Archives de France, donjon de Saint-Félix
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 Lorca – TOP – Coupable – 18 Août 1457

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Philios
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Lorca – TOP – Coupable – 18 Août 1457 Empty
MessageSujet: Lorca – TOP – Coupable – 18 Août 1457   Lorca – TOP – Coupable – 18 Août 1457 EmptyMar 20 Juil - 2:05

    Lorca – 18 Août 1457 – Coupable – TOP

    Juge : Telya d'Harlegnan
    Procureur de l’Accusation : AnacrOn
    Procureur du Réquisitoire : AnacrOn

    Témoins de l’accusation :
    Arrow Icarionnoste
    Arrow

    Témoins de la défense :
    Arrow
    Arrow

    Coupable + Prison 2 Jours + Bannissement 2 Mois
    Verdict rendu le 18 Août 1457



    Minutes du procès :

    Citation :
    Acte d’accusation :

      * En pénétrant dans la salle du Tribunal, le Procureur découvrait pour la première fois le visage, peu avenant, du célèbre Lorca ... Celui-là même qu'Alleaume avait tant honni, le juge pour lequel, l'Orthézien aurait été prêt à tout pour obtenir la tête !
      Etait-il vraiment si étonnant qu'aujourd'hui les deux hommes se retrouvent réunis sous la même bannière ? *


      Votre Honneur,

      Le Tribunal se réunit en ces temps troublés pour juger Messire Lorca, habitant de Guyenne et Curé de Bordeaux. Nous verrons par la suite que le statut social de l'accusé revêt une certaine importance dans l'affaire qui nous réunit aujourd'hui. Le contexte, plus que jamais, a également son importance, je le rappelle rapidement à la cour pour plus de clarté.

      Depuis quelques semaines et plus encore depuis quelques jours, le Béarn traverse une période agitée. Une armée non autorisée et donc illégale, portant de nom de Vae Victis, menace à tout instant de fondre sur Lourdes, puis sur les autres villes du Comté. Pau, capitale du Béarn, est bien évidement menacée et la château en premier lieu.
      Face à cette armée félonne, l'Ost béarnais compose l'armée comtale qui s'opposera à l'avancée des illégaux si ceux-ci ne désarment pas.
      C'est dans ce climat insurrectionnel que nous avons à juger Messire Lorca ; c'est dans cette ambiance de révolte qu'il faut comprendre les propos tenus par l'accusé, que ce dernier qualifie de « prêche » et que l'ensemble de la ville de Pau a entendu le lundi 3 août 1457.

      Commençons par citer les mots exacts de Messire Lorca :

      « ''la beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures et rythmes harmonieux ''

      Mes enfants, chers fidèles de l'Eglise Aristotélicienne

      Ne voyez donc vous pas les forces du chaos , de la créature sans non, se rassembler derrière l'horizon, prêts à s'abattre sur le Béarn pour n'en faire qu'une bouchée.

      Ne voyez vous pas la Comtesse Eugénie, cette soi disant ingénue, piller les caisses publiques et distribuer des prébendes à ses amis et amants.

      Ne voyez vous pas les mines s'effondrer, les caisses du trésor se vider, le bétail mugir de faim et les armées s'égarer faute de capitaines compétents.

      Ne voyez vous pas le Béarn devenir la risée de la France, pire encore que la Guyenne ?

      Si comme moi vous appréhendez avec horreur cet avenir sombre pour le Béarn et voulez contrecarrer les desseins du destin, alors levez-vous et rejoignez le général Alleaume !

      Ensemble, avec Vae Victis, nous changerons l'avenir du Béarn !

      Béanr Aban !
      Vous êtes tout à fait d'accord avec cela. »

      Outre le fait que Messire Lorca soit très mal placé en tant que Guyennais pour juger de la situation économique et politique du Béarn, ses propos sont calomnieux, injurieux envers le Béarn, sa Comtesse élue et reconnue par le Roy. Ses paroles sont diffamantes vis à vis de l'armée du Béarn et de ses officiers. Son « prêche » est une incitation forte à la révolte ce qui constitue une infraction lourde aux lois du Béarn, infraction encore aggravée du fait du climat particulièrement tendu que traverse le Comté. C'est pour ces raisons que le Comté du Béarn poursuit Messire Lorca pour trouble à l'ordre publique.

      Je laisserai à l'Eglise Aristotélicienne le soin de se pencher sur l'aspect religieux des propos de l'accusé, mais sans être un grand expert des paroles sacrées, il me semble que les paroles tenues à Pau sont loin d'être en accords avec les préceptes de notre Sainte Eglise.
      Pour le profane que je suis, représentant de la Justice de son Comté, il est choquant d'entendre un Curé prononcer de tels mots ... Nous n'avons aucun doute sur les suites que l'Eglise donnera à ce prêche sacrilège.

      En revanche, les paroles prononcées à propos de la Comtesse Eugénie de Varenne, laissant supposer que celle-ci volerait le Béarn, récompenserait de pots de vin ses amis, et mènerait une vie dissolue sont tout bonnement inqualifiables et inadmissibles. Il s'agit là de propos calomnieux et diffamants tout comme le sont également ceux prétendant que les Capitaines de l'Ost béarnais sont incompétents ... Tout le monde sait l'abnégation que constitue la vie des militaires, tout le monde sait le courage, l'honneur et le devoir qui animent chacun des soldats de l'armée du Béarn.

      Pour finir votre Honneur, permettez moi d'insister sur l'appel à l'insurrection populaire que constitue l'ignominieux discours de Lorca ... Véritable incitation à la guerre civile, authentique appel à la félonie, Messire Lorca en encourageant les Palois à rejoindre l'armée félonne du traître Alleaume contribue à l'agitation publique, invite à la haine et au soulèvement.
      Le Comté du Béarn ne peut l'accepter.

      Accusé Lorca, vous avez enfreint notre coutumier :

      1)Le critère du bon père de famille :
      Est permise toute action que pourrait commettre une personne normalement sérieuse, raisonnable et soucieuse de ne causer aucun préjudice à autrui. Ce bon père de famille est un homme ordinaire, un homme de la place du marché qui agit en vertu de son bon sens.

      2) L'universalité d'action :
      Est punissable l'acte qui mettrait gravement en péril la vie en société si toute personne se l'autorisait.

      4) Du trouble à l'ordre public
      Constitue un acte de trouble à l'ordre public, toute perturbation au bon ordre, à la sécurité, à la salubrité et à la tranquillité publique.


      Je rappelle à l'accusé qu'il a la possibilité de faire appel à un avocat à cette adresse : http://les-avok-haillons.forumchti.com/index.htm

      Acte d'accusation rendu à Pau, le 4 août 1457 par le Procureur AnacrOn.

      La parole est à la défense.

    Citation :
    Première plaidoirie de la défense :

      * Lorca avait été trainé de force au tribunal, et n'avait même pas résisté. Heureux de cette bonne prise, les gardes s'enhardirent et voulurent le gratifier de quelques taloches, le premier qui s'y aventura perdit une main, le deuxième ne commit pas cette erreur et finit sa tâche la main posée sur le pommeau de son épée. Le curé fut laissé dans une cellule sombre et humide, où il dut patienter quelques heures avant son audience. Néanmoins, il réussit à s'emparer de la gourde d'un garde et, en dépit de ses protestations et menaces, à se débarbouiller rapidement pour son audience. Un avocat du dragon se devait d'avoir la classe en toute circonstance. *

      Dame Juge, votre grâce, Bonjorn

      Je suis Lorca de la Tour d'Odre, seigneur de Marignac, avocat du dragon stagiaire et curé de Bordeaux.

      * Montre d'un geste élégant la croix accrochée autour de son cou et le discret médaillon aux armes du dragon qui l'accompagne. *

      Nous sommes donc réunis ce jeudi 6 aout 1457 pour discuter ensemble des faits que me reproche la justice Béarnaise, c'est à dire pour avoir tenu un prêche un peu trop exalté dans une taverne paloise.

      * Examine discrètement la Cour, et se dit que la juge, Telya la glandue, n'est pas du genre à se laisser intimider par un dragon. La partie va être serrée pour l'orque, mais il va tenter tout d'abord l'approche directe. *

      Reprenons donc les articles de lois enfreints :

      " 1)Le critère du bon père de famille :
      Est permise toute action que pourrait commettre une personne normalement sérieuse, raisonnable et soucieuse de ne causer aucun préjudice à autrui. Ce bon père de famille est un homme ordinaire, un homme de la place du marché qui agit en vertu de son bon sens. "

      Là tout de suite, il y a un problème...

      * s'empare de son crucifix *

      Car je suis prêtre, et les prêtres n'ont pas le droit de fonder une famille. Je ne peux donc en aucun cas être un bon père de famille, et comment voulez vous juger quelqu'un par rapport à un modèle qu'il ne pourra jamais être par un serment qui dépasse les simples lois temporelles, puisqu'il est passé avec Dieu ! Je juge en prêtre, et c'est une chose que vous ne pouvez pas juger par incompétence en le domaine spirituel.

      " 2) L'universalité d'action :
      Est punissable l'acte qui mettrait gravement en péril la vie en société si toute personne se l'autorisait. "

      A ce que je sache, les prêches n'ont encore tué personne. Bref, je n'ai rien mis en péril, puisque je n'ai fait que monologuer. Si j'avais pris une arme et attaqué l'armée comtale, je ne dis pas, mais là, je n'ai fait que parler.

      * Lance un sourire énigmatique en posant son pied sur une chaise, main sur les hanches d'un air conquérant *

      " 4) Du trouble à l'ordre public
      Constitue un acte de trouble à l'ordre public, toute perturbation au bon ordre, à la sécurité, à la salubrité et à la tranquillité publique "

      Ahahahahahah, quand on voit l'agitation qui règne à Pau, les hurlements des soldats, les ahanements des bucherons et les cris des marchands, venir m'accuser perturber l'ordre et la tranquilité public par quelques paroles qui couvrent bien difficilement le tumulte ambiant est d'un ridicule fini. D'autant qu'au sortir des tavernes, on serait bien mal avisé de demander du calme. Pour la salubrité, là j'avoue, je sens pas la rose, mais c'est pas ma faute m'dame la juge, j'ai beau m'asperger de parfum, je sens toujours autant la marée, c'est comme une encre indélébile.

      * Se demande si la juge va penser qu'il la prend pour une débile *

      Par ailleurs, on ne peut pas m'accuser d'appel à la révolte, puisque le Béarn est en guerre avec la Guyenne, et de ce fait, ce n'est guère qu'un discours belliqueux, rien d'autre.

      * Lève les mains pour essayer de contenir le vacarme qui vient d'éclater, composé de nombreux quolibets et insultes envers le guyennois *

      Oui je sais, on va encore dire que j'affabule, qu'il n'y a aucune guerre, blablabla...

      * mime des mains un bec de canard pour exprimer l'idée des cancanements des béarnais *

      Néanmoins, considérons les choses telles que je les vois. En février, une armée se crée au Béarn sous la direction de la comtesse du Béarn, sans que les autorités ne protestent, recrute des Béarnais et des Gascons, part en armagnac, puis se dirige vers la Guyenne où cet armée détruit l'ost de Guyenne avant d'assiéger la capitale, Bordeaux. Evidemment, à aucun moment le conseil Béarnais n'a présenté ses excuses au conseil Guyennois ou essayé par un quelconque moyen de prévenir cette invasion ou du moins de le dédommager. Non, le Béarn a fait son petit raid, a laissé quelques soldats sur le carreaux, puis certains de ses soldats sont revenus plus tard chercher les survivants. On a même vu des membres de ce raid au conseil comtal, sans parler de l'immunité qu'ils ont obtenu. Rien ne leur a été reproché, ils auraient même été acclamés.

      * fait un petit tour de salle en boitant de manière ostensible *

      Bref, malgré l'absence de déclaration officielle, j'appelle ça une guerre moi. Il y a invasion de la part du Béarn envers la Guyenne et aucun traité de paix, donc la guerre est toujours d'actualité.

      * se tourne brièvement vers le procureur *

      Alors avant de parler d'ignominie et de félonie, regardez plutôt les actes des précédents conseils comtaux. C'est assez édifiant en fait, vous allez voir, vous apprendrez des choses sur l'hypocrisie et la mauvaise foi.

      * Evite adroitement une tomate mais glisse sur un chou. Chute lourdement, et, incapable de se relever, est obligé d'appeler un garde à son aide.*

      Pardonnez moi, la vieillesse sape mon énergie, mes 20 ans sont loin....

      * souffle un instant et reprend *

      et pour conclure cette démonstration, j'aimerai signaler que depuis que je suis arrivé à Pau la semaine dernière, je n'ai pas encore croisé le procureur. Je me demande bien où il a entendu ce prêche, puisque manifestement, il n'a aucun témoin pour étayer son accusation... difficile de condamner quelqu'un si on ne peut pas prouver qu'il a commis le délit qu'on lui reproche hein !

      * lance une oeillade coquine à la juge *

      Ce serait comme condamner un unconnu...

      * sur cette petite pique, se retire sur une révérence difficilement accomplie, sa hanche cassée lors du siège de Bordeaux se rappelant à son bon souvenir à cet instant précis, et boite vers sa chaise sur laquelle il s'assit sans réprimer un soupir de soulagement, *


    Citation :
    Réquisitoire de l’accusation :

      * Le Procureur écouta attentivement la plaidoirie de l'accusé ... Encore un bavard, doublé d'un comique, se dit AnacrOn qui à plusieurs reprises se mordit la lèvre pour ne pas rire aux bouffonneries de Lorca ... Ce dernier aimait se mettre en scène et c'est une carrière d'acteur qu'il aurait du envisager ... *

      Votre Honneur,

      Lorca de la Tour d'Odre, seigneur de Marignac, avocat du dragon stagiaire et curé de Bordeaux. * Le Procureur marqua un temps d'arrêt et sourit * est un habile parleur et un acteur doué. Il aurait pu ajouter à sa longue carte de visite qu'il fut également Juge à une époque pas si lointaine ... Cela démontre sans doute les nombreuses qualités de l'homme, mais cela n'empêche en rien qu'il paraît aujourd'hui devant la Cour du Béarn comme accusé.
      L'intelligence, Votre Honneur, n'exonère malheureusement pas des erreurs, je crois même que plus l'homme est doué, plus il se montre apte en commettre des délits !

      Mais reprenons plutôt quelques uns des arguments de la Défense.

      Et tout d'abord, le critère du bon père de famille : « Est permise toute action que pourrait commettre une personne normalement sérieuse, raisonnable et soucieuse de ne causer aucun préjudice à autrui. Ce bon père de famille est un homme ordinaire, un homme de la place du marché qui agit en vertu de son bon sens. »

      Je suis étonné de l'interprétation que l'accusé fait de cet article de loi. Le bon père de famille de notre Coutumier, n'est pas la traduction directe et simpliste des deux mots qui le constituent. Il s'agit ici de désigner une personne, normalement prudente et attentive à ses biens et à ses intérêts. Le bon père de famille désigne un individu de référence répondant à des normes comportementales et non pas le chef de famille ... En cela, le Curé, même si il doit répondre également de ses actes devant Dieu et ses pairs est aussi inclus dans sa composante humaine dans ce critère du bon père de famille et cet article de notre Coutumier s'applique parfaitement à l'accusé comme à tous !

      Ensuite, Messire Lorca, s'applique à vouloir nous démontrer que « l'universalité d'action », article 2 de notre Coutumier, je cite ce dernier : « Est punissable l'acte qui mettrait gravement en péril la vie en société si toute personne se l'autorisait. » ne peut s'appliquer à un prêche et plus généralement à des mots ...Je cite enfin l'accusé :

      « ...les prêches n'ont encore tué personne. » et « ..je n'ai fait que monologuer » ...

      Messire Lorca nous prendrait-il pour des lapins de 3 semaines ? * Le Procureur sourit à Telya *
      Ignore-t-il le pouvoir des mots ? Pour un ecclésiastique cela serait étonnant ? Pourquoi prêche-t-il si ce n'est pour convaincre et rallier à sa cause son auditoire ?
      Le mots peuvent tuer, nous le savons tous ! Alors certes, pas directement ... nous sommes bien d'accord, mais les mots sont à l'origine des décisions que nous prenons, lesquelles nous feront commettre des actes qui eux seront susceptibles de tuer !
      Et quand ces actes consistent à rallier une armée ... ils peuvent alors verser le sang, la désolation ... et causer la mort !
      Les paroles de Messire Lorca demandaient à son auditoire de rejoindre Alleaume et Vae Victis et ont donc pu être à l'origine de morts sur le champ de bataille !

      Enfin, Messire Lorca nous développe tout un exposé sur une prétendue guerre entre les Béarn et la Guyenne, il évoque quelques conflits lointains ...
      En quoi ceux-ci sont-ils en lien avec l'affaire qui nous occupe ici ?

      * Le Procureur s'arrêta quelques longues secondes , faisant mine de réfléchir longuement ... se grattant la tête et le menton tout en regardant l'assemblée attentive, puis il reprit : *

      A moins que ? ... Oui, cette hypothèse se tient ! ... A moins que la présence de Messire Lorca de la Tour d'Odre , curé de Bordeaux, Seigneur de Marignac, avocat du Dragon stagiaire, ex-juge de Guyenne serait simplement dû à un motif bien plus prosaïque ?
      Un banal, triste et bas motif de vengeance ?
      Je pose la question et je laisse la réponse en suspend ... à chacun de juger !
      Pour le Comté du Béarn, dont je représente ici l'accusation, ce qu'évoque ici l'accusé n'a rien à voir avec l'affaire jugée aujourd'hui, il s'agit là d'une tentative de diversion, l'accusé cherchant à semer le doute, et à décentrer l'accusation.

      Lorca est accusé de trouble à l'ordre publique pour avoir tenu de propos injurieux et diffamants envers la Comtesse élue du Béarn, envers l'Ost Béarnais et pour avoir incité les Palois à la révolte en les enjoignant de rejoindre l'armée félonne Vae Victis et ce dans un climat très agité.

      Pour presque terminer, Messire Lorca, affirme que je ne peux avoir entendu son prêche, car il ne m'a pas croisé en gargote !
      Voyons, nous ne travaillons plus en Béarn comme au temps de nos ancêtres, nous ouvrons des dossiers, nous collectons des témoignages, nous communiquons au sein de la Prévôté béarnaise ... Les témoins m'ayant rapporté les propos de l'accusé sont si nombreux que je ne sais lequel convoquer ... Messire Icarionnoste, Maire de Pau vous conviendrait-il ?

      * sourire et soupire du Procureur *

      Votre Honneur, afin de laisser à l'accusé le temps de réfléchir à une éventuelle reconversion professionnelle, à ce titre, je lui conseillerais de postuler à une troupe de troubadours ... Je demande une peine de 2 jours de prison doublée d'un bannissement du territoire du Béarn.

      Merci votre Honneur.

    Citation :
    Dernière plaidoirie de la défense :

      * Lorsque la séance reprend, suite au réquisitoire du procureur, Lorca apparaît couvert de chaines et de cadenas, s'agitant dans tous les sens comme s'il était possédé. *

      LACHEZ MOIIIIIIIII ! VAIS TOUS VOUS ETRIPER !

      * A force de faire agir toute sa force, qui n'est plus canalisée par sa foi mais au contraire excitée par sa rage, quelques maillons craquent de manière sinistre, et un cadenas tombe même à terre brisé net, Mais progressivement, sa crise de démence reflua, et ses forces diminuèrent. Un médicastre s'approcha et le déclara apte à reprendre part au procès, aussi les gardes détachèrent le forcené, tout en laissant des menottes autour de ses chevilles et de ses poignets, de sorte qu'il ne puisse pas faire de bêtise sans être aussitôt maitrisé.*

      Madame la juge ! Vous qui êtes de la famille d'Harlegnan, donc de la famille de mon ami Phillau, relaxez moi !

      * Agite ses chaines de manière comique *

      Tout ceci est une horrible méprise, je ne suis pas responsable de mes actes. Regardez moi, je ne suis qu'un pauvre hère pris de crises de démence qui me laissent pantelant et surtout, hagard, car pendant ces crises, je ne suis plus moi même, c'est un autre homme qui s'empare de mon corps ! Je ne me rappelle de rien, j'ai du interroger un garde de la manière la plus subtile possible pour savoir ce qu'on me reprochez !

      * Veut se mettre à genoux, mais sa vieille blessure à la hanche le tire trop, et il n'achève pas son geste. *

      J'ai été abusé par messire Alleaume. Je ne savais pas vraiment ce qu'il se passait ici, il m'a attiré au Béarn par des fausses promesses, et une fois arrivé à Pau, a fait resurgir par je ne sais quel sortilège mon double maléfique. J'avais réussi à l'enfermer dans une forteresse mentale, après qu'il ait réussi, il y a environ un mois, à me faire renvoyer de ma charge de procureur. Ma vie est un enfer depuis que mon corps est partagé entre lui et moi. Quand il prend le dessus, je deviens cet être vil et méprisable, hargneux, bagarreur, belliciste et mégalomaniaque, dont vous avez pu observer les actes odieux ces derniers jours.

      Pour ma part, je ne suis qu'un homme qui a atteint le côté déclinant de son existence, je m'approche doucement de la quarantaine, je suis infirme depuis la guerre de Bordeaux, je n'aspire plus guère qu'à une vie calme et paisible dans ma paroisse de Bordeaux, à confesser et baptiser mes ouailles, voire à défendre quelques pauvres individus malmenés par la justice inique de ma province. Je suis un honnête homme, mais quand le mal s'empare de moi, je l'avoue, je deviens la pire engeance qui soit.

      * Ses yeux chassieux deviennent larmoyant à mesure qu'il bat sa coulpe. *

      Si vous me condamnez, vous allez l'encourager à persévérer dans ses crimes. Il rira de votre peine et ira faire pire ailleurs, ou restera peut être au Béarn, encouragé dans ses méfaits par vos encouragements. Croyez moi, il est pire que ce que vous pouvez imaginer. Quand cet esprit malin, mon double maléfique que j'avais tenu en laisse toute mon existence, sinistre héritage familial hélas, a investi mon corps et doublé mes forces en février, je ne savais pas quel pacte horrible je signais alors, trop occupé à défendre ma patrie pour me soucier de moi même. Mais maintenant, je regrette, oh oui, mes regrets sont infinis, car j'ai compris quel monstre j'ai invoqué...

      * la voix du curé chevrota, et il finit sa phrase par un hoquet. *

      Ne l'encouragez pas, oh non, ne l'encouragez pas, sinon, Dieu seul sait ce qu'il fera pour se venger.

    Citation :
    La défense a appelé à la barre :


      Citation :
      La défense a appelé à la barre :


        Citation :
        L’accusation a appelé Icarionnoste à la barre :

          *Il était appelé à témoigner, il essaya de le faire avec soin et rigueur ...*

          -"Bonjour Madame le Juge, Bonjour Monsieur le Procureur.

          Sachez avant toute chose que j'engage mon témoignage comme étant celui de ma personne, mais également de TOUTE la ville de Pau.
          Alors que je m'affairais dans mon bureau, j'ai entendu quelques mots provenir du dehors, un prêche, mais quelle surprise, fut de découvrir, que ce ... ce Sire, se servait en fait de son statut d'homme d'Eglise pour propagander en faveur de la félonie, je cite "levez-vous et rejoignez le général Alleaume!" ou encore ... "Ensemble, avec Vae Victis, nous changerons l'avenir du Béarn!"
          Propagander en faveur de la félonie, mais également pour diffamer la comtesse, je cite "Ne voyez vous pas que la Comtesse piller les caisses publiques ..."

          Voilà ce que j'ai entendu, et que, au vu des beuglements de cet ... homme, tout Pau a entendu.

          Je voudrais ajouter une dernière chose, une sorte de ... "privilège" que m'a accordé l'accusé.
          En effet, en taverne il m'exposait ouvertement et clairement son désir de vengeance, invoquant le fait que "la Guyenne venait se venger du Béarn".

          Je ne fut donc qu'à moitié surpris de découvrir ses prêches quelques heures plus tard ...

          Voilà votre honneur, j'en ai terminé.

          *puis se retire et retourne dans les rangs, s'assoir et écouter la fin avec attention ...*

        Citation :
        L’accusation a appelé à la barre :


          Citation :
          Verdict de la cour :

            * le juge avait ecouté les differents intervenants de l'accusation et de la défense. Il lui fallait maintenant juge cette délicate affaire.

            Le greffier demanda le silence .*

            Accusé , levez vous !
            L'honorable juge Telya d'Harlegnan va rendre son verdict.

            *Elle poussa un soupir avant de prendre la parole. Sa voix résonna , claire dans la grande salle du tribunal.*

            Messire Lorca , si vous avez fini vos pitreries ... enfin je veux dire , votre plaidoierie , la cour va pouvoir se prononcer.

            Si j'ai bien compris , vous seriez possédé par un double maléfique , qui prend possession de votre corps et vous fait faire des actions dont vous n'êtes en rien responsable ? c'est bien cela ?

            Doit on mettre aussi vos élucubrations dans cette salle sur le compte de ce double maléfique ?

            Vous dites dans votre premiere plaidoierie que vous ne pouvez pas respecter le critére du bon pére de famille , sous pretexte que vous êtes prêtre.
            Ne jouez pas sur les mots mon pére , vous savez parfaitement que votre prêche partisan a semer le trouble dans le village et la confusion dans les esprits .
            Les mots peuvent faire plus de mal qu'une épée et par vos propos , vous avez appelez un peuple à se revolter contre le pouvoir en place , dénigrant la comtesse élue et reconnue par la pairie.

            Il est vrai qu'étant prêtre vous relevez du domaine de l'intemporel , j'avoue mon incompétence à vous juger sur ce terrain et laisse donc le soin à vos pairs de le faire.
            Vous vous arrangerez avec eux et avec votre conscience , en esperant que vous reflechirez au mal que vous avez pu faire à une région déjà mise à mal par la guerre.

            En ce qui concerne le temporel , par contre , je suis tout à fait apte à vous juger et puisque vous dites être possédée , et si cette condamnation vous gêne , dites vous que c'est votre double maléfique qui effectuera la peine.

            Au vu des documents que l'on nous a montré , des divers témoignage entendus tant de l'accusation que de la défense , la cour vous comdamne pour trouble à l'ordre public à effectuer une peine de prison de deux jours dans les prisons du chateau de Pau .
            J'assortis cette peine de prison à une peine de bannissement de deux mois du comté du Béarn.


            Messire Lorca, une fois votre peine effectuée , vous aurez deux jours pour quitter le territoire Béarnais .

            *Coups de marteau sur le lutrin*

            Affaire classée !
            Affaire suivante !

            Jugement rendu à Pau , par le juge Telya d'Harlegnan le 18.08.1457
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        Lorca – TOP – Coupable – 18 Août 1457
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