Archives de France, donjon de Saint-Félix
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 [RP] Chroniques de l'Intendant

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Delfin Blausac
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Delfin Blausac


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Date d'inscription : 23/08/2008

[RP] Chroniques de l'Intendant Empty
MessageSujet: [RP] Chroniques de l'Intendant   [RP] Chroniques de l'Intendant EmptyLun 25 Aoû - 3:06

Delfin Blausac, dans la grande salle, restait le regard suspendu dans le vague au-dessus du terrier de Saint-Félix. Quelques serfs étaient venus, le matin, réclamer l'arbitrage du Seigneur. Car le frère de l'un était décédé la veille : on venait savoir ce que le seigneur prendrait comme mainmorte, si c'était une charrue, un taureau ou encore un setier de blé. Et l'Intendant avait, après réflexion, choisi le blé. Non que les greniers du donjon en manquassent ; mais le projet qu'il formait ne souffrait pas que quoi que ce fût vînt à faire défaut au donjon, pour les quelques personnes qui y habitaient et le gardaient.

Il voulait renforcer la garde, augmenter les capacités du four banal, élaborer des provisions. Faire du donjon, mieux qu'un quartier de commandement, une véritable place capable de soutenir les prétentions de quelques voisins. Et ce n'était pas qu'il songeait leur chercher un jour querelle... Plutôt qu'il n'était pas un mal d'assurer ses arrières, quand un projet tel que le sien se formait dans son esprit. Il songea à nouveau à la discussion qu'il avait eue, quelques jours plus tôt, dans les jardins de Montpellier, où il avait été pour affaire...


    L'Intendant de Saint-Félix sortit du château l'air profondément contrarié. Ces procéduriers allaient tuer la coutume ! Il avait retrouvé, à la sortie de la salle des plaintes, les deux gars qui l'avaient accompagné depuis Vinassan. Et, après avoir erré sur la scène, hésité entre côté cour et côté jardin, les voilà qui partaient dans la fraîcheur toute relative des lauriers roses.

    C'aurait été bien rageant de venir à Montpellier pour déposer une plainte face à des imbéciles qui ne voyaient pas l'évidence, et en viendraient presque, dans leur sottise, à défendre les escrocs, et ne même pas profiter des lieux de paix qui se présentaient.

    Delfin Blausac haïssait les avocats.

    Il entra dans le jardin, suivi de ses deux hommes, dans l'espoir d'y trouver un peu de cette grandeur que l'on attribuait à la capitale ; il cherchait un sentiment de majesté. Mais son coeur était trop alerte des combats verbeux qu'il venait de mener, et rien n'y pouvait faire.


    *
    (Polstephie)

    La Greffière avait assité à l'échange entre l'Intendant de Saint Félix et certains Languedociens qui avaient été un peu trop prompts au jugement à son avis. Sans nouvelles du Baron de Saint Felix, un jeune homme qu'elle appréciait énormément, elle se décida à suivre celui qui gérait ses terres pour parler un peu avec lui, mais pas sans lui avoir laissé le temps de se calmer un peu. Aussi, elle avait arpenté les couloirs pour rejoindre finalement les jardins en laissant un peu de répit au vieil homme. Puis, quand elle estima qu'elle le pouvait, elle s'approcha doucement de lui, mais point trop pour ne pas le surprendre...

    Sieur Intendant ? Pardonnez-moi de vous apostrophez ainsi mais... Je... Je voulais vous présenter des excuses pour les propos dont vous avez été la victime en Salle des Plaintes, mais sutout je...

    Je souhaiterai, si vous en avez le temps évidemment, m'entretenir un instant avec vous... Cela vous serait-il possible s'il vous plaît ?


    Les joues roses car elle ne savait pas trop comment s'adresser à cet homme, la Comtesse espérait qu'il accèderait à sa demande...

    *

    L'air proprement étonné, et non encore remis de l'agacement dont il souffrait, Delfin Blausac posa un regard sans émotion sur la Comtesse, avant de dire, d'une voix peut-être un peu plus dure qu'il ne l'aurait voulue :

    -« Je vous en prie, votre Grandeur. Vous ne pouvez vous excuser pour les autres, mais je parlerai avec vous. »

    Et il fit tout son possible pour se montrer affable avec cette dame qu'il avait vue à la cérémonie de transmission de la couronne de Saint-Félix, et qui n'était pas des moindres de ce monde : l'épouse du parrain du Seigneur Cristòl aurait sans doute des nouvelles fraîches à lui porter. Et de cela, il avait grand besoin !

    *
    (Polstephie)

    Paule sourit en écoutant l'Intendant accepter de lui parler. Elle était désolée cependant qu'il ait encore au coeur et en pensées les paroles dures qui avaient été prononcées à son encontre, mais, malheureusement, elle ne pouvait l'apaiser. Elle soupira, puis le remercia de son écoute.

    Je vous en remercie... Et bien voilà...

    Elle laissa alors l'inquiétude qui étreignait son coeur se lire un instant sur son visage avant de se reprendre un peu mais difficilement. Un pli barrait alors son front.

    Et bien voilà, je... Les dernières nouvelles que j'ai eues de Messire Cristòl datent de la Bretagne où il a été blessé, mais depuis maintenant fort longtemps je n'en ai plus eues et je ne sais point ce qu'il devient.

    Je dois vous avouer que je suis quelque peu inquiète devant ce silence, ne sachant à quoi il est dû, et... En vérité je... Je voulais savoir si vous n'auriez point eu de nouvelles plus récentes du fils de Messire Rekkared...


    Puis, baissant un peu les yeux pour tenter de cacher son trouble, elle souffla pour se donner contenance et releva enfin le visage pour entendre une réponse qu'elle espérait emplie de bonne nouvelle...

    C'est à ce moment là qu'un buisson sembla trembler. Sombre présage ?


    *


    Ainsi, l'on s'inquiétait du Baron. On se languissait de ses nouvelles. L'Intendant garda pour lui ses pensées, mais une telle inquiétude ne pouvait signifier, pour lui qu'une affaire où la morale faisait défaut. Pourtant, ce n'était pas sur ce point que ses idées s'attardèrent ; et si son visage s'illumina, ce qu'on put mal interpréter comme la joie de savoir des meilleures nouvelles à dire, ce n'était bien que d'une satisfaction tout égoïste. Car enfin, pas de nouvelles de Cristòl, blessé, mort peut-être, c'en était une bonne !

    Il répondit donc à la Comtesse de sa voix grave :


    -« Ces nouvelles, Madame, sont les premières que j'apprends de mon Seigneur depuis le mois d'avril et son départ de Saint-Félix, après le couronnement. Je gère le domaine à sa place, et il ne s'embarrasse pas de me dire l'heure de son retour : je ne m'en embarrasse plus. Mais c'était bien mieux, du temps du Baron Rekkared. Lui nous commandait en bon père de famille.
    Cristòl le jeune nous a laissés, et se soucie bien peu que nous nous inquiétions. Alors je ne m'inquiète plus. »


    *
    (Polstephie)

    La Comtesse se sentit bien embarrassée d'apprendre que l'Intendant lui-même n'avait point de nouvelles du Baron. Elle pensa un instant à Carmen, la mère du jeune Cristòl, qui devait se tourmenter de n'avoir aucune nouvelle... sans même penser que sans doute, parce qu'elle était sa mère, elle en avait peut-être bien plus qu'elle, simple amie et avant tout épouse de son parrain... Elle soupira, un peu étonnée tout de même de la tournure finale de la conversation, mais trop inquiète pour véritablement relever la possible joie qui semblait se lire sur le visage de son interlocuteur...

    Ainsi vous non plus...
    Vous êtes sans nouvelles...

    Que le Très-Haut nous garde de tout malheur...

    Trop de sang a été versé dans les guerres...

    Je crains maintenant de recevoir un jour prochain une funeste nouvelle à transmettre à ses proches ou même à vous Maistre Intendant...


    Et la Comtesse demeura ainsi, le visage barré d'une inquiétude palpable, sans ajouter un mot, incapable même de penser à autre chose qu'à une mauvaise nouvelle... tentant d'espérer n'avoir jamais à annoncer pareille nouvelle...

    *


    Allons bon... Voila qui allait arranger les affaires de notre bonhomme. Il afficha l'air noir des grands deuils, alors qu'en son sein brûlait une nouvelle flamme, de nouveaux projets ; car il venait d'avoir la confirmation qui lui manquait qu'il était désormais seul maître à Saint-Félix. De là à se considérer baron, il n'y avait qu'un pas.

    Il ne serait pas dur de le franchir pour un homme qui n'avait jamais éprouvé l'autorité du baron en titre, Cristòl. Mais pour l'heure, c'était en baissant la tête, comme en recueillement, qu'il dit :


    -« J'espère n'avoir jamais à ouïr telle nouvelle, Madame. »

    Et cela n'était pas faux : il espérait bien que Cristòl se fît oublier : mieux valait qu'il fût disparu que mort. Disparu, Delfin gardait son statut de gardien du scel, d'Intendant, de maître à bord. Mort, le fief retournerait dans le giron du Comté et Delfin n'aurait peut-être plus cette charge.
    Instant de silence, puis :


    -« Je dois rentrer à Saint-Félix. Aimadin ! Bertomieu !

    Même en l'absence du Baron, vous serez la bienvenue à Saint-Félix, Votre Grandeur. »


    Il fit une révérence, et s'apprêta à partir.


Et s'il était mort, désormais... La rare sortie qu'avait faite Delfin Blausac hors de la baronnie n'avait été que pour apprendre le funeste sort de son Seigneur. Le poussait-on, Là Haut, à poursuivre ses grands projets ? Oui, c'était un signe sans doute : il régnerait bientôt sans partage sur la baronnie. Les Vinassanais l'aimeront ou le craindront : en tout cas, ne voudront pas d'autre Seigneur que lui. Et quand bien même le jeune Cristòl reviendrait réclamer son dû - mais encore fallait-il qu'il vécût ! - un donjon plus fort, aux greniers pleins, l'attendrait. Quels hommes pourrait-il bien rassembler pour récupérer son héritage ?
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Delfin Blausac
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MessageSujet: Re: [RP] Chroniques de l'Intendant   [RP] Chroniques de l'Intendant EmptyLun 15 Sep - 1:37

Tout avançait selon ses plans, et même mieux. Les hourds étaient après être montés, et le charpentier avait même manifesté des signes d'approbation enthousiaste à ce projet de fortifications ; davantage sans doute parce que cela emplissait sa bourse que parce qu'il craignait réellement une guerre. Mais enfin, l'essentiel était là : en fortifiant le donjon, l'Intendant donnait du travail aux habitants de la baronnie qui en étaient dépourvus. Qu'il faille abattre les forêts de ce bois qu'on utilisait jusqu'alors pour les bateaux, découper les planches, actionner les leviers ou fondre les pointes des flèches, tout concourait à l'activité la plus complète de la baronnie, et chacun y trouvait son compte.

Les comptes de la baronnie exceptés, peut-être. Bien que le droit seigneurial permît à Delfin de retrancher certaines taxes des services qu'il payait, il avait dû très fortement réduire certaines consommations du donjon, et cherchait de nouveaux débouchés pour la chaux que produisaient les fours de la baronnie, ainsi que pour le salicorne que quelques serfs ramassaient. Il les enjoignait à toujours davantage, à faire travailler femmes et enfants, pour produire plus, exporter plus, et renflouer les caisses.

En vérité, il avait pour projet de construire une barbacane, devant le château. Même s'il n'avait pas de science guerrière, il avait l'intuition qu'une barbacane pourrait être une chose utile, pour les piétons qu'il prendrait à son service, si le moment qu'il redoutait venait. Car les nouvelles de la mort de son maître tardaient à venir... Il s'imaginait fort bien que s'il était mort sur un champ de bataille, un héraut aurait fini par venir le voir pour lui indiquer que la baronnie était retournée dans le giron comtal ; pour l'heure, il n'en était rien, et l'oeuvre de fortifications continuait son train.


_________________
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