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 Tournoi, joute & pas d'armes

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MessageSujet: Tournoi, joute & pas d'armes   Tournoi, joute & pas d'armes EmptyDim 5 Fév - 0:43

Tournoi, joute & pas d'armes


Tournoi, joute & pas d'armes Tournoi0av
Tournoi de Sorelois,
Tristan de Léonois, France, France du Centre, XVe siècle
BNF Richelieu Manuscrits Français 112 (1), Fol. 189v


La confusion entre tournoi, joute et pas d'armes est fréquente, d'ailleurs la distinction n'est pas claire. Pour ébaucher un éclairage de l'ambiguïté de chacun de ces termes, voici de brèves définitions :

Au XIe siècle, le tournoi - torneamentum - était initialement organisé comme un affrontement en rase campagne de deux groupes de chevaliers à cheval armés de lances, identifiés par des armoiries et qui s'afforcent de capturer hommes et chevaux adverses pour les rançonner, serait plutôt une sorte de mêlée terme générique comprenant les joutes et les pas d'armes.

Au XIIIe siècle, le tournoi devient une série de joutes entre deux adversires dans un champ clos et séparés par des lices, le plus souvent à l'initiative d'un prince et organisé comme un spectacle, et serait aussi une imitation du tournoi par des élites roturières urbaines.

Au XVe siècle, le pas d'armes, était un combat courtois et un divertissement chevaleresque prisé des cours royales et princières du XVe siècle et se distinguaient des simples joutes par leur environnement allégorique et poétique.

Une distinction possible est à chercher dans une évolution historique du tournoi.
_________________
Sources :
- SCHNERB Bernard, « Pas d'armes », dans GAUCHARD Claude et alii, Dictionnaire du Moyen Age, PUF, Paris, 2002, p. 1051 b.
- MORSEL Joseph, « Tournoi », dans GAUCHARD Claude et alii, Dictionnaire du Moyen Age, PUF, Paris, 2002, p. 1398 a.-1399 b.
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MessageSujet: Des règles des combats   Tournoi, joute & pas d'armes EmptyDim 5 Fév - 15:43

La terminologie des combats singuliers


Elle n'est pas parfaitement rigoureuse dans les écrits du XVe siècle. De façon générale, se mesurer avec un adversaire se dit "faire armes", avec pour variantes, les "armes à pied" et les "armes à cheval". On distingue deux manières de combats : ceux "à outrance" et ceux "de plaisance".

a) Les armes à outrance (mode exceptionnel)

Ce sont celles qui visent à la mise hors de combat voire l'élimination physique d'un des protagonistes. Il y a deux espèces d'"armes à outrance".

La première est le "gage de bataille". Il s'agit du duel judiciaire de l'ancien droit [une forme d'ordalie ?], par lequel l'offensé, pour faire preuve du grief, requiert de combattre l'offenseur. L'affrontement se déroule en champ clos, en présence d'un tribunal, qui prononce, en principe, une sentence contre le perdant, mort ou vif.

La seconde espèce de combat à outrance se disputait en champ clos également, mais ne résultait pas d'un acte judiciaire : elle mettait en présence deux adversaires qui, pour des raisons personnelles, s'étaient défiés en combat singulier et avaient décidé de se mesurer jusqu'à ce que mort s'ensuive. Les arbitres de ces rencontres étaient, non des magistrats, mais des personnes privées bien que parfois de très haut rang, choisies par consentement mutuel.

b) Les armes de plaisance (mode courant)

Ce type de combat visait à préserver les antagonistes de toute issue fâcheuse, tout en leur donnant l'occasion de se mesurer dans des conditions relativement proches de celles des rencontres militaires, selon le type d'armement employé.

La façon la plus "sportive" était la joute. Il s'agissait d'un affrontement à cheval, où la lance était l'arme principale. Celle-ci était souvent munie d'un fer spécial, le rochet qui, au lieu d'une pointe, présentait trois petites protubérances, en principes inoffensives. Les joutes étaient généralement organisées à l'occasion de solennités: mariages, couronnements, joyeuses entrées [de personnalités dans des villes, comme les rois]... Simples délassements, elles n'impliquent aucun point d'honneur particulier.

A l'opposé, on distinguait des "batailles" beaucoup plus brutales, qui se faisaient en champ clos, le plus souvent avec des armes de guerre réelles, non épointées. Le déroulement de ces luttes, à pied ou à cheval, ressemblait à celui des combats à outrance, sinon qu'on s'efforçait d'y préserver la vie des champions. Tantôt elles prenaient la forme d'une "emprise d'armes" et quelquefois, plus précisément, d'un "pas d'armes", au cours desquels une série d'affrontements étaient organisés entre "entrepreneur" et tous ceux qui acceptaient de le provoquer. Dans ce cas, l'accomplissement s'échelonnait sur plusieurs jours, plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
_________________
Sources :
- Je vous passe le détail des sources utilisées pour traité le sujet, qui sont pour l'essentiel des chroniques et des mémoires de personnages de l'époque.
- GAIER Claude, "Technique des combats singuliers d'après les auteurs "bourguignons" du XVe siècle", Le Moyen Age, t. XCI, fasc. 3-4, 1985, p. 425-430
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MessageSujet: Joutes   Tournoi, joute & pas d'armes EmptyMer 8 Fév - 22:55

Les règles des combats


Les seuls affrontements étudiés ici sont des combats entre deux adversaires et non des mêlées collectives du type tournoi. Les champions se mesuraient donc individuellement, mais les modalités de leurs prestations pouvaient varier. Le cas le plus simple est la rencontre unique entre deux personnes. Une variante consiste en une succession de duels entre des adversaires chaque fois différents, ou encore des batailles livrées tour à tour par un même combattant contre des opposants divers, comme dans les "pas d'armes". Enfin, il n'était pas rare de voir s'affronter simultanément plusieurs combattants, qui entraient en lice en même temps mais livraient bataille un contre un, quitte à s'en prendre à un second adversaire après que le premier eut été vaincu.

Compte tenu de leur caractère formaliste, les combats s'engageaient très rarement de façon fortuite et même dans ce cas, une forme simplifié de cartel devait être élaboré pour régler leur déroulement improvisé.

Les champs clos ou les pas d'armes donnaient lieu à la rédaction de "chapitres", c'est-à-dire d'une lettre exposant en détail les règles imposées pour la rencontre envisagée, véritable cartel diffusé dans une bonne partie de l'Europe par les hérauts d'armes. Est-il besoin d'insister, à ce propos, sur le caractère aristocratique de ces rencontres, qui ne s'adressent qu'à la noblesse d'épée, à l'exclusion des roturiers ?

Les combats étaient fixés avec des préavis variables en fonction des circonstances, en particulier selon le nombre et l'éloignement des participants potentiels.

L'analyse des divers "chapitres des "batailles" et les mentions incidentes dans les chroniques permettent de connaître les principales conditions des combats à pied et à cheval.


I) Le lieu

Et tout d'abord le lieu. Le champ clos se tenait le plus souvent dans les villes, généralement sur la place du marché : parfois, il se déroulait à la campagne, lorsque le déploiement d'hommes et de matériel requérait un espace plus étendu. S'agit-il pour un "chevalier errant" d'entreprendre un voyage, au cours duquel il se propose de se mesurer successivement à un certain nombre d'adversaires, il prend soin de faire connaître son itinéraire, afin que ceux qui décident de relever son défi sachent où le rencontrer.

II) Parrainage

Qu'il s'agisse d'un unique combat ou d'une rencontre inscrite dans une suite d'affrontements prédéterminées, l'évènement se plaçait sous l'égide de personnages de haut rang, généralement le souverain du lieu, qui non seulement avaient autorisé le champ clos ou la joute mais qui, de surcroît, y assistaient en personne avec leur suite.

III) L'emplacement des combats

Sauf exception, l'emplacement des combats était aménagé en fonction du type de rencontre prévu. L'esplanade où les champions devaient se mesurer était recouverte de sable, voire de fumier, et entourée de lices, c'est-à-dire de barrières de bois, flanquées d'une tribune destinée aux spectateurs. Les dimensions variaient selon qu'il s'agissait de combats à pied ou à cheval. De toute manière elles restaient relativement réduites et, de façon générale, inférieures à cent mètres, sauf s'il s'agissait de lices multiples destinées au déroulement d'engagements simultanés.

L'exiguïté relative des champ clos s'explique par la nature même des combats qui s'y déroulaient et qui consistaient à rechercher le corps à corps. D'autre part, le fait de lancer les chevaux au galop sur des distances plus courtes atténuait la violence du choc au moment du contact. La plupart des rencontres comportaient des luttes aussi bien à pied qu'à cheval, mais certaines se déroulaient uniquement à pied, alors que les affrontements comme les joutes ne faisaient intervenir que des cavaliers.

IV) Les mouvements des combattants

Ordinairement, les mouvements des combattants pouvaient s'exercer librement à l'intérieur de l'enclos qui leur était réservé. Dans certains cas, cependant, leurs allées et venues étaient limitées par des dispositifs particuliers. C'est en 1429, apparemment, à l'occasion des noces de Philippe le Bon et d'Isabelle de Portugal, que l'on introduisiat dans les Etats ducaux une façon de combattre à cheval réputée d'origine lusitanienne : on enleva les lices qui bordaient la place du marché et on divisa le terrain, dans le sens de la longueur, par une barrière de bois tendue de drap. Sa hauteur atteignait celle de l'épaule des chevaux, soit cinq à six pieds. Cette façon de jouter "à la toile", ne remplaça pas complètement celle en champ libre. néanmoins, dès cette époque, elle devint de pratique courante. La cloison médiane empêchait les chevaux de se télescoper, en obligeant les cavaliers à s'aborder de flanc et non de front.

Les seules restrictions connues pour le combat à pied concernent la distance qu'un champion pouvait parcourir après avoir porté un coup à son adversaire. Les "chapitres" du "pas de la Fontaine des Pleurs" (1449-1450) signalent qu'il ne pourra y avoir que "trois pas de desmarches" entre chaque coup d'estoc, "sans poursieutte". Cependant si, en théorie, la lutte à pied pouvait se dérouler sur toute l'étendue du champ clos, en fait, les champions s'interdisaient de céder un pouce de terrain à leur opposant ; de ce fait, ils n'occupaient, en général, qu'une portion du champ.

V) La durée des combats

1) Déterminée par le nombre de coups

En général, la durée des combats était déterminée par le nombre de coup qu'il était convenu d'échanger, au moyen d'armes imposées, ou choisies de commun accord. Nous reviendrons en détail sur le type d'armement utilisé. Qu'il suffise ici de relater qu'à propos des joutes équestres, les sources font état de critères quantitatifs allant de 4 "courses" de lances à 25, et même à volonté, c'est-à-dire jusqu'à qu'un des deux jouteurs soit désarçonné ou blessé. Lorsque la rencontre consistait à se battre à la lance, puis à l'épée, on trouve un large éventail de possibilités, depuis un seul coup jusqu'à une quantité en principe illimitée de coups, mais le nombre était toujours bien défini pour l'une des deux armes : par exemple, la lance à volonté et 27 coups d'épée, ou un coup de lance et l'épée à volonté.

Ce système, de loin le plus répandu, offrait une part d'interprétation relativement large dans l'appréciation des résultats. Certaines atteintes de la lance fournissaient matière à contreverse et d'aucunes, mieux assénées, étaient plus valables que d'autres. Or, l'idée délimiter les coups à certaines parties du corps afin de limiter la tâche des juges du camp, ne s'est pas imposée au XVe siècle.

2) Déterminée par le nombre d'atteintes

Par contre, un autre critère fut quelquefois utilisé, basé non plus sur la quantité de courses fournies mais sur le nombre d'atteintes. Il consistait à fixer le quotat de lances rompues par combat et à attribuer la victoire au cavalier qui, le premier, réalisait cette norme. Le "pas de l'Arbre d'Or, qui se déroula à Bruges en 1468, introduisit dans ce jeu une composante "temps" : il fallait rompre le plus de lances possibles en une demi-heure, mesurée au sablier, ensuite faire une course, armé d'une perche sans pointe. On apprend à cette occasion que l'on pouvait accomplir jusqu'à 22 courses en 30 minutes et que si un champion rompit 17 lances dans le même temps, un autre, tout à l'opposé, n'en cassa qu'une seule.

Comme il était admis de remplacer les armes (et les armures) brisées ou abîmées afin de mener un champ clos à son terme et que, dans la variante qui vient d'être décrite, la rupture de la lance consistait, de surcroît, un brevet d'excellence, les règlements se sont souvent attachés à définir les critères de mise hors d'usage de cette arme. Le bois de la lance devait être cassé net, en une ou plusieurs places, entre le fer et l'endroit où le fût reposait sur l'arrêt de cuirasse. Les juges se montraient très rigoureux à cet égard, au point, parfois, de circonscrire plus étroitement encore l'emplacement où la cassure était admise. Il n'empêche qu'elle pouvait encore se produire de façon inattendue, sous la violence du choc [comme une lance qui éclate en morceaux]. Ce genre de rupture n'était pourtant pas rare et présentait même un grand danger, car de fines échardes pouvaient pénétrer par la vue du casque, là où le fer, normalement plus gros, n'eut pu passer. Est-il besoin de rappeler que ce genre d'accident causa précisément la mort du roi de France, Henri II, au cours du funeste pas d'armes de 1559 ? Ajoutons que la rupture du fer n'était pas toujours considérée comme un motif de mise hors d'usage et encore, sous certaines conditions.

Quant au combat à pied, il était presque toujours régi par l'obligation de distribuer un nombre limité de coups, soit de l'arme unique adoptée par les champions, soit, successivement, des 2 ou 3 instruments martiaux, choisis pour la circontance. En 1466, par exemple, un champ clos comporte, outre une bataille à cheval, un affrontement à pied où l'on est tenu de donner 7 coups de lance, 11 d'estoc et 15 de hache. De façon générale, la quantité de coups à servir était prescrite d'avance par les "chapitres" du champ, mais il arrivait que cette disposition fût réglée lors d'un accord particulier entre deux champions. Dans ce cas, le nombre de passes d'armes pouvait bien entendu, varier, d'un combat à l'autre, même si les affrontements se déroulaient au cours d'un seul "pas".

VI) Les modalités de victoire

La chute ou l'abandon d'un des champions, voire la simple perte de son arme, déterminait la victoire de son adversaire. En théorie, la lutte à bras le corps, sauf si elle était requise après l'usage des armes, et le pugilat étaient interdits, ce qui n'empêchait pas, comme nous le verrons plus tard, maintes infractions à cette règle d'honneur.

1) Les fautes

Certains dispositifs ou pratiques pouvaient entraîner la disqualification ou la pénalisation des combattants. C'était le cas pour l'usage des arrêts de lance perfectionnées, considérés comme trop avantageuses, ou des longes qui assujettissaient le cavalier à la selle, ou encore des armes comportant des artifices (crochets, pointes) destinés à surprendre l'adversaire. De façon générale, le port d'objets ou talismans interdits par l'Eglise était prohibé.

La conformité des armes du point de vue structurel ou dimensionnel faisait également partie des conditions d'acceptation. Dans certains cas, le fait de laisser choir son armes ou d'être renversé pendant la lutte donnait lieu au paiement d'un gage. De même, celui qui, volontairement ou non, tue le cheval de son adversaire, est tenu d'en rembourser le prix au propriétaire ou de remplacer la monture perdue.

2) L'éthique

Sur le plan de l'éthique des combats, on considérait comme déloyal de se mesurer à un "gardien de pas" que l'on avait déjà vu à l'oeuvre auparavant. On trouve même cette clause tardive, selon laquelle un combattant qui blesse l'"entrepreneur" d'un pas au point de le mettre dans l'incapacité de poursuivre son "emprise" est tenu de prendre sa place contre tous les adversaires entrant en lice.

Nous avons vu ci-dessus que les armes étaient considérées comme accomplies, selon les cas, lorsque le nombre de coups avait été distribué, ou bien quand l'un des champions abandonnait la partie ou mordait la poussière, ou encore quand une des armes était hors d'usage. Cela ne signifie pas nécessairement que les juges du champ attendaient cette issue pour intervenir et mettre fin au champ clos. Dans un très grand nombre de cas, la "bataille" était arrêtée d'autorité, soit parce que l'on estimait que les opposants s'étaient honorablement acquittés de l'épreuve, soit parce que l'on redoutait une issue fatale en laisant parler les armes trop longtemps. Nous reviendrons ci-après sur les raisons de cette attitude. par contre, en quelques occasions, l'affrontement se prolongeait au-delà des prestations prévues, [si celles-ci clôturent la manifestation par exemple].

VII) Les récompenses

Les vainqueurs de tous ces combats singuliers avaient droit à des récompenses, le plus souvent de joyaux, dont certains évoquaient, par leur aspect, l'épreuve qui venait d'être remportée, à l'instar de nos modernes trophées sportifs.
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Sources :
- Je vous passe le détail des sources utilisées pour traité le sujet, qui sont pour l'essentiel des chroniques et des mémoires de personnages de l'époque.
- GAIER Claude, "Technique des combats singuliers d'après les auteurs "bourguignons" du XVe siècle", Le Moyen Age, t. XCI, fasc. 3-4, 1985, p. 417-418.
GAIER Claude, « Technique des combats singuliers d'après les auteurs "bourguignons" du XVe siècle », Le Moyen Age , t. XCI, fasc. 3-4, 1985, p. 430-447.
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MessageSujet: Re: Tournoi, joute & pas d'armes   Tournoi, joute & pas d'armes EmptyJeu 9 Fév - 9:24

De l'équipement du combat équestre

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L'équipement défensif


a) L'armure

Les champions sont revêtus d'une armure complète de fer ou d'acier articulée, dite "harnois blanc", qui les protège de pied en cap.

a) Le bouclier

L'emploi de targes de bois, couvertes de tendons ou de cornes, car les fers de lance ne mordent pas et glissent sur celles en fer ou en acier.

c) Le casque

Le casque habituel destiné à la joute équestre à partir de 1430, et attribué au cavalier est l'armet qui muni d'une poignée ("clenche") pour soulever la visière, bavière de renfort, attache au colletin de l'armure.

d) L'armure équestre

Bien que l'on considéra comme déloyal de s'en prendre aux montures au cours des combats singuliers, on trouve néanmoins quelques exemples de chevaux revêtus de pièces défensives, soit par souci de leur épargner quelque coup accidentel, soit comme signe extérieur de la richesse du propriétaire.

Il existait une pratique qui consistait à renoncer volontairement à certaines pièces de l'armure (jambières, gantelets) au moment d'affronter son adversaire, pour rechercher le confort au détriment de la sécurité.

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L'équipement offensif


a) Le cheval

Il n'est sans doute point inutile de rappeler que la qualité et le comportement de la monture jouent un rôle essentiel dans les joutes équestres. Certains destriers sont loyaux et hardis tandis que d'autres se dérobent au combat et doivent être remplacés.

Souvent la violence du choc était telle que le cavalier et le coursier, rendus solidaires par les étriers et par la selle à emboîtement, s'écroulaient ensemble.

Il faut reconnaître, par ailleurs, que les montures pouvaient parfois payer un lourd tribut à la passion de leur maître pour les exercices violents, malgré la volonté affichée de les préserver des coups.

Au total, il est cependant permis de considérer que la pratique équestre ne causait pas de difficulté majeure. En général, les combattants maîtrisaient fort bien leur coursier et en avaient fait un remarquable instrument d'attaque.

b) Les armes

L'arme par excellence du combat à cheval est la "lance gracieuse", en principe inoffensive. Elle était coupée à longueur égale au début du combat, puis munies de leur pointes et de leur rondelle, celle-ci protégeant la main du jouteur. L'épaisseur des hampes était laissé au choix de l'usager.

Quand au fers courtois, il s'agissait soit de rochets, c'est-à-dire d'une couronne à trois pointes émoussées, soit d'une calotte à surface plate munie de trois petites protubérances de métal doux. Le but était d'éviter de perforer l'armure atteinte, tout en "prenant" dessus afin soit de désarçonner l'adversaire, soit de briser sa lance sur lui.

La lance était, en arrière de la poignée, munie d'une protubérance appelée "grappe" (ou "agrappe"). Au moment de l'impact, celle-ci venait buter contre l'arrêt de cuirasse et empêchait l'arme de reculer sous le bras qui la maintenait. L'arrêt de cuirasse était un support en frme de console, rivé à la partie droite du plastron de l'armure, sur laquelle on couchait le bois afin d'en alléger le fardeau au moment de la charge.

Enfin, on trouve une mention tardive d'un combat équestre avec des "planchons" ou "bourdons". il s'agit de perches sans fer, qui permmetent cependant de s'atteindre "très durement". Ce jeu faisait suite à un affrontement normal, à coup de lance.

L'autre arme offensive utilisée dans les combats à cheval était l'épée, faisant suite à un combat à la lance. L'affrontement avait lieu au corps à corps et les coups, moins violents que ceux de la lance, n'arrivaient généralement pas à blesser les adversaires. Le 2 mai 1446, à Arras, il était question de fournir, à cheval, un seul coup de lance, suivi de trente et un coups d'épée, d'estoc et de taille. Il s'agissait là d'armes réelles. En principe, on recourait parfois à l'épée "rabattue", c'est-à-dire" à pointe émoussée et sans tranchants ; mais elle permettait tout de même de distribuer de sérieux horions.
_________________
Sources :
- GAIER Claude, "Technique des combats singuliers d'après les auteurs "bourguignons" du XVe siècle", Le Moyen Age, t. XCI, fasc. 3-4, 1985, p. 447-457.
- GAIER Claude, "Technique des combats singuliers d'après les auteurs "bourguignons" du XVe siècle", Le Moyen Age, t. XCII, fasc. 1, 1986, p. 5-11.
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MessageSujet: Re: Tournoi, joute & pas d'armes   Tournoi, joute & pas d'armes EmptyVen 10 Fév - 0:32

De l'équipement du combat pédestre

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L'équipement défensif


a) L'armure

Les champions sont revêtus d'une armure complète de fer ou d'acier articulée, dite "harnois blanc", qui les protège de pied en cap.

b) Le bouclier

De petits boucliers, en fer cette fois, les "targons", sont parfois employés pour le combat à pied, mais uniquement pour parer les coups d'armes de jet, dotées d'une grande force de pénétration et que l'armure seule n'aurait pas suffi à arrêter.

c) Le casque

Le casque habituel destiné au combat à pied était le grand bassinet qui offre la particularité de couvrir complètement la tête tout en laissant une totale liberté de mouvement à l'intérieur. L'inconvénient du bassinet est son poids, la rigidité, le manque de visibilité et surtout l'insufissance de l'aération.

Il existait une pratique qui consistait à renoncer volontairement à certaines pièces de l'armure (jambières, gantelets) au moment d'affronter son adversaire, pour rechercher le confort au détriment de la sécurité.

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L'équipement offensif


Les armes classiques des lices à pied au XVe siècle étaient : la lance, la hache, l'épée et la dague. Cette tétralogie était à ce point admise que l'on parlait à ce propos, de combat des "quatre pointes", signifiant par là l'ensemble des affrontements possibles en pareil lieu. Dans la plupart des cas, cependant, une ou deux de ces armes étaient omises, soit que leur usage était écarté a priori, soit que le déroulement de l'action ne permettait pas de les employer toutes les quatre.

a) La lance

La lance pour le combat à pied était bien, en principe, une arme de jet mais de modèle particulier : il s'agissait d'un long fer aigu, généralement quadrangulaire, emmanché sur une courte hampe. Ce projectile, relativement lourd, était lancé à une quinzaine de pas. On le considère comme redoutable, parce qu'il est capable de transpercer les armures. Aussi les adversaires qui s'affrontent avec cette arme se munissaient-ils d'une targe d'acier pour faire dévier le coup.

Par accord mutuel des champions, la lance servait parfois à "pousser", c'est-à-dire en la tenant des deux mains pour distribuer des coups au corps à corps, et non pour être propulsée. Dans ce cas, son usage [...] se confondait avec l'épée.

b) L'épée :

L'épée d'armes ou estoc diffèrait normalement de la première, en ce sens qu'elle comportait une ou deux rondelles destinées à la protection des mains et qu'on ne s'en servait pas comme trait. On craignait ses effets perforants, aussi bien, les cas de combattants enferrés par cet instrument n'est pas rares.

c) La dague

La dague servait peu dans le champ clos, car le sort des armes était souvent réglé avant d'avoir à la dégainer. Au reste un affrontement à la dague présentait peu de risques pour des hommes valides et cuirassés... et peu d'effets pour les spectateurs.

d) La hache

La plus en vue et la plus prisée des quatre armes par lesquelles s'exerçaient normalement les combats à pied fut cependant la hache. Il ne s'agissait pas de celle de petit format, telle que l'utilisaient les cavaliers ou même certains fantassins, mais d'une arme d'environ un mètre cinquante de long, conçue pour le maniement à deux mains, en champ clos. Les modèles présentaient de nombreuses variantes, mais les plus complets se composent d'une longue hampe de bois, avec une rondelle de protection pour les mains, terminée par un fer aux larges proportions. Celui-ci comportait, d'un côté, un grand "taillant" en demi-lune et de l'autre un "mail" ou marteau, le tout sommé d'une longue pointe acérée ("dague") dans l'axe de la hampe. Cette dernière se prolongeait aussi, au talon, par une "dague". Les différences portaient sur la forme du "mail" ou du fer, sur l'existence ou non des "dagues" terminales et sur leur dimension.

Une arme très proche de la hache, mais dépourvue de tranchant, fit, semble-t-il, son apparition dans les champs clos en 1435 : le bec de faucon. Il tire son nom de la pointe recourbée dont il est muni à l'avant, là ou normalement se trouverait le "taillant" s'il s'agissait d'une hache normale.

Lance, épée d'estoc, épée ordinaire, dague, hache et bec de faucon étaient les seules armes employées dans les combats à pied d'après les sources. Leur permanence et leur nombre limité témoigne du traditionalisme et du formalisme de ces rencontres, qui exclu toute innovation.
_________________
Sources : GAIER Claude, "Technique des combats singuliers d'après les auteurs "bourguignons" du XVe siècle", Le Moyen Age, t. XCII, fasc. 1, 1986, p. 11-17.
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MessageSujet: Re: Tournoi, joute & pas d'armes   Tournoi, joute & pas d'armes EmptyVen 10 Fév - 0:51

Particularités des combats


L'étude systématique des combats singuliers fait apparaître à la fois une série de constantes dans la tactique, liées aux contraintes du matériel utilisé et au respect de règles précises, et des variations dues aux particularités du comportment de certains champions.

La participation aux joutes et champs clos postulait l'appartenance à la noblesse. Elle exigeait aussi de faire acte de dévotion, afin de témoigner de sa foi et de la pureté de ses intentions.

La tactique différait bien entendu selon qu'il s'agissait d'une rencontre à cheval ou à pied.

a) Le combat à cheval

La joute équestre était une technique difficile que seuls les plus habiles parvenaient à maîtriser honorablement. La conduite d'une monture au galop, le port d'une armure entièrement métallique et le maniement précis d'une lance de quelque quatre mètres de long exigeaient de la pratique, de l'endurance et une grande habileté naturelle.

L'étude systématique des affrontements relatés par les sources révèle que dans la moitié au moins des charges qu'ils opéraient pour se rencontrer - voire les deux tiers - les deux adversaires n'arrivaient même pas à se toucher de la lance. Dans les autres cas, l'impact était soit donné par un seul des cavaliers, soit de part et d'autre et pratiquement simultanément. Cela revient à dire qu'en principe un jouteur manquant son opposant trois fois sur quatre n'était pas rare !

Ainsi donc, les contemporains admiraient ces chevaliers non parce qu'ils représentaient la norme du métier des armes, mais en raison de leurs prestations exceptionnelles, qui les plaçaient bien au-dessus de la moyenne de leurs émules.

2) Le combat à pied

Moins contraignant que la joute équestre à la lance, les combats à pied offraient une marge de manoeuvre plus large. Le piéton recherchait la souplesse, la mobilité et la liberté de mouvement.

Compte teunu de l'armement utilisé, les effets escomptés étaient celui du choc ou de la perforation. La hache était l'instrument du premier, tout au moins si l'on frappait du tranchant et du mail. La lance, l'estoc et l'épée ou la dague servaient au second, en y ajoutant la hache lorsqu'elle était garnie de pointes et, dans une certaine mesure, le bec de corbin.

Les armes contondantes produisaient des effets spectaculaires, mais rarement périlleux, compte tenu de la protection des armures.

Les coups d'estoc, par contre, sont beaucoup plus redoutables. Lorsque le champ clos débute par un jet de lances, les adversaires doivent supporter l'inconvénient de se mesurer en transportant d'entrée de jeu l'ensemble des armes qu'ils auront à utiliser tour à tour : lance et targe, estoc, hache et dague. Aussi cette phase du combat est-elle généralement exécutée rapidement, afin de permettre aux antagonistes d'alléger leur équipement : le projectile est lancé et la targe est projetée dans les jambes de l'opposant afin de contrecarrer sa progression. Une façon astucieuse de se débarasser de cet excédent d'armes, tout en tirant avantage de l'embarras de son adversaire, consistait à lui lancer son trait et à l'aborder à la hache, sans désemparer, avant qu'il n'ait eu le temps, lui-même, d'agir de la sorte.

La Lance ou l'estoc, de même l'épée ordinaire, tenus à la main, servent à percer l'armure ou à en pénétrer les défauts. Si la première éventualité se rencontre rarement, c'est la seconde qui se pratiquait le plus couramment. Le visage était particulièrement visé, soit en essayant de soulever la visière du casque, soit de pénétrer par la "vue" et les trous d'aération, soit encore d'"enferrer" son adversaire afin de l'immobiliser en introduisant son arme dans ces ouvertures, voire en perforant l'armure.

La hache permettait de pratiquer un genre d'escrime subtil, alliant l'offensive et la défensive, en assénant des coups de pointe, de mail et de tranchant, tout en parant de la hampe ceux de l'adversaire.

Au reste, il semble que tous les coups étaient permis et qu'aucune partie du corps n'était épargnée : coups au corps, aux membres, aux mains pour faire lâcher l'arme de l'opposant, coups de pointe aux pieds et , surtout, estocade au visage. Dans certains cas, le bec ou la pointe se brisaient, dans d'autres, ils infligeaient des blessures.

Dans le feu de l'action des combats à pied ou à cheval, les adversaires s'affrontaient avec un tel acharnement que les moyens mis en œuvre pouvaient transgresser les règles admises. En principe, la lutte à bras le corps n'était pas autorisée, sauf dérogation expresse. En fait, il arrive que l'on en vienne aux mains, voire que l'on se livre à de véritables pugilats, avant que les juges n'aient le temps d'intervenir.

Enfin, on admettait au XVe siècle, que deux voire trois combattants pouvaient s'en prendre au même adversaire lors d'un affrontement collectif entre plusieurs champions.
_________________
Source : GAIER Claude, "Technique des combats singuliers d'après les auteurs "bourguignons" du XVe siècle", Le Moyen Age, t. XCII, fasc. 1, 1986, p. 23-28.
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