7 CQFD)

Mais c'est qu'il ne relachaît pas la pression le bougre. Guillaume était de plus en plus malmené, et pour ne rien arranger son armure de coude droit était maintenant défoncée, limitant ses mouvements et attaques. Aussi, conscient qu'il avait à prendre tous les risques, le chevalier abandonna-t-il la finesse pour attaquer de toutes ses forces et avec la plus grande vitesse qui lui était encore possible. C'est par une attaque de taille, dirigée sur l'épaule du marquis qu'il enchaîna, bien décidé à vaincre, quel qu'en soit la difficulté...

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Et la difficulté semblait bien là. Car à nouveau, c'est une parade qui mit un terme à son action. Blessé, engoncé dans son armure défoncée, le chevalier n'avait pas renoncé, même s'il savait que cela serait des plus difficiles. Mais de là à renoncer, plutôt mourrir. Aussi retira-t-il sa lame et reprit-il sa position de défense, attendant la charge berrichonne qui lui enlèverait peut-être sa dernière possibilité de défendre ses chances...

Rekkared était content de la tournure des événements : le gardien tenait encore le pas face à l'acharnement du vieux Turenne. Oui, vieux Turenne, vieux de par son expérience guerrière et surtout parce qu'il paraissait plus âgé qu'il n'était en réalité, les batailles l'ayant usé prématurément : le vacarme des serpentines, crapaudeaux, courtauds, mortiers et autres bouches à feu l'avaient rendu sourd comme un pot, le soleil de plomb frappant l'armure pendant les mêlées avaient fatigué son corps et sa peau. La trentaine bien sonnée, il en paraissait déjà le double... Mais là, malgré s'être encroûté quelques temps en son fief de retraite, il semblait vouloir montrer qu'il était toujours aussi vigoureux que lors de sa vingtaine.

Mouahaha, sagouin... J'adore

Hum, bref.

Après un temps d'absence mentale - dû à une carence d'arrivée de sang dans son cerveau trop souvent malmené par les coups, l'alcool et les poutres du grenier - qui le laissa coi quelques instants (je justifie mes absences HRP comme je peux, n'est-ce pas ?), le marquis prématurément périmé, qui commençait à avoir grand soif et à se dire qu'il serait temps de s'en envoyer une petite (je parle d'une pinte de bière, pas d'une de ses soubrettes : tiens, je vous parlerai de ses soubrettes à l'occasion, mais je m'égare encore), voulut en finir une bonne fois pour toutes (logiquement, il suffit que je tape ça pour faire un jet de dés foireux) et se rua sur Guillaume qui, poliment, avait attendu qu'il revînt de sa rêverie alzheimerienne (j'ai fait beaucoup de parenthèses, non ?).

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Et voilà : qu'est-ce que je vous disais ? Encore heureux qu'il faille ajouter 1

Donc, comme notre aimable lectorat (heu, public) l'aura constaté d'un oeil navré, le coup bourrin du marquis, s'il fut bien ajusté, fut cependant trop... comment dire... prévisible, de telle sorte que Guillaume put s'en prévenir, certes non sans peine, mais sans être touché non plus, au risque de me répéter.

Pestant comme un charretier contre les saints, la poussières dans l'oeil, le vent contraire, la température inadéquate et la pensée déconcentrante de la bière et des soubrettes, Turenne releva sa garde aussi vite qu'il pût, alors que le damné gardien de pas revenait déjà à la charge (le bougre).

Le coup avait été certes prévisible, mais la barbarie mise par le vicomte dans sa frappe, força le Flamand à dévier cette attaque d'une parade qui restera dans les annales du pas d'armes. Attaqué sur son épaule gauche, Guillaume balaya l'épée adverse d'un coup circulaire de sa lame, qu'il eut quelque mal à garder en ses mains, puis à éviter qu'elle ne finisse sa course dans sa propre jambe, si rapide avait été son mouvement. Puis il reprit sa garde habituelle et frappa d'estoc, espérant repousser l'épée adverse tout en touchant le Berrichon...

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"Trop de précipitation jeune homme" se murmura le chevalier en se rappelant d'un vieux maître d'armes porté sur la patience. Le vicomte avait paré en grâce, ce qui était étonnant vu son âge, l'attaque flamande. Le combat commençait à s'éterniser mais ni le Berrichon embrocheur de cheval ni le Flamand têtu comme quinze Bretons ne semblait vouloir en finir. S'amusaient-ils sous leur bassinet? Prenaient-ils plaisir à défoncer l'armure adverse? Se relaxaient-ils loin des corruptions du monde? Ou étaient-ce simplement deux brutes épaisses ne rêvant que de sang et de combats? Qui saurait le dire? Mais ce qui était sur c'est qu'à l'instant Guillaume prit la garde du boucher, l'épée haute et horizontale, comme pour défier son assaillant.

(Marquis, pas vicomte )

Loin de ces hautes considérations philosophiques, le marquis (mais vous avais-je seulement dit qu'il était marquis ?), plus terre-à-terre, n'était guère concentré que sur son combat, sans penser plus loin que le bout de son casque. Il eut cependant lui aussi une pensée émue pour le cheval, se demandant si on aurait le droit de le faire rôtir à la fin du pas.

Voyant le Flamand prendre une pose... bizarre, il se demanda ce qu'allait devenir cette jeunesse décadente qui inventait des postures pas possibles alors que les gardes traditionnelles fonctionnaient si bien... ou bien était-ce lui-même qui avait oublié une partie du B-A-BA des postures et croyait voir du neuf dans cette garde pourtant louche mais éventuellement traditionnelle ? Le meilleur moyen de le savoir, c'est encore de lui rentrer dedans, pensa-t-il, appliquant ainsi le vieux principe selon lequel on ne saura pas si le piège fonctionne tant qu'on aura pas posé le pied dessus (l'imbécile qui a théorisé ça n'est bien entendu plus là pour qu'on puisse lui coller des baffes) : il attaqua donc, crânement et de front.

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Paaaar Saint Truffaldini ! beugla-t-il dans sa rage (il aimait bien invoquer son saint frère cadet) : encore un coup qui n'était pas passé bien loin. La parade malhabile du Flamand le conforta cependant dans sa certitude que ces gardes à la mode ne valaient pas les bonnes vieilles méthodes, et toc.

Mais que Diable ! Il allait bien falloir en finir : l'autre respirait comme un boeuf, compressé dans son armure, tandis que lui-même, aussi vieux qu'il fût, sentait bien que sa technique (traditionnelle, n'est-ce pas) dominait le jeu : on n'allait pas y passer la nuit, tout de même ! Enfin, je dis ça, mais moi ça ne me gêne pas du tout ^^

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