[RP] Sortir de l'ombre : deux hommes méritants

Elfarranne avait reçut de la part de Skip une invitation à une cérémonie. La jeune femme faillit oublier avec sa charge de Maire. Trouvant enfin un moment, elle scella Neige et partit en direction de Saint Paul de Fenouillet. Le trajet lui parut interminable, mais elle était heureuse d’avoir été conviée. De plus ce serait l’occasion de revoir ses amis Laure et Correba.

Lorsqu’ Elfarranne arriva, elle pensa être en retard, car nombre de chevaux étaient déjà là. Sautant à bas de sa jument, la blondinette épousseta sa robe et se dirigea vers le lieu de la cérémonie.

La jeune femme entra discrètement et s’installa près de la porte. Elle reconnu avec soulagement Laure et son époux Correba. Elfarranne vit également Finubar. Elle s’assit et suivit le déroulement de la cérémonie.

Dans la sobriété posée de la réponse du Commodore, Cristòl sentit vibrer une détermination sans bornes ; le genre de détermination qu'il avait eue, jadis. Il était encore si jeune et déjà déçu du monde ! Il n'y avait pas été préparé, il l'avait vécu trop pleinement, trop rapidement.
Le Commodore était d'une autre trempe, qui forçait l'admiration. Aussi Cristòl avait l'impression d'avancer vers un père, vers un suzerain, davantage que vers un vassal, quand il descendit de son trône pour prendre les mains de Finubar dans les siennes, et dire :

-« Finubar Anar, promettez-vous de m'être fidèle, de bon conseil et de toujours m'apporter votre aide en cas de besoin ? »

Ses mains dans celle du Vicomte, le Florentin observait son Seigneur droit dans les yeux, aucun doute le traversant dans son esprit. Combien d’années avait il servit le Languedoc sans jamais reculer devant l’adversité. Désormais il s’apprêtait à prêter allégeance a un homme pour lequel il avait énormément d’admiration. Peu furent les Nobles du Languedoc pour lequel le vieux loup avait de l’admiration. Feu Djahen Shaggash, un homme que beaucoup disait caractériel voir cruel, pourtant le Florentin s’entendit particulièrement bien avec lui, Feue Marie Douce, épouse de Feu Djahen, femme très calme avec qui il appréciait discuter lorsqu’ils avaient la chance de se croiser à Carcassonne ou lors de certains troubles en Languedoc. Cristol de Siarr, l’homme qui allait devenir son Seigneur, à plusieurs reprises ils s’étaient croises soit dans des rues de Montpellier soit au Castel de la Capitale Languedocienne, Noble avec qui il avait des conversations des plus banale et ou il n’était jamais question de politique ou d’intérêt personnel.

Se remémorant tout cela en quelques battements de cœur, Finubar inspira profondément avant de répondre a la question du Vicomte.

Puis souriant comme a son habitude.

- Je promets en ma foi d’être fidele a partir de cet instant a Vous, Cristol de Siarr, Vicomte des Fenouillèdes, et de Vous garder contre tous et de rester entier devant mon serment, de bonne foi et sans tromperie.

Il laissa un battement de cil puis reprit.

- Ceci je le promets devant Vous, devant témoins et devant Dieu. Viendrai le moment ou vous devrez faire appel a Votre vassal, moi, Finubar Anar, répondrait a l’appel prêt a donner ma vie pour la Votre.

Ses mots furent sincère et emplit de fierté. Sachant que ses enfants l'observaient le remplit d'autant plus de cette fierté qui etait l'une des caracteristique de la famille Anar. Fierté qui poussa Nemen; l'épouse de Finubar a partir pour la Provence et combattre pour le Roy.

Le cavalier mit son andalouse au pas en arrivant dans la cour au château de Saint-Paul de Fenouillet.
Il avait chevauché de longues heures afin de répondre à l'invitation de l'ex Capitaine du Languedoc, qui était vite devenu son ami.
Il sauta bas et confia la jument épuisée à un palefrenier.
De Valmonte jeta un regard sur sa tenue qu'il épousseta d'un revers de la main. Il était en retard et n'aurait pas le temps de se changer.
Fi ! Ne constituant point là l'essentiel, sa tenue de voyage conviendrait à l'affaire ! Il avait revêtu un mantel noir bordé d'argent aux couleurs du tout récent Seigneur de Castelpers. Sur l'écu argent pendu à sa selle était son blason, un château de sable, sommé de trois tours de même.
Il se fit aussitôt conduire dans la salle des cérémonies.
L'homme était grand et sa bastarde battait sa cuisse senestre donnant un air martial au Mestre de Camp de l'Ost du Rouergue.

Il resta discrétement au fond de la salle et promena son regard vert de dextre à senestre : aucune tête ne lui était connue hormis celle de Finubar.

On dit qu'à toute chose malheur est bon... Il fallait croire que la dernière guerre qui avait ravagé le Rouergue et le Languedoc aurait eu pour avantage de faire se rencontrer ces deux hommes. Rencontre somme toute prévisible puisque l'un était Capitaine en Languedoc et l'autre Mestre de Camp en Rouergue, bien que nommé à la fin de la guerre à son retour d'Italie. Ce qui était moins prévisible fut l'amitié immédiate qui naquit entre eux.

De Valmonte avait su voir en cet homme les valeurs que lui même défendaient, l'Honneur, le Respect, la Franchise, et la Droiture.
Jamais, ni l'un, ni l'autre ne se posa la question de savoir si cette amitié entre deux ennemis d'hier, soulevait des interrogations de part ou d'autre... Car aucun des deux n'aurait fait passer cette amitié, quoi qu'il puisse leur en coûter, avant la loyauté qu'ils savaient devoir à leur Duché ou Comté respectifs.
Un jour, peut-être, plaise au Grand Aristote qu'il n'arrive jamais, il n'était pas impossible qu'un jour pourtant ils soient obligés de lever l'épée l'un contre l'autre. Ils n'hésiteraient pas alors à se combattre mais pour l'heure, la paix enfin signée avait rendu possible cette amitié, jamais démentie depuis leur première rencontre.
Aussi De Valmonte n'avait il pas hésité à parcourir plus d'une centaine de lieues pour se trouver là en ce jour de mai 1458 afin d'honorer son ami.

[Edité pour correction orthographique]

Argueros était arrivé en compagnie du Baron et de la Baronne d'Exat, suite à l'invitation du Maréchal Skip. Comme à son habitude, de ce genre de cérémonie, il resta à l'écart. Il ne se sentait pas à sa place, lui, un simple pêcheur, qui par la force des choses avait pris du galon au sein de la Bannière. Il ne connaissait pas bien Skip , mais l'homme dégageait respect et honneur, comme le Commodore Finubar. De loin, il entendit le serment des 2 hommes..la simplicité de cette allégeance le stupéfia. Il avait une image déformée de la noblesse. Chaque jour, il apprenait à comprendre ce monde si différent de sa vie tellement banale.

Le Chevalier des Pyrénées entendit ce serment, dont l'écho en son cœur fut puissant et sincère. Finubar sentait-il les mains de Cristòl à demi tremblantes, à demi d'acier, fébriles et fortes à la fois, dans cet hommage debout, l'un face à l'autre, d'égal à égal presque ?
La boule de douce chaleur angoissée était revenue se loger au creux de son ventre, brûlure plaisante d'un acte longtemps désiré, enfin accompli. Cristòl fit sa voix forte et calme, pour conclure le serment :

-« Puissiez-vous n'avoir jamais à hisser l'étendard de Trilhàn pour ma sauvegarde, Commodore, car ce serait le signe d'un péril pour mes terres ou le Languedoc, et j'affectionne trop la paix.

Ayant entendu votre serment, je vous promets, Finubar Anar, protection, en ma qualité de suzerain, justice, et pour votre subsistance et celle de votre lignage, je vous octroie la terre de Trilhàn, symbolisée par l'oriflamme de ses armes, gueules et sable pour se mêler aux armes d'Anar."

Il desserra l'étreinte de ses mains sur celles de son vassal et, tout comme il avait pris un oriflamme à droite du trône pour Skip, il en prit un à gauche, roulé sur sa hampe, pour Finubar.

-"C'est aussi l'œuvre de ma fille. Puissiez-vous l'arborer fièrement, Seigneur de Trilhàn !"

[RP] Sortir de l'ombre : deux hommes méritants - Page 2 Trillas

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Le Chevalier serra contre lui son second vassal, actant par ce geste d'accolade le serment échangé.

Prenant l'oriflamme dans l'une de ses main, il recu une franche accolade de la part de son Seigneur. Le Commodore sourit remercia comme il se doit le Vicomte puis se retourna. Il vit ses enfants...enfin...sa fille l'observer avec une certaine fierte nul doute a cela, son fils quand a lui semblait toujours a chercher a droite et a gauche soit quelque chose a examiner soit a grignoter.

A sa grande surprise, le Mestre de Camp du Rouergue etait present, le Florentin lui fit un sourire et un signe de tete. Il trouva le temps pour se deplacer jusqu'au Fenouilledes et participer a l'annoblissement du vieux loup Florentin. Des memoires ressurgissaient, mais trop vague et pas le moment de reellement les rememorer.

Il leva l'oriflamme haut en l'air.

Le maréchal d'armes avait répondu à l'homme qui était venu se présenter à lui en ces mots, après que le Vicomte ait fait les présentations : Le bonjour et enchanté l'ami.

En retrait, il écouta ensuite les échanges, l'octroyant étant un ancien héraut, la cérémonie se déroula sans qu'il n'ait besoin d'intervenir et rapidement, ce qui était merveilleux pour un héraut.

Lorsque tout fut terminé, il se contenta de déclarer :

Messires, vous entrez tout deux dans la noblesse, en obtenez les privilèges mais aussi les devoirs, dont le premier est de respecter dès aujourd'hui le vivre noblement. Portez haut vos couleurs, faites honneur à votre Suzerain et toutes mes félicitations !

Puis s'approchant du Vicomte :

Je vous confie les contreseings.

Citation :: Par la présente, Nous Thomas de Clérel, dict Berry, Maréchal d'Armes de France, faisons acte de la demande de Monseigneur Cristòl de Sìarr, Vicomte des Fenouillèdes, quant à l'octroi d'une seigneurie attestée se trouvant sur ses terres Vicomtales sise au fief dit de Counozouls, à messire Skip.

Après consultation d'armoriaux, l'écu se référant à ladicte seigneurie est : De gueules au crampon d'or.

soit, après dessin :

Par nostre Scel, actons ce document comme valide et conforme aux règlements Héraldiques et nous confirmons avoir assisté en tant que témoin Héraldique aux serments vassaliques dument prononcés et échangés entre l'octroyant et l'octroyé.

Faict le 21e jour du Mois de mai 1458.

Citation :: Par la présente, Nous Thomas de Clérel, dict Berry, Maréchal d'Armes de France, faisons acte de la demande de Monseigneur Cristòl de Sìarr, Vicomte des Fenouillèdes, quant à l'octroi d'une seigneurie attestée se trouvant sur ses terres Vicomtales sise au fief dit de Trilla, à messire Finubar Anar, Commodore du Languedoc.

Après consultation d'armoriaux, l'écu se référant à ladicte seigneurie est : De gueules aux trois chevrons cousus de sable.

soit, après dessin :

Par nostre Scel, actons ce document comme valide et conforme aux règlements Héraldiques et nous confirmons avoir assisté en tant que témoin Héraldique aux serments vassaliques dument prononcés et échangés entre l'octroyant et l'octroyé.

Faict le 21e jour du Mois de mai 1458.

Le seigneur de Trilla avait levé bien haut son oriflamme, et les voiles se levèrent sur le coeur de Cristòl, à cet exact instant. En partance pour un autre monde ! Peu à peu, tous les poids qui l'avaient entraîné dans la retraite de la repentance, du calme, de l'expiation s'allégeaient et le délestaient. Sauter du haut du château, tout en bas, dans les gorges ? Il volerait comme un aigle.

Le Maréchal d'Armes s'approcha de lui, et après avoir sermonné comme il se devait les deux nouveaux nobles, il confia les contreseings à Cristòl, qui répondit :

-« Nous les enverrons à Rostand l'Escribe, à Montpellier, pour qu'il mette tout cela à jour. Merci beaucoup, Marescal, d'être venu. »

Majda avait accueilli avec plaisir l'invitation de Cristòl, et c'est donc avec une joie non dissimulée malgré son deuil, qu'elle s'avançait au bras de son époux, inclinant la tête, saluant ici et là les personnes qu'elle connaissait, aussi bien que celles qu'elle ne connaissait pas.

Sourire de circonstance, malgré la blancheur de sa vesture, cependant un soin particulier pour les dentelles vertes, concession qu'elle s'était autorisée, avec le lien qui retenait ses cheveux.

Peu disserte, elle répond quelque chose à Cristòl, elle ne sait pas trop quoi lui dire. Sa gorge se serre à l'évocation de faits douloureux qui la touche encore.

Discrètement, elle gagne la place qui leur est dévolue à elle et son époux, silencieuse, mais partageant le bonheur de Skip en cet instant. Finubar est là aussi.

Elle remarque Brunilde et incline spécialement la tête à son intention, puis entrelace ses doigts avec ceux de son époux en lui esquissant un sourire, voulant tenter d'oublier la peine et le chagrin, profiter pleinement de cet instant de joie.

» Deux choses
» Deux visiteurs venus de Narbonne