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 De la cynégétique & de la vénérie

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Rekkared
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Rekkared


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MessageSujet: De la cynégétique & de la vénérie   De la cynégétique & de la vénérie EmptyVen 7 Avr - 20:53

De la cynégétique & de la vènerie


De la cynégétique & de la vénérie Limbourg12decbis7sh
Miniature du mois de décembre,
représentant l'hallali d'un sanglier,
Les frères Limbourg, Les Très Riches Heures du Duc de Berry, 1411-1416
Musée Condé, Chantilly


La cynégétique est l'art de la chasse dont une branche est la vénérie, l'art de la chasse à courre.

La vènerie est l'art de chasse avec des chiens courrants des animaux sauvages - lapin, lièvre, renard, cerf, daim, chevreuil, sanglier, loup & ours.

Les principes de la vènerie médiévale

La vènerie repose sur l'action de chiens courants chassant en meute. Ce sont les chiens qui chassent l'animal couru jusqu'à sa prise, animal qui bénéficie de la fuite ou de la ruse pour sa défense.

Le rôle du veneur

Dès l'âge de sept ans, un maître-veneur devait lui apprendre à aimer et à soigner les chiens par tous les moyens, y compris le châtiment corporel. L'enfant devenait successivement "valet de chien", puis vers vingt ans, "aide" ; enfin, il "veneur", portant cor, couteau souvent estortoire, pour écarter les branches. C'était l’homme le plus important de la chasse à courre et son existence était dévouée à son métier.

Le veneur devait soigner les chiens, entretenir les chenils, tresser des filets, relever les traces et débusquer l'animal, crier et sonner : il chasse "à cor et à cri", avec sa corne de chasse et sa voix, fait le bois avec son limier, chien courant employé à la recherche du gibier et se déplace à cheval ou à pied.

Le veneur, chargé de mener les chiens courant, prend soin de ne pas s'immiscer dans la confrontation entre la meute et l'animal chassé, mais il peut, s'ils tombent en défaut, les relever.

Le rôle du chien

Il faut distinguer cinq races de chiens de chasse : l'alant, le lévrier, le courant, le chien d'oiseau et le mâtin. Hormis le lévrier, ce sont des chiens lourds et lents. Les chiens les plus forts et les plus sauvages étaient choisis pour chasser l'ours, le loup et le sanglier. Le lévrier était placé en tête en tête pour ses qualités esthétiques et sa sociabilité, et ensuite les chiens courants qui sont la base des meutes.

Un équipage doit découpler un nombre minimum de chiens courants créancés de races spécialisées. Ce nombre est fixé à :

30 pour le cerf et le sanglier, le loup et l'ours,
20 pour le chevreuil et le daim,
10 pour le renard,
6 pour le lièvre et le lapin

Le déroulement de la chasse à courre

La vènerie médiévale était une chasse qui se pratiquait en dehors de la période de reproduction des animaux, soit en automne et en hiver.

Au jour dit, dès l'aube, le veneur s'en va "faire le bois" en forêt avec son "limier", afin de reconnaître l'emplacement des animaux susceptibles d'être chassés.

Ensuite, un "équipage" se rassemble dans un lieu ouvert avant la chasse. La chasse se déroule sous l'autorité d'un "maître d'équipage" qui reste à cheval, qu'il s'agisse d'une vénérie à cheval ou à pied, l'équipage chassant montée ou démontée, selon. Là, le maître d'équipage "prend le rapport", décide de se porter sur telle ou telle "brisée" et donne haut et fort aux membres de l'équipage, aux invités et aux suiveurs toutes les recommandations qui conviennent pour le bon déroulement de la chasse.

Les chiens sont ensuite emmenés sur le lieu choisi pour "fouler", derrière un veneur à pied ou à cheval. Si "l'attaque" est faite avec des "rapprocheurs", les chiens de meute devaient être donnés dès que possible après le "lancer", à la voie de l'animal déhardé ou encore donnés à l'écoute.

La chasse débute alors. Elle est ponctuée par les fanfares de "circonstances" signalées avec la corne de chasse et la voix du veneur, qui chasse "à cor et à cri", indiquant ses différentes phases : "la compagnie", "la vue", "le bien-aller", "le défaut", "le change", "le débuché", "le changement de forêt", "le relancé", "le bat-l'eau", etc... Si l'animal est pris, il sonne "l'hallali".

La prise marque la fin de la chasse. Au chevreuil, au renard, au lièvre et au lapin, les chiens "coiffent" l'animal pris. Au cerf, au sanglier, au loup et à l'ours, le veneur intervient pour servir l'animal qui tient les "abois" ou le "ferme". Les armes utilisées étaient l'épieu ou l'épée pour tuer alors l'animal. Par rapport à la fauconnerie, la vénerie offrait un plaisir plus sportif, plus violent et plus dangereux. C'était pour l'aristocratie une manifestation de sa force guerrière. Le maître d'équipage prenait toute disposition pour que cette conclusion soit aussi rapide et nette que possible.

Après la prise, la curée vise à rappeler les circonstances de la chasse, récompenser les chiens et saluer les participants, est sonnée selon le rituel de la vènerie.

La journée se clôturait par un banquet au cours duquel le gibier pris était consommé.
_________________
Sources :
- Centre d'études médiévales de Nice (org. par), La chasse au Moyen Age : actes du colloque de Nice, 22-24 juin 1979, "Publications de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Nice", 20, Les Belles Lettres, Paris, 1980, 554 p.
- LONGUEVIALLE Christian de (préf.) & ANTHENAISE Claude d', Le Livre de la chasse de Gaston Phoebus, comte de Foix [Gaston III, 1387-1391], Bibliothèque de l'Image, Paris, 2002, 94 p.
- TILANDER Gunnar (éd. avec introd., glossaire et reproduction des 87 miniatures du manuscrit 616 de la Bibliothèque nationale de Paris par), Gaston Phébus, Livre de Chasse, E. G. Johansson, Karlshamn, 1971, 453 p.
- Site officiel de la vénérie.
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