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 Sophie

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Helena.
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MessageSujet: Sophie   Sophie EmptyMar 8 Mai - 16:20

Procès de Sophie de Garion


  • Haute Trahison : Procès du mois de Mars 1459 Arrow Relaxé
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MessageSujet: Re: Sophie   Sophie EmptyMar 8 Mai - 16:28

Sophie Sans_t12
    Comté du Poitou

    Procès pour Haute Trahison

    En date du mois de mars 1459

    Procès instruit le 23 mars 1459
    Verdict rendu le « fin du procès »


    Nom de l'accusé: Sophie

    Procureur: Allydou
    Juge: Kadfael


Acte d’accusation
Citation :
Accusateur : Comté du Poitou
Juge : Kadfael
Procureur : Allydou

Accusée : Sophie d'Erguenault
Ville d’origine : Thouars
Niveau et métier : (3) Boulangère et cultivatrice

Nous, Allydou de Lisaran, en notre qualité de procureur, ouvrons ce jour, 13 mars 1459, le procès de Dame Sophie d'Erguenault, pour Haute Trahison, suite à la prise du Château de Poitiers, à la demande du Comte Baillant.

***Rappel de la Coutume Poitevine***

6-De la haute trahison
Tout acte portant préjudice grave au Poitou ou susceptible de le faire, de la part d'un noble possédant fief en Poitou, d'un Champion du Poitou ou d'un haut fonctionnaire comtal (conseillers comtaux, maires *, Etat Major *, recteur, chancelier) sera considéré comme acte de haute trahison.

Nous rappelons que cette dernière est affichée et consultable de tous sur la place publique.

http://chateau-poitevin.forum2jeux.com/t10530-de-la-coutume-poitevine

Votre honneur, vous pourrez trouver l’intégralité du dossier ici même !

http://chateau-poitevin.forum2jeux.com/t13357-haute-trahison-sophie-de-garion-09-03-1459#207485

Nous rappelons à Dame Sophie qu’elle peut faire appel à un avocat de son choix si elle le souhaite.

La parole est à la défense.

Première plaidoirie de la défense
Citation :
Première plaidoirie de la défense

Monsieur le juge,

Oui, malgré le chantage que j'ai subi j'ai choisi de me présenter à vous pour défendre mon travail, mon honneur, et le respect des poitevins qui doivent connaître la vérité.

Dans un long dossier que j'ai parcouru à grande peine au regard des boulets rouges que j'essuie avec moult chagrin j'ai constaté que seul un élément, un seul « fait » m'était reproché : un non fait.
Oui, dans un long dossier ne semblant que souhaiter mon déshonneur sinon le service d'une politique ne m'est reproché que le fait suivant « Je n'aurais pas été prévenue de l'attaque imminente». Voici donc tout mon crime. Notons qu'une enquête d'un mois aurait trouvé tout autre tord, je n'ai donc qu'une chose à me reprocher sur deux mois, je suis bien meilleure comtesse que je ne le pensais ! Justifions donc ceci et mon mandat sera, sinon brillant, pour le moins correct.

Pourquoi n'ai-je pas été avertie, la réponse est simple, je n'ai reçu aucune missive, aucun contact. Le Comte Baillant m'accuse de n'avoir, par surmenage ou quelque concours de circonstance, pas acté d'un avertissement du Comte du Périgord en Chambre des Feudataires. Cet avertissement, je ne l'ai jamais vu.
Loin de nier la parole de Sa Grandeur, je veux bien croire qu'il existe, mais je porterai votre attention sur deux choses.

La première est, qu'une information de ce statut, autant urgente qu'importante n'a en aucun cas vocation à trainer sur les bureaux encombrés de cette prestigieuse salle dont l'objectif est de débattre et non de déposer négligemment à Paris ce qu'il serait de bon ton d'envoyer sur l'heure même et par pigeon au château comtal. Je plaide donc d'une part qu'au lieu d'une négligence on m'accuse d'absence de zèle, mais défendons encore cette nuance.

La seconde est que j'ai directement contacté la Comtesse actuelle du Périgord Angoumois dont la réponse m'a été on ne peut plus surprenante, loin d'avoir connaissance de ce papier, elle fut bien incapable de le retrouver chez les Feudataires.
Si cet avertissement existe, il est donc bien secret et je me défends sans aucune gêne à déclarer qu'il ne me fut pas transmis dans des conditions me permettant de le mettre à profit.

J'affirme donc très clairement que le seul chef d'accusation qui est avancé ne permet ni de m'inculper, ni de mettre en doute la confiance que les Poitevins m'ont accordée. Je n'ai pas eu connaissance de l'attaque avant le deux septembre à deux heures et demi du matin (par l'entremise de Leyah et Pano) et j'y ai répondu du mieux qu'il fut possible, nul doute que n'importe quel autre comte à deux heures de l'attaque n'aurait pas fait mieux. Je n'ai enfin de chagrin que de voir aujourd'hui toute l'hostilité que me témoigne une partie de la noblesse en dépit de tout mon travail et semble-t-il sur le chef d'une simple ombre grossièrement amplifiée pour assouvir quelque politique de démonstration de force.

J'invoque aussi l'incompétence du tribunal comtal à me juger, seule la Haute Cour de justice pouvant juger des actes reprochés à un individu alors régnant au moment des faits.

Pour justifier de mon innocence et malgré ce que je viens de dire, j'en appelle aux témoignages que je souhaite simplement sincères du Seigneur Pano avec qui j'ai organisé en urgence la mise en sécurité des biens que nous pouvions sauver ; de la Dame Marylene avec qui j'ai organisé la reprise ; et enfin je vous lirai une lettre de la main de la Comtesse Cerise du Périgord Angoumois confirmant ce que j'ai avancé tout à l'heure.

Merci de votre écoute.

***Annexe : Courrier de Sa Grandeur Cerise, Comtesse du Périgord Angoumois***

Au Castel de Périgueux,

De Nous, Cerise de Bonnemaison, Comtesse du Périgord Angoumois, Vicomtesse de Lanquais

Au Sieur Xavix, Prévôt du Poitou.

Salutations,

Par la présente, Nous, Cerise de Bonnemaison, Comtesse du Périgord Angoumois, Vicomtesse de lanquais, certifions avoir entamé des recherches dans les bureaux du Conseil des Grands Feudataires,

- pour retrouver l'avertissement de l'ancien Comte du Périgord Angoumois, en la Personne de Vonafred, Baron de Ségonzac, pour Sa Grandeur Sophie Garion, Comtesse du Poitou, au moment des faits.

Après deux jours de recherche, celui ci reste introuvable.

J'ai bien vu une salle nommée "Poitou", mais avec des archives, suite à la prise du Château de Poitiers. Et pas d'avertissement.

Je reste à vostre entière disposition, pour toute autre demande.

Qu'Aristote vous guide pour que vérité soit faite dans cette affaire.

Bien à vous,

Sa Grandeur,
Cerise de Bonnemaison
Comtesse du Périgord et de l"Angoumois

(Scel)

Fait à Périgueux,
Le 14ème jour du moys de Mars mil quatre cent cinquante neuf.

******

Réquisitoire de l’accusation
Citation :
* Le Procureur du Poitou était nerveux : on lui avait laissé une affaire incroyablement complexe et importante qui aurait des répercussions dans le Comté, et peut-être dans le Royaume entier. C'est qu'on ne jugeait pas n'importe qui, mais une comtesse qui avait régné sur le Poitou. Bien ou mal, là était la question ! Theudrik était perplexe devant les témoignages relatés dans les minutes du procès qu'on lui avait légué. Voulant à tout prix bien faire pour que l'on y voie clair et que justice soit rendue, il prit enfin la parole, du ton le plus grave qu'il ait jamais employé : *

Votre Honneur, dire que requérir dans cette affaire me gêne ou m'ennuie serait un doux euphémisme ! Mais nous sommes là pour la justice, et elle seule ! Aussi, restons-en aux faits précis. Sophie Garion est accusée de haute trahison, pour ne pas s'être rendue à la Chambre des Feudataires où elle aurait pu avoir connaissance d'un rassemblement de gredins, proche de notre comté. Bien ! Je viens de relire les témoignages relatés dans les minutes du procès et qu'y vois-je ? Déjà deux témoignages se contredisant : un ancien comte régnant du Périgord-Angoumois, messire Vonafred, qui certifie avoir alerté la Chambre des Feudataires, ce que contredit Sa grandeur Cerise de Bonnemaison, celle qui lui a succédé. Alors, comment y voir clair, nous qui ne pouvons nous rendre en ce lieu. Eh bien voilà : afin de ne pas être accusé de partialité, en m'inspirant seulement des témoignages fournis par le Comte Baillant ou Sa Grandeur Vonafred, j'ai donc demandé, à titre de complément d'enquête, leurs avis à plusieurs régnants. Je reçus deux réponses, Une de Sa grandeur Erwyndyll, comtesse d'Artois et membre du Ponant, et une de Sa Grâce Fabien de la Flechère-Marigny, duc du Bourbonnais-Auvergne, hors du Ponant et du Domaine Royal, ce qui me permit d'avoir deux autres avis différents et impartiaux quant à l'affaire. En fait, j'avais aussi requis l'avis d'une autre régnante du Ponant, mais celle-ci ne m'a jamais répondu, ce qui, tout jugement mis à part, ne m'a pas autrement surpris.
Sachez que ces deux personnes témoignent sous serment : voici d'ailleurs les originaux de
leurs missives déposés au greffe du tribunal.

*** http://chateau-poitevin.forum2jeux.com/t13357-haute-trahison-sophie-de-garion-09-03-1459#216964 ***

Moi, Erwyndyll d'Harlegnan, Comtesse d'Artois, de Guines et d'Avesnes le Comte, Vicomtesse de Lens et Baronne de Saint Nicolas, ai accepté d'apporter mon témoignage au tribunal poitevin. Je jure solennellement de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

Moi, Fabien de la Fléchère Marigny, duc du Bourbonnais-Auvergne, ai accepté d'apporter mon témoignage au conseil poitevin. Je jure solennellement de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

Poursuivons : vous faisant grâce des formalités d'usage, voici les questions que je leur ai posées :
1°) Est-il d’usage de transmettre à ses pairs en ce lieu des informations sur la sécurité tel la nouvelle d’un pillage de château et les noms des brigands impliqués ?
Réponse de dame Erwyndyll :
Cela est, en effet, essentiel. Il s'agit d'une mine d'informations, nous permettant d'anticiper de la meilleure façon chaque acte pouvant survenir en nos régions. De même, c'est un lieu où les discussions entre régnants sont facilitées. Cela permet donc de régler des soucis diplomatiques ou autres.
Réponse de messire Fabien :
Non, il n'est pas indispensable de se rendre en chambre des feudataires pour bien diriger sa province, selon les moments, peu de choses s'y passent, les régnants y font simplement passer certaines informations et autres demandes d'aide. Cependant en ne la visitant pas de temps à autre, on peut passer à côté de quelque information importante.

2°) Est-il d’usage de transmettre à ses pairs en ce lieu des informations sur la sécurité tel la nouvelle d’un pillage de château et les noms des brigands impliqués ?
Réponse de dame Erwyndyll :
Assurément... Je l'ai fait moi-même il n'y a pas une semaine.

Réponse de messire Fabien :
Non, ce n'est pas l'usage dans toutes les contrées. mais certains le font, et si les provinces en contact par ce biais possèdent des coopérations judiciaires ou des liens d'amitiés, la transmission de telles infos peut faire gagner un temps précieux, en évitant les intermédiaires.

3°) Maintenant, passons à un fait plus précis : trois semaines avant la prise du château poitevin, le comte de Perigord-Angoumois Vonafred affirmait avoir fait état de la prise de son château par des brigands et donné la liste de ceux dont le nom était connu. Celle qui lui a succédé, la comtesse Griotte, affirme ne pas avoir retrouvé trace de cet appel dans les archives de ce lieu de réunion .

- Si vous étiez régnant à l’époque des faits, avez-vous entendu cet appel ?
- Si vous n’étiez pas régnant à l’époque des faits, pouvez-vous aller vérifier dans les archives si le greffier a bien noté cet appel et nous en transmettre une copie le cas échéant ?

Réponse de dame Erwyndyll :
Je n'étais pas régnante à ce moment. J'ai, par contre, suivi votre conseil et ait passé du temps chez le greffier des Feudataires.

Il y a, en effet, un avertissement réalisé par le comte Vonafred en date du 26 décembre. En voici une copie :

Citation:
-Nostre Chateâu a été attaqué, nos Forces armées également.
Nous étions prêts, ayant infiltré ces marauds.
J'ai tout d'abord cru a quelques illuminés en mal de sensations.
Mais la menace se précise et devient complot :

- Krifstoff : Montauban [Duché de Guyenne]
- Graindefolie : Montauban [Duché de Guyenne]
- Asophie : Montauban [Duché de Guyenne]
- Cyrinea : Montauban [Duché de Guyenne]
Sont arrivés avec Sancte à Sarlat en Périgord.

Sancte a immédiatement été mis en procès, lion de Judas avéré il est non Grata en PA.

D'autres part, des Bretons accompagnés de mercenaires sont en contact avec les lions et se réunissent en nostre ville de Sarlat.
La plupart sont masqués.
Nous éstimons leur nombre a 22 individus.

Nous avons identifié grace à nos infiltrés ou nos défenseurs :
Balmo,(Nom certainement incomplet)
Zélie,
Tulipe (certains l'appellent Laryssa),
Rolin
Troubadour,
Coquelicot
Violette
Crakity.
Flitzz (inculpé pour attaque du chateau du PA, jugé en Limousin suite à sa fuite)
Elim de Walsh Monfort (Attaque suicidaire sur nostre armée.)
Présumés a vérifier...
Exquiz de Castillon,
Hector de Sarlat.

Nous savons de source sure qu'un certain Lemerco veuf de l'ancienne duchesse Aziliz de Bretagne viendrait chercher Elim , bléssé lors de l'attaque de nostre armée avec la mère de celui-ci Anastriana Duchesse de Rohan, proche du Grand Duc de Bretagne.
Tout cela est bien organisé et prémédité.

Le Périgord Angoumois a envoyé missives au Grand duché de Bretagne éxigeant que Messire Elim et sa clique soient désavoués...Sans réponse bien sur ! Nous enverons un ultimatum dans les prochains jours.
Toute information est la bienvenue...Je compte faire le ménage par le vide ... rapidement.

J'espère que ces informations vous seront utiles. Si vous avez d'autres questions....

Réponse de messire Fabien :
Non, je n'ai rien entendu de tel, n'étant pas régnant à cette époque.

Voici les minutes de l'appel en question:

-Nostre Chateâu a été attaqué, nos Forces armées également.
Nous étions prêts, ayant infiltré ces marauds.
J'ai tout d'abord cru a quelques illuminés en mal de sensations.
Mais la menace se précise et devient complot :

- Krifstoff : Montauban [Duché de Guyenne]
- Graindefolie : Montauban [Duché de Guyenne]
- Asophie : Montauban [Duché de Guyenne]
- Cyrinea : Montauban [Duché de Guyenne]
Sont arrivés avec Sancte à Sarlat en Périgord.

Sancte a immédiatement été mis en procès, lion de Judas avéré il est non Grata en PA.

D'autres part, des Bretons accompagnés de mercenaires sont en contact avec les lions et se La plupart sont masqués.
Nous éstimons leur nombre a 22 individus.

Nous avons identifié grace à nos infiltrés ou nos défenseurs :
Balmo,(Nom certainement incomplet)
Zélie,
Tulipe (certains l'appellent Laryssa),
Rolin
Troubadour,
Coquelicot
Violette
Crakity.
Flitzz (inculpé pour attaque du chateau du PA, jugé en Limousin suite à sa fuite)
Elim de Walsh Monfort (Attaque suicidaire sur nostre armée.)
Présumés a vérifier...
Exquiz de Castillon,
Hector de Sarlat.

Nous savons de source sure qu'un certain Lemerco veuf de l'ancienne duchesse Aziliz de Bretagne viendrait chercher Elim , bléssé lors de l'attaque de nostre armée avec la mère de celui-ci Anastriana Duchesse de Rohan, proche du Grand Duc de Bretagne.
Tout cela est bien organisé et prémédité.

Le Périgord Angoumois a envoyé missives au Grand duché de Bretagne éxigeant que Messire Elim et sa clique soient désavoués...Sans réponse bien sur ! Nous enverons un ultimatum dans les prochains jours.

Toute information est la bienvenue...Je compte faire le ménage par le vide ... rapidement.

En bref, cela nous donne bien trois avis concordant sur le fait que l'appel avait bien été lancé par le Comte Vonafred et a été suffisamment important pour que les greffiers l'aient noté dans leurs archives. Je m'interroge donc sur le témoignage de dame Cerise de Bonnemaison, qui me paraît bien peu valide de fait, et on pourrait se demander pourquoi d'ailleurs : n'y aurait-il pas là une tentative de la défense de produire un faux-témoignage afin de blanchir la
Comtesse Sophie ? Je ne veux pas me faire l'accusateur d'une dame qui n'est ni du Poitou ni présente, aussi garderai-je mes doutes pour moi.

Pour rester dans le concret, on peut voir, dans les deux témoignages que j'ai produits, l'importance de passer en chambre des Feudataires : même si d'après messire Fabien, cela n'est pas obligatoire d'y passer tous les jours, on peut quand même déduire de son avis que c'est fortement recommandé ! Je n'insisterai pas sur le témoignage de dame Erwyndyll qui est autrement plus catégorique en ce qui concerne la nécessité d'y passer.
Au regard de ces témoignages, j'en conclus à une négligence grave de la part de la Comtesse Sophie Garion. Si cela n'avait été qu'une fausse alerte, cela n'eût pas été grave, mais là ... ! Hélas, trois fois hélas, nous savons tous ce que ça a donné !

*Dans un grand mouvement qui fit virevolter ses manches, le procureur se tourna et prit la salle à témoin.*

La honte, l'humiliation, la gifle, le grand choc ! La première fois que le château du Poitou est pris ! La première fois qu'un bandit s'installe sur le trône comtal et que certains révoltés prennent la place des conseillers comtaux, mettant volontairement sens dessus dessous le bureau du procureur en lançant des accusations fantaisistes pour le plaisir de nuire. Plus grave encore ! Malgré l'efficacité de nos troupes qui ont repris le château et patrouillé sur les chemins pour récupérer une partie du butin volé par les bandits, il y a quand même eu un trou de 25 000 écus dans nos caisses. 25 000 écus, vous imaginez ! Non, bien sûr ! Combien d'entre nous pourraient se l'imaginer, d'ailleurs ?
Alors, y a-t-il eu haute trahison ? Volontairement, non, certes ! Il est vrai que, pour sa défense, comme le souligne messire Pano, elle a été présente pour essayer de mettre à l'abri une partie des richesses du château. Mais quand même ! N'était-elle pas responsable du Comté ? Si ! Alors, coupable ou non de haute trahison ? Je rappelle la coutume à ce sujet et la définition de ce crime :

Tout acte portant préjudice grave au Poitou ou susceptible de le faire, de la part d'un noble possédant fief en Poitou, d'un Champion du Poitou ou d'un haut fonctionnaire comtal (conseillers comtaux, maires *, Etat Major *, recteur, chancelier) sera considéré comme acte de haute trahison.

Là, qui pourra dire qu'en n'allant pas à la Chambre des Feudataires Sophie Garion ne causa pas un préjudice grave envers le Poitou ? Personne, je le crains, à moins de dire qu'il fut énorme ! Et quelle fut jusqu'à présent la sanction de Sophie Garion ? Recevoir un fief de retraite, une vicomté ! Comment expliquer ça au peuple poitevin, je vous le demande ?
En conséquence, puisque, de par ce procès en cette cour, je puis exprimer la voix et la colère du peuple, je réclame une peine, non pas capitale, mais essentielle, à savoir l'inégibilité à vie au poste de Comte et l'interdiction de monter une liste comtale pour dame Sophie Garion. Voilà, Votre Honneur, j'en ai terminé. Je cède la place à la défense.

*Que de choses dites, pensa le Procureur, et peut-être pas les bonnes. Le Procureur s'assit, s'épongea le front et but ... hélas oui, pour une fois ... un grand verre d'eau !*

Dernière plaidoirie de la défense
Citation :
Inéligibilité à vie ? Cette peine prête à sourire quand on sait que ce procès est politique.

Sophie lit.

« [�] les peines d'inéligibilité sont limitées à trois mois maximum, par interprétation de la coutume de la Charte du Juge et par jurisprudence de la Cour d'Appel de France. »
Par décret de la Chancellerie de France.

Après un mois d�attente, je m�attendais à quelque chose de plus sérieux de votre part qu�une peine illégale procureur. Soyons sérieux. J�ai peine à croire que ce mois passé à faire perdurer le doute sur ma personne n�ai eu pour but que de me nuire et faire peser d�avantage sur moi le poids de ce procès honteux. Si enquête il y avait eu besoin, il eût été fort à propos de la lancer avant le procès� ne serait-ce que par esprit professionnel sinon pour respecter une certaine justice, voire par respect envers moi. Mettre en procès qui gêne, puis chercher des éléments� quelle justice !
Mais je ne jouerai pas à ce jeu, et la vérité ne se distord pas malgré tous les efforts du monde, et vous aurez donc ma version des faits dans un temps décent.

Votre enquête bien que tardive a cependant mis en évidence des éléments intéressants.
J'ai jusqu'à présent été convaincue que ce message fut une fausse pièce constituée par mes ennemis pour me faire tomber. Il semble que cet avertissement, à ma grande surprise ait bien existé. A ma grande surprise car en effet je fus toujours assidue à cette chambre et ne vis pas cet avertissement. Le témoignage de Sa Grandeur la comtesse du Périgord ne fait d�ailleurs que mettre en évidence que cette missive était effectivement, au moins par sa présentation impropre à une lecture efficace et rapide pour l�importance qu�elle comporte.

Une autre chose m�intrigue. Pour moi, la fréquentation de la chambre des feudataires est une évidence que j�ai respectée. Cependant vous venez de proposer un témoignage qui, à ma triste surprise, prétend que la fréquentation même de cette chambre pourrait être facultative !

Résumons-nous. Vous souhaitez me condamner à une peine tellement importante qu�elle est interdite, pour avoir, excusez-moi de l�énormité, dans un mandat de deux mois accompli, avoir été victime d�une seule négligence.
Et quelle négligence ! Ne pas avoir vu un avertissement qui ne m�était pas adressé, était, nous l�avons vu, hors de portée d�une lisibilité efficace, et surtout déposé dans une salle dont vous doutez de l�utilité de fréquentation.
Oui, car j�insiste sur le fait que la chambre des feudataires n�était pas le lieu adéquat à un avertissement de ce genre. La Grande Prévôté tient un rôle de coopération des sécurités civiles françaises. Et c�est bien ce rôle qu�elle aurait dû remplir !
En effet le premier document du Comte Baillant révèle que Sa Grandeur Vonafred a bel et bien également suivit cette procédure régulière puisqu�il a transmis à la Curia Regis son avertissement. Comment se fait-il alors que le prévôt Allydou n�ait pas eu connaissance de ces éléments via la coopération policière ?

De plus le Comte Vonafred affirme que ses hommes ont infiltré ces brigands avant l�attaque. Il est raisonnable de croire qu�il aurait alors été capable d�avertir plus directement une cible potentielle, d�autant que le Comte a souligné l�amitié entre nos provinces.
Ceci laisse aisément comprendre que, contrairement aux allégations de Baillant, la menace n�était pas aussi prévisible qu�il voudrait le prétendre. Ou, plus simplement, que le groupe identifié par les services périgourdins n�était pas le même que celui qui a pillé Poitiers.

Il s�agit donc là d�un échec de la coopération policière, et en aucun cas le mien propre.
Pour rappel, le prévôt est responsable de la sécurité intérieure des terres, c�est son rôle et c�est dans ce but que j�ai conduit Allydou à ce poste.

Permettez-moi maintenant de répondre à l�argument principal de Baillant. Vous défendez que ne pas maîtriser le fonctionnement des institutions du royaume lorsqu�on est Comte est passible de Haute Trahison. Non seulement nous avons montré que vos accusations à ce sujet sont erronées, mais de plus, où est votre procès ? Car effectivement, de toute évidence, vous ne connaissez pas le rôle de a Haute Cour de Justice, a moins que vous n�ayez osé vous approprier ses droits.

Vous déclarez de plus, je cite « La plainte qui a été déposée à l'encontre de Sophie l'a été selon les mêmes conditions que toute autre plainte déposée pour le Comté quelqu'en soit le chef d'accusation, à savoir qu'une enquête a été menée par le prévôt du Poitou dans les règles ». Depuis quand un comte fait-il des pieds et des mains pour accélérer une procédure à l�encontre d�un adversaire politique ? Et j�en veux pour preuve le mois de délais que j�ai subis : l�enquête a effectivement été bâclée. De plus, le procureur (initial) est partie prenante, voire accusable dans ce procès, alors non, ce procès n�est pas régulier.

Autre rappel à qui jugerait encore ma connaissance des institutions royales :
« Art. 221-12-2 : De l�infraction aux droits locaux commise sous Committimus. Lorsqu�une infraction est commise envers le droit local par une personne sous Committimus, la Haute Cour de Justice ne se saisit de l'affaire que sur renvoi de la cour locale constatant son incompétence à juger. »
Cet article est on ne peut plus éloquent, les poursuites engagées par votre initiative sont illégales. N'êtes-vous point encore convaincu? Voyez toutes les annonces de la Grande Chancellerie. Elles sont édifiantes.
Enfin vous insultez mon travail en ironisant sur mon poste de lieutenant première classe. Me reprochez-vous de m�être concentrée sur la direction du Comté ? Un Comte ne peut pas tout faire et je comptais bel et bien là sur mon prévôt.
Comte Baillant, pour répondre à vos accusations selon lesquelles je n�aurais pas informé les feudataires de la transition du gouvernement; lors de la reprise du château, j'ai préféré céder ma place à la régente Marylene. Vu l'hostilité de la noblesse à mon égard, j'ai préféré m'effacer. Le temps était à l'union, point à la guerre civile. Je n'avais donc plus accès au bureau des feudataires, et n'avais point la possibilité de répondre aux questions posées.
Cela dit, il semble que la régente a préféré se concentrer sur la reconstruction. Je ne lui en ferai certainement point le reproche.

Je demande, Madame le Juge, une évidente relaxe, mais également des excuses publiques du Comte Baillant. Il est temps que le travail que j�ai accompli ne se résume plus en une soirée désastreuse où j�ai lutté de toutes mes forces pour le Poitou, mais sois bel et bien considéré comme un mandat raisonnable malheureusement écourté par une menace imprévue et hélas, à la vue de la qualité des informations dont je disposais, inévitable. Le témoignage du Capitaine Marylene et Commandant de Poitiers est éloquent à ce sujet et démontre bien la surprise totale qui a saisit le Poitou.
Je demande également à Sa Grandeur le Comte Datan de tirer les conséquences de cette leçon qui doit être retenue par tous les feudataires, en leur relatant l�exemple : la chambre des feudataires n�est pas adaptée aux situations d�urgence, apanage des courriers véloces dont nous disposons pourtant, et plus simplement de la Grande Prévôté.

Il est évident que je ne renoncerai jamais au bien des poitevins et si jamais l'occasion m'est redonnée de grandir le Poitou, je saisirai cette occasion malgré l'hostilité du lobby noble.

Madame le juge, n�oubliez pas qui sont les vrais coupables, et qui a pour rôle de prévenir toute insurrection. Le prévôt ayant, selon le témoignage de Pano, justement révoqué le Sergent Crisolde� pour des craintes on ne peut plus justifiées�
Retenez enfin que nous avons montré, le procureur et moi-même que la question à laquelle vous devez répondre est:
Est-ce une haute trahison que le fait d�avoir, je le résume, ne pas avoir eu la chance de trouver un avertissement qui ne m�était pas adressé, lacunaire et mal visible, dans un contexte où, et j�en appelle à votre propre honnêteté, une grande partie de la noblesse et de mon propre conseil ne respectait aucunement ses engagements d�aide et de conseil à mon égard ?
« 6-De la haute trahison
Tout acte portant préjudice grave au Poitou ou susceptible de le faire, de la part d'un noble possédant fief en Poitou, d'un Champion du Poitou ou d'un haut fonctionnaire comtal (conseillers comtaux, maires *, Etat Major *, recteur, chancelier) sera considéré comme acte de haute trahison. »
Notre Coutume parle effectivement d�un acte, point de négligence ! Et ceci est logique puisqu�un acte est volontaire, une négligence non. S�il vous est plus commode d�appeler ce concours de circonstances une négligence.

Retenez l�arrogance du prévôt à déclarer haut et fort qu�elle ne ferait pas de zèle sous mon mandat! Pano dans son témoignage laisse entendre qu�elle serait peut-être allée plus loin...

Si coupables il y a, ce sont les brigands.
Si responsables il y a, ce n�est pas seulement moi, mais avant tout la coopération judiciaire, la prévôté poitevine, et sa noblesse qui, je vous le rappelle, a choisi dans sa majeure partie de se désolidariser de sa suzeraine au lieu de la soutenir.

Et s�il faut retenir quelque chose de cette affaire, ce n�est ni les coupables, ni les responsables. Mais bien le fait que la coopération policière a failli, et doit être corrigée.

Sophie regarde Melinora à son côté, Cyphus dans le public avec leurs amis, également d'autres regards compatissants, des yeux ombrés par le remord d'avoir abandonné leur suzeraine, mais aussi quelques regards durs, ceux des "chevaliers sans coeur" qui avaient eu le noble courage de piétiner une femme à terre.
Elle reprend sa respiration, tirant son courage de tous ces regards, voulant soulager les justes et défier les tyrans.

Enfin, madame le juge, un dernier mot.
Que les poitevins ne m'accordent plus leur confiance pour un coup du destin qui aurait pu frapper n'importe qui, je le déplore, mais la politique est ainsi.
Par contre, que ces mêmes poitevins à qui j'ai donné ma vie depuis des années me trahissent, non, ça je ne le comprendrai pas.

Sophie baisse la voix.

Ce procès est une honte... je souhaiterais tant que la noblesse et les poitevins se tiennent enfin les mains sans haine pour reconstruire ce que le sort leur a volé...
Oane, Datan, ce verdict aura des répercussions sans égal dans l'histoire du Poitou, ne tracez pas la voie d'un avenir qui vous déplait.

[JD Marylene ne parvient pas à déposer son témoignage IG, il serait judicieux de lui permettre de témoigner sous une autre forme (courrier ajouté au dossier par exemple)]

Témoin n°1 de la défense (Pano) :
Citation :
Votre honneur,

On m'a demandé de témoigner, et je viens le faire ici, en ayant en main bien des informations que peu de poitevins ont.
Même si je trouve que ce procès n'est rien moins d'autre qu'une vengeance personnelle du comte Baillant suivi par toute la noblesse poitevine, je m'offusque de voir cet acharnement perdurer.
Bien entendu le fait que l'accusée ai demandé un fief de retraite, n'est pas étranger à sa présence ici, et je trouve que bien que cette demande fut franchement malvenue, ce n'est pas pour cela qu'elle doit porter toute seule la responsabilité de ce pillage
Bien entendu Sophie fut la pire des comtesse que le Poitou ai connu, elle fut d'ailleurs élu après un odieux stratagème, par ceux la même qui l'accuse aujourd'hui.
Je persiste à penser que le Poitou doit régler ses comptes avec les réel coupable et les commanditaire de ce pillage plutôt que de s'en prendre à l'un de ses représentant.
Mais puisqu'on veut réellement emmener un coupable à la vindicte populaire , je vais essayer de démontrer que ce n'est pas Sophie la principale responsable.
Quand elle fut averti par moi même de l'imminence du pillage du château, elle est resté présente, perdu mais présente essayant de m'aider à sauvegarder tout ce qu'on pouvait sauver, avec l'aide de la maire de Poitiers, dame Lanie.
Même si son incompétence, nous a empêché de récupérer les écus du Bailli, qui malheureusement malade, venait d"aller prendre du repos quand l"information m"est parvenue, l"ex comtesse aussi a participé, par sa présence au sauvetage des 2/3 des richesses du château.

Qu'elle soit accusé d'incompétence ou de médiocrité si le cœur vous en dit mais surement pas de haute trahison.
Maintenant étudions un peu le fond du dossier, on nous présente le témoignage de l'ex comte du PA, contredit par l'actuelle comtesse du PA.
Tout cela est bien faible comme argument ne trouvez vous pas?
Interrogeons nous plutôt sur les responsabilités du prévôt de l'époque, qui se trouve être notre procureur.
D'ailleurs je m'étonne un peu qu'un des acteurs de ce triste épisode soit juge et partie dans un tel dossier...
Bref, nous constatons qu'au moins 2 des pilleurs du château avait déjà un CV bien remplis, et qu'ils auraient du figurer sur les tablettes du prévôt à l'époque.

Nerevarine :prise du chateau d'orléans (12/06/58)
Elven: prise de château de Dole (20/02/58)

je vous rappelle qu'aucune alerte particulière de notre défense ne fut engagé ce jour la, et que malgré plusieurs demande d'informations, et d'explications de ma part sur les rumeurs de plus plus insistante de pillage, tout était normal ce jour là pour la prévôt de l'époque.
Et si ma mémoire est bonne, elle a même renvoyé Crisolde ,une policière Pictave,à ses chères études, quand elle s'inquiétait avec justesse du nombre croissant d'étrangers à Poitiers ce jour la.
Même quand j'ai été certain de l'imminence du pillage du château, rien n'a été fait pour contrer celui la.

Je sais que l'heure était tardive mais on aurait pu penser à envoyer un vieux poitevins rempli de charisme se révolter pour qu'il ai une chance de se retrouver comte à la place du sir Eldon...
Mais je ne suis que CAC , et peu au fait des traditions de nos forces de sécurité...

Voila mon éclairage sur cette nuit particulière, j'espère que le tribunal en tiendra compte et que nous n'assisterons pas ici à une parodie de justice.
Merci de votre écoute.

Témoin n°1 de l’accusation :
Citation :
*Baillant, après avoir entendu la plaidoirie de Sophie et le témoignage de Pano, se présente à la Cour de Justice Poitevine, salue le Juge, le Procureur, puis se tourne vers le greffier qui serait sans doute lourdement mis à contribution dans ce procès.*

Votre honneur,

Avant toute chose il apparait important de rétablir la vérité quant à mon implication dans ce procès. La plainte qui a été déposée à l'encontre de Sophie l'a été selon les mêmes conditions que toute autre plainte déposée pour le Comté quelqu'en soit le chef d'accusation, à savoir qu'une enquête a été menée par le prévôt du Poitou dans les règles, qu'une proposition d'arrangement amiable a été fait à l'accusée - arrangement qu'elle qualifie d'ailleurs de chantage - , que la plainte fut déposée au nom du Comté du Poitou et non en mon nom propre, que le dossier est passé par tous les relais qu'il est de coutume d'observer pour toute plainte, c'est-à-dire le passage par le bureau du prévôt avant celui du procureur puis du juge.
Je tenais à établir ce fait avant que l'on aille me prêter quelque abus de pouvoir, dont je ne doute pas que l'on souhaitera mettre en évidence afin que de flouter les éléments à charge contre l'accusée et ainsi pouvoir obtenir par une basse pirouette une relaxe pour vice de procédure plutôt que par une éventuelle défense... de là à en tirer des conclusions, le chemin n'est pas long.

Le témoin de la défense ne manque d'ailleurs déjà pas de prétendre que je me fais juge et plaignant dans cette affaire, puisque la Justice est rendue au nom du Comte. Afin de couper court à cette première pirouette que l'on aurait très certainement mise en exergue si je m'abstenais de le faire, je souhaite que le verdict de ce procès soit rendu au nom du Comte du Poitou qui me succédera.
Quant à dire que j'ai des griefs contre l'accusée, je ne le nierai pas, car tous comme la plupart des poitevins je fus scandalisé par ce précédent règne et n'ai d'ailleurs vraiment mesuré l'étendue des dégâts que pendant ce règne succédant à celui de l'accusée.


Enfin, avant que d'entrer dans le corps de mon témoignage, je tenais également à briser la deuxième tentative d'échappatoire qui a été énoncée par l'accusée, prétendant que le tribunal comtal serait incompétent pour juger le dossier présent, contrairement à la Haute Cour de Justice.
Nous rappellerons de fait les Statuts de la Haute Cour de Justice, faisant au préalable remarqué que le Poitou n'est pas une province du Domaine Royal :

"Art. 221-11-2 : Du Committimus
[�]
La Haute Cour de Justice est seule compétente pour juger pénalement les Cardinaux, les Pairs et les Grands Officiers, ainsi que les Régnants de province, à savoir les Comtes, Ducs et Gouverneur en exercice."

Il est vrai que la Haute Cour de Justice est seule habilitée à juger les Comtes (Ducs et Gouverneurs) en exercice. Ce que l'on peut aisément comprendre du fait qu'un régnant en exercice nomme lui-même sa cour de justice locale...
Il n'aura toutefois échappé à personne ici que l'ancienne Comtesse Sophie n'est plus en exercice, qu'il n'est fait nulle part mention du fait que la Haute Cour de Justice soit seule habilitée à juger les Comtes en exercice au moment des faits reprochés mais uniquement les Comtes en exercice au moment de l'ouverture du procès, qu'enfin la plainte porte sur les conséquences des actes de l'ancienne régnante ayant conduit à la prise du château de Poitiers et son abdication officielle du trône Comtal.

Ceci étant éclaircit, voici maintenant mon témoignage, rappelant d'ailleurs au Seigneur Pano qu'il s'agit ici du procès de Sophie dont il est question et que, si en effet deux des révoltés étaient si bien connu, alors il est tout aussi reprochable au prévôt qu'à l'accusée de ne pas avoir alerté les défenses de Poitiers, puisque l'accusée dispose (en plus d'être Comtesse à ce moment) du grade de "Lieutenant de Première Classe", censé être un grade honorifique dans notre police témoignant normalement de sa rigueur de travail au sein de la police...

Bref, revenons-en à la plaidoirie de la défense... La défense affirme que la chambre des Feudataires n'est pas un lieu pour alerter les autres provinces de menaces éventuelles, hors il s'agit DU lieu où tous les régnants mettent en garde, alertent, discours avec leurs homologues feudataires. De même c'est aussi en ce lieu que les grands officiers royaux, comme les Pairs de France, le Grand Maistre de France, voir même la Reyne, avisent l'ensemble des Feudataires de menaces éventuelles ou sujets divers d'actualités.
Cette chambre n'ayant d'ailleurs pas vraiment d'autres rôles. L'accusée serait-elle plus aux faits des prérogatives de cette chambre que les plus hautes instances royales ?
Nous profitons d'ailleurs de ce point pour souligner le fait qu'aucun feudataire n'a eu l'occasion de rencontrer l'ancienne Comtesse du Poitou Sophie en cette chambre selon ce qui m'a été rapporté à droite et à gauche, même après la chute du château de Poitiers où de nombreuses interrogations étaient posées au Poitou et auxquelles j'ai dû répondre puisque cela n'avait pas été fait et que les demandes restaient d'actualité.
Voilà une nouvelle preuve d'atteinte aux intérêts du Poitou commis par l'accusée puisque, nous en sommes persuadé, c'est cet absentéisme qui a porté atteinte au Poitou, avec les pires conséquences que l'on puisse imaginer : le pillage du château.

La vérité n'est donc pas que le lieu n'est pas propice à alerter nos homologues grands feudataires, mais que l'accusée a tout bonnement ignoré ce lieu, allant à l'encontre de ses devoirs d'alors, ayant amené aux fâcheuses conséquences qui nous rassemblent ici aujourd'hui.

Concernant désormais le témoignage de l'actuelle Comtesse du Périgord Angoumois, je souhaite faire porter à la cour dans un premier temps le fait que l'ancien Comte Vonafred et l'actuelle Comtesse du Périgord Angoumois se vouent tous deux une guerre sans merci qui ne doit pas venir influencer le cours de nos affaires internes.

Par ailleurs, je veux bien croire le témoignage de l'actuelle Comtesse du Périgord Angoumois, prétendant ne pas avoir eu connaissance de la mise en garde faites par Sa Grandeur Vonafred à l'époque où Sophie régnait au Poitou. En effet, il m'aurait semblé bien étrange que l'actuelle Comtesse du Périgord Angoumois puisse connaitre la teneur des propos de son prédécesseur, intervenu près de trois mois auparavant aujourd'hui.
Si celle-ci avait fourni tout autre témoignage avec les propos qui avaient été prononcé par le Comte Vonafred, nul doute que la Sainte Inquisition serait partie à sa recherche... déjà que je me trouve bien étonné qu'elle puisse connaitre la teneur des discussions sur le Poitou qui s'achevèrent avant qu'elle ne soit nommée régnante du Périgord.

Ainsi, tout comme l'actuelle Comtesse du Périgord, je ne suis pas en mesure de relater la teneur des propos qui se sont tenus à l'époque du règne de Sophie.
Néanmoins, la déclaration du Comte Vonafred (disponible dans le dossier de ce procès) � qui ne fut d'ailleurs pas contredite par l'accusée � établit clairement qu'une mise en garde avait été faite à l'ensemble des feudataires au sein de la Chambre des Feudataires.
J'ai simplement demandé au Comte Vonafred en arrivant chez les feudataires de me communiquer cette liste dont il parlait de façon, dans un premier temps, à la transmettre au service de sécurité de notre territoire, représenté par mon prévôt et, dans un deuxième temps, afin de compléter l'enquête. Cette liste est également disponible dans le dossier de l'accusée, on constate que les noms de pilleur coïncident pour beaucoup avec la liste établie par l'ancien Comte du Périgord trois semaines avant l'attaque du château poitevin, et transmise à la Chambre des Feudataires.

Depuis que demande publique de cette liste fut faite par moi-même en chambre des Feudataires, je gage que si celle-ci avait été inventée ou non diffusée chez les feudataires auparavant, les régnants ayant été présents sous le règne de Sophie ainsi qu'au début du mien, mais également les officiers royaux accédant à cette chambre, auraient tout de suite éventé une éventuelle tentative de manipulation des affaires poitevines. Ce qui, vous vous en doutez sans quoi nous ne serions pas là, n'a pas été le cas... bien au contraire.

Enfin, nous insistons sur le fait que le Comte Vonafred n'eut pas pu avertir spécifiquement l'ancienne Comtesse du Poitou par missive, puisqu'il ne savait pas quelle province serait la cible des pilleurs s'en étant pris à son château, ni quand, ni comment. Il disposait juste d'une liste de personnes reconnues et de la conviction qu'ils s'en prendraient à une autre province, raison pour laquelle il a choisi d'avertir l'ensemble des Feudataires de notre Royaume dans l'unique endroit où ils doivent normalement tous se rassembler : la Chambre des Feudataires. Il revenait de la responsabilité de chacun des Feudataires de relayer l'information à leur prévôté respective.

Voici donc mon témoignage et sans doute ma dernière intervention dans ce procès, mettant toutefois en garde le futur Juge du Poitou quant aux pirouettes dont sont capable l'accusée et son époux, quoiqu'il en coute, ayant déjà pu observer ce procédé dans d'autres domaines.

Je souhaite uniquement que Justice faites de Bon Sens soit rendue, en dépit de toutes tentatives de manipulations et idéaux mal placés.

Je vous remercie de m'avoir entendu, et laisse désormais le procès suivre son cours normal.

Verdict
Citation :
* La juge de Poitou, une jeune femme en robe aussi noire que ses lourdes boucles de cheveux de jais, affichait sur l�ovale de porcelaine une mine grave et concentrée. Cette affaire complexe lui avait demandé un travail de lecture et relecture important et une réflexion approfondie de tous les aspects évoqués de l�affaire afin de pouvoir émettre un verdict juste qui serait respectueux de la dignité de tous. Elle pénétra dans la salle d�audience et sentit tous les regards peser sur elle ; elle posa son regard tour à tour sur le procureur Theudrik et le greffier, sur l�accusée et enfin sur le marteau de la justice et son heurtoir. Tout était en place, elle attendit que le silence se fasse avant de prononcer le plus long verdict qu�elle ait jamais eut à prononcer ; il faut ce qu�il faut pour que Justice se fasse. La voix haute et claire de la baronne de Luçon s�éleva dans les airs : *


« Attendu que l�étude approfondie des Loys applicables en cette affaire, les preuves et témoignages apportées ont permis d�établir que :

- Premièrement, rien dans les Loys Royales en vigueur n�obligent la cour poitevine à se déclarer incompétente lors du jugement d�une comtesse qui n�est plus en exercice. Aucune mention n�est faicte stipulant avec précision que si la comtesse était régnante au moment des faits pour lesquels elle est jugée lors du procès alors l�affaire relève de la Haute Cour de Justice.
Nous ne voyons adonc poinct de motif juridique valable de remettre en cause la décision prise par le juge Kadfael sous le règne de Sa Grandeur Baillant de Mauleons-Penthièvre.

J�ajoute que la Grande Prévôté de France a bel et bien été prévenue par courrier lors de l�ouverture de enquête par le prévôt Xavix, comme il se doit et que le Grand Prévôt y avait alors répondu sans pour autant manifester un quelconque désir de prendre en charge l�enquête, ce qui eut été alors possible sans pour autant remettre en question par ailleurs la compétence de la cour poitevine à juger ensuite l�affaire.

- Secondement, la comtesse Sophie Garion détenait bien un poste au sein du conseil comtal lors des actes qui lui sont reprochés, et est, de plus, une noble poitevine ce qui justifie l�accusation de Haute Trahison et non poinct de Trahison.

- Troisièmement, onc n�est besoin selon la coutume poitevine de démonstrer que le sujet a cherché à nuire par sa volonté au comté pour être accusé de Haute Trahison. Il n�est onc fait référence à l�intentionnalité dans nostre loy mais bien à la relation entre un acte et des nuisances possibles ou avérées pour le comté. Il est adonc en droit poitevin possible de « pêcher » par incompétence ou négligence.

* La baronne de Surgères marqua une pause puis reprit *

Ce qui nous amènent au c�ur de nostre affaire : L�accusation a t-elle prouvé que par une de ses actions ou une série d�actions, la comtesse Sophie Garion a mis en péril nostre comté ? Et la défense a t-elle démontré que les allégations de l�accusation était infondées ?

I. L�existence d�une information de sécurité -qui s�est avérée par la suite capitale- émise par Louis Vonafred de la Varenne, XXVème Comte du Périgord Angoumois à destination de l�ensemble des comtes & ducs du Royaume de France en salle des Feudataires et ce, trois semaines avant la prise du castel poitevin a bel et bien été prouvée malgré ce qu�il convient d�appeler, le faux témoignage du témoin appelé par la défense : en effet, nous ne saurions accroire qu�une comtesse soit incapable de chercher dans des archives ou encore de lire. Outre le courrier et le témoignage de Louis Vonafred de la Varenne, XXVème Comte du Périgord Angoumois lui-mesme et celui du successeur de Sophie Garion, le comte de Poitou, Baillant de Mauléon-Penthièvre, deux autres régnants en exercice ont pu aisément retrouver trace de cette mise en garde dans les archives. Par « mise en garde », n�allez poinct imaginer un simple petit feuillet sorti des archives, résumé à ce qui vous a été présenté icelieu en ce tribunal ; cette allocution du comte de Périgord-Angoumois a ensuite donné lieu à discussion entre feudataires. Il est difficile d�accroire adonc qu�en se rendant en Salle des Feudataires régulièrement comme elle dict l�avoir faict, Sa Grandeur Sophie eut pu passer à coté, ou encore, que la comtesse Griotte, successeur de Vonafred en Périgord Angoumois, eut pu ne poinct la trouver dans les archives.
A moins que vous ne soyez toutes deux affublées d�une courte vue, que dis-je : tous les Feudataires ! Et dans vostre cas, de surdité en prime.

* Oane marqua une pause. Ce point clef de l�affaire avait donné lieu à mensonge et rien n�évervait plus la De Surgères que les mensonges si ce n�est les mensonges sous serment devant la cour.*

II. La non transmission de ces informations capitales de sécurité mises à la disposition de sa Grandeur Sophie à son conseil et surtout son prévôt a été prouvée. Que la comtesse ait été dans cette institution et qu'elle soit passée inaperçue comme elle l'affirme ou qu'elle ne s'y soit que rarement rendue importe peu. Elle n'a en tout cas pas été attentive à ce qui s'y disait jugeant ces rencontres sans intérêt pour bien régner, à contrario de la plupart de ses pairs. L'histoire s'il en est lui démontré le contraire.
En outre, nous retiendrons à la décharge de l'accusée que ces informations auraient pu ou dû circuler par un autre biais en parallèle, celui de la coopération judiciaire, et que cela n'a pas non plus fonctionné. Si ainsi, une part de la faulte peut incomber à la comtesse, elle ne saurait en tout état de cause expliquer en totalité l'échec des services de sécurité poitevins.

III Que la méconnaissance de ces informations ait entraîné le non repérage d'individus connus comme dangereux et ait grandement facilité la prise du château est plus que probable. Etant donné les récents cas d'alerte sécurité et de mobilisation générale, le Poitou a largement faict la preuve de sa capacité à se défendre promptement.

IV L'existence de conséquences désastreuses a bel et bien été démontrée : Prise du château et perte de 25000 écus. Cependant, nous retenons à la décharge de l'accusée qu'elle a pris en main l'organisation de la défense avec l'aide de son conseil, et sauver ce qui a pu l'être soit les trois quart de la fortune poitevine, notamment avec le Conseiller au Commerce, sire Pano de Civray, dont nous avons eu icelieu le témoignage.

*La juge lève les yeux vers la foule assemblée dans la salle d'audience. Elle hausse légèrement la voix afin que tous entendent*

En partant du principe que tout conseiller, tout comte ou duc, tout maire et toute personne dépositaire d'une charge, n'a pour la bonne résolution de son office non pas, d'obligation de résultat, mais bien, de mettre en oeuvre tous les moyens à sa disposition, je ne saurai juger l'accusée ci-présente coupable, ou mesme seule responsable de la prise du château poitevin.
En revanche, vostre Grandeur Sophie Garion, je vous tiens pour coupable de ne poinct avoir, pour bien régner en Poitou, mis en oeuvre TOUS les moyens à vostre disposition, à savoir, vous l'aurez compris : transmettre les informations de sécurité révélées par vos pairs en salle des Feudataires du Royaume de France, et vous tient par la mesme pour partiellement responsable de la prise du château qui était placé alors sous vostre aile bienveillante.

[color=darkred]Notons qu'aucune somme ne saurait réellement compensé l'ampleur des pertes qui auraient pu être évité par la prise de conscience pleine et entière de l'ampleur de vostre charge. Vingt cinq milles écus dérobés au Peuple Poitevin. Une somme colossale. Sans compter l'humiliation infligée à nostre nation pour qui le château tomba pour la première foy de son histoire.

En conséquence de quoi, Comtesse Sophie Garion, je vous déclare coupable de Haute Trahison envers le comté de Poitou et je vous condamne à vivre avec la conscience de vos « non actes » comme vous aimez si bien à les appeler et à aller y méditer séant sous bonne garde au fond des geôles de ce château que vous traitâtes avec tant de nonchalance, et ce durant six jours, au pain sec et à l'eau et,
à cent écus d'amende, pour avoir par vostre attitude de dénégation totale, pour ne poinct dire mensongère, allant jusqu'à faire témoigner un témoin si peu digne de confiance, offensée la cour poitevine à plusieurs reprises.

Au delà de ce jugement, vous ne semblez pas avoir le moins du monde pris conscience de l'entièreté de la confiance que les poitevins avaient placés en vous. En refusant de voir que vous auriez pu éviter la prise du château de Poitiers, encore inviolé, et refusé toute proposition de sortie hosnorable par le refus de recevoir terres de retraite. Par cet acte, vous niez la responsabilité que vous aviez en tant que régnante. Par cet acte mesme, celui de chercher récompense pour un règne terminé sur un terrible et déshonorant fiasco, vous fûtes indigne de vostre charge et le resterez à jamais dans l'esprit et le coeur des poitevins.

*Oane de Surgères laissa l'accusée prendre la pleine mesure de sa condamnation et ajouta :*

Vous pouvez naturellement porter l'Affaire en Cour d'Appel des Royaumes si le traitement de cette affaire ne vous satisfait poinct.

Qu'il soit dit et su par tout le Poitou qu'à grand pouvoir incombe grande responsabilité !

La juge abattit trois fois le marteau de la Justice sur le heurtoir : BAM ! BAM ! BAM !

* Ainsi fut clôt le procès de la comtesse Sophie Garion en Poitou.*

Peine
Citation :
Le prévenu a été condamné à une peine de prison de 6 jours et � une amende de 100 écus.
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Sophie
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