Archives de France, donjon de Saint-Félix
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 Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière

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Magalona Eufrasia
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MessageSujet: Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière   Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière EmptyDim 8 Avr - 12:33

Il y avait quelque temps que j'avais écrit à Lina afin de lui demander conseil héraldique. J'avais bien entendu reçu réponse, mais également un "présent" auquel je ne m'attendais point. Forcément, j'avais montré mon étonnement en avisant le paquet large qui accompagnait la missive, mais j'avais bien vite oublié cette surprise en constatant que, pour une fois, il s'agissait là d'une idée sensée. Je me devais donc de remercier ma petite sœur.

Mais ce n'était pas là la seule raison de mes écrits : j'étais inquiète. Terriblement inquiète même. Cela faisait des mois que je n'avais plus de nouvelles de Mère. je m'en étais ouverte à l'abbaye de Gellone, mais je n'avais pas été rassurée puisqu'ils m'avaient appris une chose impensable : elle n'était plus chez eux.

Oui, je connaissais les lubies de Mère. Sa folie, je l'avais touchée du doigt maintes fois alors que je veillais sur elle, alors que je la raccompagnait dans sa chambre lors de ses escapades nocturnes, mais jamais elle ne nous avait laissé ainsi sans nouvelles pendant de longs mois. C'est donc inquiète, très inquiète, que je rédigeais ma lettre.


Citation :
Ma très chère Lina,

J'ai bien reçu ta réponse ainsi que le paquet qui l'accompagnait. Je te remercie de ta prévenance, tu as bien fait de m'envoyer cette robe-ci. Pour mes autres effets, restés chez nous, je pense qu'il vaut mieux les y laisser afin que j'ai toujours de quoi me vêtir lorsque je reviens. On ne sait jamais ce qui peut arriver sur les chemins.

J'ai fait faire une autre tenue ici, à Nevers, afin de ne pas me trouver dépourvue. Une tenue de tous les jours. Et je suis toujours en attente des commandes que j'ai passées aux Ateliers des Doigts d'Or. Je dois t'avouer que je ne me rappelle plus très bien comment s'était finie mon entrevue avec l'homme s'occupant de la succursale Parisienne. Si jamais tout cela tarde trop, il me faudra trouver une couturière locale que j'attacherai à mon service. Mais je n'en suis pas encore là.

Je t'écris cette lettre également pour te remercier de tes conseils. Je les appliquerai si jamais la situation le demande. Je pense que me mettre au service de la diplomatie, même si c'est en Bourgogne, c'est aussi servir mon comté. Puisque j'ai demandé à être attachée au Languedoc.

Mais j'ai aussi une autre raison de t'écrire. L'inquiétude m'étreint à chaque jour qui passe. Je n'ai pas de nouvelles de Mère et cela me plonge dans des tourments que tu n'imagines pas. J'ai écrit à l'abbaye de Saint Guilhem-le-Désert. J'ai eu pour réponse que Mère l'avait quittée il y a plusieurs mois et qu'ils n'avaient pas de nouvelles. Je ne comprends pas. Elle est déjà partie ainsi, je le sais bien, mais jamais seule. Et surtout, jamais si longtemps. J'ai peur. Peur de ce qui aurait pu se passer, peur de l'état et du lieu où l'on pourrait la trouver. J'envisage d'envoyer chercher Guèine. Il a toujours été très attaché à Mère et peut-être saura-t-il où elle est. Et peut-être pouvons-nous aussi faire des demandes en divers endroits. tu connais bien plus de gens que moi et tu peux peut-être t'appuyer sur eux pour des recherches. Le doute me ronge. J'espère chaque jour recevoir une lettre de sa part, mais rien ne vient. Ma chère sœur, m'aideras-tu à la retrouver ?

J'attends ta réponse, fébrile, impatiente, espérant que tu pourras faire taire ces tourments qui m'assaillent. Après tout, peut-être as-tu eu des nouvelles, toi...

Je t'embrasse bien fort, ma petite Linèta.

Ta grande sœur, ta Lona.

Puisque l'on était dans l'intimité et que nul ne pouvait me voir, bien entendu, une larme avait roulé sur ma joue alors que je repliais le parchemin. Mais elle avait bien vite été recouverte par la cire sombre que j'avais apposé sur ce pli. J'y apposai la matrice que l'on m'avait ciselée, presque sans y penser, puis je fis appeler le messager qui te livrerait mes maux. Il prit le pli et s'en fut rejoindre le sud.

Citation :
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Aimelina
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MessageSujet: Re: Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière   Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière EmptyVen 13 Avr - 2:39

Aimelina sourit à la vue du sceau, et sourit moins à la lecture de la lettre. Elle se servit un verre de poire de Pérignan (s'il y avait un conseil de sa soeur qu'elle avait bien compris, c'était que la poire de Pérignan était un bon investissement, du moins assez pour planter des poiriers ; Lona ne devait pas se douter de l'effet pervers d'une telle suggestion). L'avala. Et écrivit, courageusement :

Citation :
Ma chère, si chère Lona ! Douce soeur, bienveillant ange, ma bienfaitrice,

Adissiatz. Ta lettre m'a fait monter les larmes, et je t'en veux beaucoup. Tu t'inquiètes trop pour Mère, alors qu'il n'y a pas lieu, c'est fini. Mère est retrouvée, mais pour Guèine, ne cherche pas à le contacter, ça ne servirait plus à rien. Oublie de t'inquiéter, c'est peut-être ça, en fait, qui te rend malade. Tu te ronges toujours de tout ! De toute façon, tu n'as pas à te faire des cheveux pour Mère, elle va bien, elle ne saurait aller mieux. Elle est en paix et reviendra bientôt à Saint-Guilhem, je me suis arrangée pour que son voyage soit fait sans désagréments. J'avais si mal de la voir souffrir de son mal, et j'ai tant de joie de savoir qu'elle a retrouvé la paix ! Tout va si bien que même le passé pourrait être effacé désormais ; je la crois en mesure, désormais, de réconcilier mon Père et le Nôtre, et j'en ai de la joie. Je t'en veux, Lona, ta lettre me fait pleurer, alors qu'il ne faut pas, tout va mieux maintenant. Oh, que je manque de mots pour te répondre ! Tu sais bien que je ne suis pas douée pour dire les choses, et ne me pose pas trop de questions. J'ai trop peur de déborder.

Alors parlons plutôt de tes robes : les Doigts d'Or n'ont peut-être pas noté ta commande, il y a trop de clients là bas. Ils t'auront oubliée. Mais il y a bien d'autres ateliers plus disponibles qui pourront te refaire une garde-robe, il le faut bien ! Tu es à la tête de notre famille et tu dois faire honneur à ton rang et trouver bon époux. Et puisque tu vas devenir ambassadeur, il faut bien aussi un vêtement qui sera à la gloire du Duché que tu sers, pour mieux le représenter !
Les Doigts d'Or font un travail exquis mais horriblement cher ; le Département des Enluminures, Confections et Oriflammes est bien meilleur marché, et j'y fais faire quelques robes par Ayena Desage, l'épouse d'Adrien, elle est délicieuse. Je ne sais même pas si tu l'as déjà rencontrée, mais il faudra que je te la présente. Elle a du talent, et un caractère charmant, meilleur que le mien ! Si tu crains de devoir choisir entre tel atelier ou tel autre, adresse-toi directement à la Guilde des Fines Aiguilles, plusieurs ateliers y sont assemblés, elle a son siège à Paris, Rue des Agréministes.

Prends soin de toi, ma grande et belle soeur, dans l'attente de te voir à Melgueil ou à la Basilique Saint-André. Je t'aime bien fort et t'embrasse.

Lina
Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière Fleurdelin

PS : Sais-tu quelques choses sur la Fronde des partisans d'Eusaias, et sur le Duc de Bourgogne, reconnaît-il le Roi Vonafred ?

Elle plia le parchemin et maintint ce pliage par de la cire fondue ; alors, seulement, elle se souvint d'une chose importante. Sur l'extérieur de la lettre, là où elle mettrait l'adresse à sa soeur, elle écrivit :

Citation :
PPS : T'ai-je dit que j'ai fait planter les arbres selon ton conseil ?
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Magalona Eufrasia
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Magalona Eufrasia


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MessageSujet: Re: Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière   Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière EmptyDim 15 Avr - 20:53

Dire que j'avais arraché la lettre des mains du messager et que je l'avais dévorée n'était pas peu dire. Il avait effectivement vu une furie lui tomber dessus et le congédier bien vite aux cuisines. J'avisais avec joie la remarque sur les poiriers. Le porteur de lettres n'avait pas tourné le dos que le scel était rompu et que mes yeux parcouraient les aspérités du parchemin alors que mes pas me menaient auprès de la cheminée devant laquelle je m'assis à même le sol, mes jupes en corolle autour de moi.

Les mots de Lina apaisèrent mes maux : Mère allait bien. Mieux même ! Mère allait mieux ! Il semblait qu'elle ait enfin trouvé apaisement dans les tourments qui la rongeaient. Et mieux encore ! Elle revenait vers ses enfants. Du moins vers le Languedoc. C'était étrange de la savoir apaisée, sereine, mais c'était doux et bon. Et j'en eux des larmes de joie tant je m'étais imaginé le pire. Relevant mon visage de la lettre, je laissais le feu dans l'âtre m'inonder de sa chaleur bienfaitrice. Comme il était bon de savoir qu'elle semblait en mesure de réconcilier feu nos Pères en son cœur. Car bien évidemment, à la lecture de ce pli, je n'avais pas compris que Mère était perdue corps et âme, qu'elle n'était plus. Délivrée, je repris ma lecture, plus calmement.

Lina me parlait de mes toilettes et me présentait d'autres ateliers. Soit. J'y réfléchirai. Quant à l'honneur de notre famille, il ne souffrirait en rien que je porte plusieurs fois la même robe. Car il était tout simplement impensable pour moi de faire collection de tenues comme le faisait Lina. Mais en ce qui concernait l'époux... Dans un geste enfantin, moi, la terre-à-terre, moi, la réaliste, je tirais la langue à la missive.

J'avisais alors le post-scriptum. J'y réfléchis puis fit venir l'une des personnes que j'employais et que je savais versée dans les lettres. Je lui demandais de recopier les annonces que j'avais vues quelques temps plus tôt. Il partit aussitôt.


Ce ne fut qu'une fois ces copies en main que je rédigeais lettre de réponse après recopié sur chacune des copies un numéro afin de savoir laquelle avait été publiée en premier.



Citation :
Ma Lina si chère Lina, merveilleuse Lina,

Je m'en veux de t'avoir fait pleurer avec mes questions et mon inquiétude. Mais désormais, grâce à toi, tout va mieux. Tes mots m'ont rassurée et je suis apaisée de savoir Mère en sécurité et sereine. J'espère pouvoir vous rendre visite dans quelques temps. Sans doute après que je sache si la Basilique m'accepte en son sein. Je promets de te gâter alors, pour te faire oublier le tourment que je t'ai insufflé.

Ayena Desage m'as-tu écrit. C'est une idée, effectivement, mais ce n'est guère pratique : elle est en Languedoc je suppose, et je suis en Bourgogne. Et puis je ne compte pas me rendre à Paris avant longtemps, aucune affaire ne m'y appelant. A moins que tu ne sois nommée héraut et que tu doives prêter serment. Car j'ai appris l'ouverture de la marche héraldique languedocienne et je suppose que tu y auras soumis ta candidature. Je suis persuadée, vu ton amour de la chose et tes dons, que tu seras reconnue comme membre de valeur. J'assisterai alors à ton serment. Et nous irons ensemble dans ces boutiques parisiennes que tu connais si bien. Elle sera là, mon occasion de me faire pardonner !

Je n'ai aucune nouvelle des Ambassades pour l'instant. Je me demande si ma candidature a suffit. Peut-être, après tout, que je n'ai pas de don pour la chose et qu'il me faudra me contenter de broder et de jouer du psaltérion, de la lyre ou de la harpe... Ou encore discuter avec la jeune femme que j'ai rencontrée en allant refaire ma réserve de craie de Barus. Car je me suis fait une amie Lina ! Une vraie de vraie ! Elle est herboriste, siège à la mairie et au conseil ducal. Et est Dame de surcroît ! Dame de Saint Léger. Elle se prénomme Emmaline et va m'aider à choisir une maison en Nevers.

Cela me fait penser que j'ai pour projet d'aller visiter les terres de Joana afin d'en recenser les besoins. Je n'ai en revanche aucune idée de l'endroit où lui écrire actuellement et je ne veux pas que ma lettre se perde. Pourrais-tu donc lui demander pour moi de me faire parvenir une accréditation afin que je puisse regarder les comptes et les registres ? Tu connais mon amour des chiffres et de la gestion d'une terre... Alors si tu peux me faire ce plaisir, je t'en serai grée.

En ce qui concerne ta dernière demande, j'ai fait copier les deux annonces qui ont été faites par le Blanc Combaz. Afin que tu saches leur ordre de parution, je les ai numérotées. Elles t'intéresseront je pense. *

Un messager est venu me remettre la convocation à la cérémonie d'allégeances alors que je rédigeais ses mots. Je vais profiter de son retour en Languedoc pour lui faire porter cette missive. Embrasse bien Joana et Eirwen pour moi. Et surtout prends bien soin de toi.

Je t'aime bien fort et t'embrasse tout aussi fort, ma si chère Linèta.

Ta Lona.

L'on pouvait voir une interruption dans la couleur de l'encre utilisée, marquant la venue du messager "héraldique".[*] Et jointes à la lettre, rendant le pli bien plus lourd qu'un simple écrit, il y avait les copies promises.

Copie 1 a écrit:

    A ceux qui grondent tout bas sans oser élever la voix,
    A ceux qui, timorés, restent dans l'ombre,
    A ceux qui poussent à la Fronde sans pour autant vouloir faire face aux conséquences,

    Au peuple de France,
    A ceux qui ignorent par manque d'information,
    A ceux qui préfèrent ignorer par manque de volonté,
    A ceux qui brûlent de savoir,



    Sachez qu'un Roy ne peut guère longtemps vouloir se faire porte parole d'une masse qui a pris le parti de rester cachée.
    Pourtant, et parce nous avons de l'honneur, nous ne saurions abandonner un combat auquel nous croyons, même si nous déplorons l'idée d'en devenir le seul martyr.

    Vous aviez peur d'une nouvelle guerre, elle ne sera point de notre fait. Il n'en a jamais été question.
    A quoi bon prendre les armes quand il possible de soumettre sans combattre, de déstabiliser sans épée, de blesser sans faire couler de sang ?

    Vous avez pris le parti de faire confiance au Roy des Parisiens.
    Comment faire confiance à un homme qui refuse de soulager son propre domaine, d'honorer les dettes contractées auprès de ses vassaux directs, arguant que les caisses royales sont déjà vides, mensonge éhonté, quand il est évident qu'elles sont sollicités pour rembourser au Périgord le prix des malversations notariales qui ont permis d'entacher le bon déroulement de cette élection ?

    Vous doutez de nos intentions. Elles restent inchangés.
    Nous refusons de voir le Trône de France flétri par un homme qui pense que l'honneur et la gloire s'achètent.
    Nous continuerons à rallier sous la bannière de la contestation ceux qui ont à coeur la droiture et la grandeur du Royaume de France.

    Que ceux qui veulent se laisser abuser ploient donc l'échine sous la férule d'un Paris corrompu.
    Que ceux qui n'ont d'autre désir que de laver l'affront fait à la France rejoignent la bannière de Bouillon.

    Car nous n'avons pas peur.
    Nous ne saurions trembler devant l'imposture et les menaces.
    Car notre lutte est juste et notre coeur est pur.
    Nous ne saurions voir obscurcies nos intentions par la souillure de l'ignorance ou pis, par les relents putrides de la calomnie.


    Et s'il le faut, nous irons seul au front, portant haut l'oriflamme de la Fronde, car notre honneur nous y contraint et notre Amour pour le Royaume de France nous guide.


    Qu'il en soit ainsi et heureusement.


    Faict à Digoine le 8 d'avril 1460


    Eusaias de Blanc-Combaz
    scel



Copie 2 a écrit:

    Peuple de France,


    Selon le torchon qui tient actuellement lieu de charte royale, la légitimité du Roy vient du résultat des élections.
    Et tu as pu constater comment une légitimité s'achète.


    Selon l'idée largement admise que le pouvoir royal ne saurait être confirmé sans sacre, il est de coutume d'attendre celui-ci pour demander allégeance à ses vassaux.
    Et tu apprendras qu'en lieu et place de la légitimité que confère élections et sacre, le Roy des Parisiens a besoin de faire signer à ses feudataires une déclaration commune de soutien.

    Une nouvelle preuve si tu en manquais pour démontrer que lui-même doute de sa légitimité.

    Est-il besoin de te refaire la liste des piètres premières actions de ce Roy dont le Trône lui brûle tant le séant qu'il ne sait comment s'y assoir ?

    La corruption de notaires pour faire voter les morts et voler sa victoire.
    Le mensonge fait à son Domaine sur la vacuité des caisses royales, quand celles du Périgord Angoumois se regonflent comme autant de rus après l'orage.

    Un premier discours d'investiture qui ne fait que répondre à la première annonce d'un véritable souverain.
    Suivi d'une annonce qui lève la trahison de Namaycush Salmo Salar. Première action d'un prétendu et dict Roy visant à grâcier son frère et qui laisse envisager un règne voué au népotisme et aux passes droits.
    Encore.
    Et puis, comment peut-on en un si court laps de temps parler de paix et gracier un homme dont la culpabilité est connue de tous ?
    Est-il également besoin de rappeler le mépris affiché pour un adversaire qui n'a jamais quitté la table des négociations et l'affront qui lui ai fait de ne point reconnaitre son Alliance ?
    Est-ce vraiment vouloir la paix que d'insulter son vis-à-vis en guise de prélude à des discussions sans passion ?

    Alors, Peuple de France, je te demande,
    Combien de nouvelles erreurs attendras-tu encore pour daigner ouvrir les yeux et chasser l'imposture qui est sensée te gouverner ?

    Peuple de France,
    Ouvre les yeux !
    Lève toi !
    Rallie l'oriflamme de Bouillon !



    Eusaias Blanc Combaz
    Roy de France.
    scel



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Aimelina
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MessageSujet: Re: Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière   Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière EmptyMer 18 Avr - 17:43

La Linèta, à la lecture du courrier, comprit que Magalona, elle, n'avait rien compris. Tant pis. Sa soeur était heureuse et le coeur léger, c'était déjà ça ; il serait temps, plus tard, si elle devait venir en Languedoc ou si elles devaient se voir en Bourgogne ou à Paris de corriger le tir. Lorsqu'elle fut revenue chez elle, elle s'attela à répondre. Elle suçota un instant la penne de sa plume, puis la trempa dans le brou de noix, et écrivit :

Citation :
Ma chère sòrre, ma Lina, douce et belle,

Tu es toute pardonnée, n'aie pas ce genre de remords. Inutile de venir me consoler par toi-même, je sais combien il t'est douloureux souvent de voyager : je viendrai à toi, pour la diplomatie ou pour le plaisir. Nous nous verrons à Paris, pour les serments héraldiques, si je suis prise - oh, je serai prise, je le veux tellement ! Mais vouloir est-il suffisant ? J'ai fait tout mon possible pour répondre avec le plus de justesse, mais je n'ai osé les insolences héraldiques délicieuses en lesquelles Paire excellait, pour les partitions. J'ai pourtant hérité son goût pour l'atypique, je le dépasse même, je crois, parce que je n'en use pas qu'en héraldique ! Enfin, j'espère. Je travaille pour l'heure sous le commandement de Puèchgaug, qui est une femme très droite et qui rit peu. Elle me reprend souvent - pas sur mon travail, mais sur la manière que j'ai d'agir. Elle me fait parfois un peu penser à toi, sauf que tu es moins froide et que je t'aime bien plus !
Elle m'a notamment reprise après la cérémonie d'allégeances à Celtic de Vandimion, l'autre jour, ce jour où ton messager est arrivé. Elle m'avait demandé de rester pour prêter mon serment de poursuivante, et j'étais si fatiguée après cette longue journée !

C'est qu'il s'est passé tant de choses ce jour-là, laisse-moi te conter. J'étais fort vexée au début que personne ne m'avait vraiment saluée, alors qu'ils venaient tous faire risette à Puèchgaug et au Comte à côté de qui j'étais. Partie dans un coin de la Salle de Plaid ruminer ma mauvaise humeur, j'y ai été rejointe, et au final par tant de monde que nous faisions trop de bruit pendant les octrois (Sant-Desiderat de Velai à Bentich, Ginolhac à Arthur Cano, Montmoirac à Kelak, Sant-Remesi à Adrien Desage) et que Puèchgaug nous a repris. Elle n'a pas dit de noms, bien sûr, mais enfin, nous étions deux groupes à faire autre chose, alors ça nous concernait un peu. Mais je n'y suis pour rien, je te promets ! J'étais justement, je te le disais, partie pour être seule et n'avoir rien à faire avec tous ces impolis. Figure-toi, ma chère Lina, que, je ne sais plus comment cela s'est enchaîné, après que Salvaire d'Irissarri a envoyé porter des petits pâtés de lapin au groupe (Jehanne n'était pas encore arrivée, planmercé !), Jehan Djahen a demandé ma main ! Je n'imaginais pas que quelqu'un me la demanderait jamais, et je ne savais que dire, et Eirwen me pressait d'accepter. Alors j'ai dit que Finubar, mon vassal, pourrait m'aider à choisir, et il a dit que c'était une bonne chose, et tout de suite après, il m'a demandé la main d'Eirwen ! Je sais que Mère était sa tutrice, mais moi, quelle autorité ai-je pour donner la main de mon amie ! J'ai dit que j'en serais heureuse et qu'il fallait demander à Jehanne ; et j'ai dit que je demanderai à mes autres vassaux, pour le mariage avec Jehan Djahen, parce que je n'en sais rien, rien du tout. Je te le demande, à ma soeur, à ma dame de Marmorières, à tout ton amour, à mon chef de famille, crois-tu qu'il faut que je l'épouse ? Il est aimable et galant, je ne l'aime pas, mais enfin, il a de bonnes terres, et Exat est tout près des Fenouillèdes. Qu'auraient voulu nos parents, Magalona ? Je n'ai pas encore demandé à Skip et Ariana leur avis, mais Germain est réticent, et Salvaire, qui était là, a été fort mécontent de l'idée, il trouve Jehan trop jeune et pas assez digne de se marier et diriger une famille. Ariana, qui a été sa préceptrice, pourra peut-être me dire ce qu'elle en pense. J'en ai profité, d'ailleurs, pour rappeler à Salvaire qu'Aymeric avait engagé sa foi d'épouser Margarida, pour unir le Gévaudan et Randon et Apchier, et qu'il devrait donc demander ta main. Je n'ai pas vraiment compris sa réaction, je ne sais pas s'il a vraiment compris que ce serment l'engageait. Mais il est si aimable et jovial homme, ma chère Lina, qu'il ne pourrait que te rendre heureuse. Tu as bien vu d'ailleurs la dernière fois avec quelle amabilité et quelle puissance il t'avait aidée à aller devant Adrien pour prêter ton allégeance !

Avant que j'oublie, il faut que je te dise aussi. Guillaume m'a fait tout une scène parce que j'avais oublié de le dire : je suis baptisée, je l'ai fait pour pouvoir être le témoin d'Ayena d'Alquines, et puis, cela sert toujours, quand il faut se marier ou transmettre ses terres. Tu l'aurais su, en fait, si tu avais pu venir au baptême de Jehanne Elissa et Germain, parce que Germain m'a demandé d'être sa marraine pour le guider sur le chemin de la vertu, mais je comprends que ta santé ne te permet pas tous les voyages.

Aimelina réalisa que, ce faisant, Magalona s'était épargné la vision de ses soeurs et amies en robes de deuil. C'était sans doute mieux...

Citation :
Enfin, je parle trop de moi et du Languedoc ! Donne-moi des précisions sur cette dame de Saint-Léger et sur ta maison à Nevers : l'as-tu déjà trouvée, comment est-elle, faut-il que je te fasse porter quelques effets du Languedoc ? Et seras-tu à Reims au sacre de Sa Majesté ? Je suis conviée à y présenter des croquants de Saint-Paul, du vin et de la salicorne, mais je ne sais pas si j'irai, je verrai avec Jehanne et Eilinn, si elles y vont ; sinon j'enverrai un Astruc là bas, pour honorer mon statut. C'est ce qui me permet de vendre la production plus cher, et j'en ai tant besoin !

Tu peux écrire à Joana à Cauvisson, elle y est tout le temps, en ce moment. Comme j'ai reçu ta lettre pendant les allégeances, j'ai pu aussitôt lui indiquer ton souhait, elle m'a assuré qu'elle s'en chargerait dès qu'elle aura un instant. C'est qu'elle était très occupée, ces derniers jours, elle a organisé une cérémonie d'octroi à Cauvisson, au fils d'Ella Durée, Ernest. Il est vraiment bizarre, et pas du tout avenant. Même sa voix est bizarre. Enfin, elle fait ce qu'elle veut, et il ne risque pas de faire d'esclandre, vu qu'il ne fait rien. Si nous allons à Paris ensemble, nous irons à DTC et tu verras à quoi il ressemble.

Je t'embrasse bien fort et te souhaite tout le meilleur du monde, ma Lona.

Lina.

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Magalona Eufrasia
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MessageSujet: Re: Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière   Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière EmptyJeu 19 Avr - 19:42

C'était quand même de la chance que ce soit en Bourgogne que le médicastre m'ait conseillé de m'établir. Pourquoi ? Parce que, mine de rien, cela me permettait d'avoir de fraîches nouvelles du Languedoc. Ainsi donc les messagers entre ma sœur et moi-même ne cessaient d'aller et venir, porteurs de nos échanges.

Comme toujours, le messager fut envoyé, à peine arrivé, auprès d'Agnèta qui prit soin de lui de maintes façons que nous tairons ici afin de ne perturber les chastes mirettes nous parcourant.

Pendant ce temps, dans ma nouvelle chambre, je prenais connaissance du pli. Héraldique, travail, abnégation ! Je me fis alors réflexion que peut-être Montjoie réussirait à mettre du plomb dans la cervelle de gallinacée de ma sœur, en somme qu'elle réussirait là où j'échouais. Mais la suite de ma lecture me montra que je me berçais d'illusions. Je dus relire plusieurs fois la lettre pour être sûre de bien comprendre la scène qui s'était jouée. Et je restais un temps abasourdie de ces nouvelles.

Je pris donc tout le temps de l'après-midi pour me remettre de tout ce que je manquais, pour me remettre de l'insouciance de ma gallinèta de sœur. Je réfléchis alors à la situation. Je connaissais Jehan Djahen Shaggash Rieucros. Mère m'avait parlé un peu de ses parents, et plus encore de ses grands-parents. De plus j'avais pu déjà le rencontrer lors de mon dernier séjour en Languedoc. Que pouvais-je faire désormais ? Cette demande était-elle réelle ou s'agissait-il là d'une farce ? Je devais m'en assurer. Je pris alors décision. Et je rédigeais ma lettre en ce sens.



Citation :
Ma petite sœur, ma si chère petite sœur, ma Linèta, ma belle, douce et pure petite fleur de lin...

Je ne peux te cacher que ta lettre m'a surprise. Oh non pas pour ce qu'elle émanait de toi, mais bien par les nouvelles qu'elle renfermait. J'ai pris toute l'après-midi pour mettre en ordre mes pensées, et j'ai été me recueillir dans le crypte dédiée à Son Altesse Béatrice de Castelmaure Ce n'est donc que ce soir, à la lueur de la chandelle que je te réponds.

Je pense qu'il va me falloir venir en Languedoc afin de t'apporter mon conseil concernant la demande en mariage du baron. Avant de te rendre mon avis, je dois le rencontrer : cela me semble naturel, normal puisque je suis chef de famille. C'est là mon devoir.

Je souhaite en ce sens que tu me fasse part de chacun des conseils qui te sera donné concernant cette union, afin que je puisse considérer la chose sous tous les angles possibles. Je crois avoir compris déjà que Finubar Anar te donnait avis positif sur ce point. D'ailleurs, le concernant, même si mon avis n'est pas requis, je suis favorable à cette union : nous nous devons d'honorer la promesse de Cristòl et d'aider ses démarches en ce sens à aboutir. Je suis certaine que notre Eirwen y trouvera du bonheur en plus d'une élévation sociale non négligeable. Je participerai à sa dot comme il se doit et je veux être là quand tout sera établi et mis par écrit. Ainsi qu'à leurs épousailles, il va sans dire. J'ai récemment fait l'acquisition d'une soie sauvage qui fera merveille avec son teint le jour où le prêtre les unira.

La réticence de Germain est naturelle. Je le crois amoureux de toi. C'est tellement évident ! Et je sais, pour l'avoir lu dans tes gestes lors de son anoblissement, que tu partages cette inclinaison. Je ne saurais en revanche trop te conseiller de rester vigilante et de toujours le recevoir en compagnie d'un chaperon. Cela fera taire les mauvaises langues. Je pense qu'il fait là parler son cœur de chevalier servant, et non point sa raison de vassal.

Concernant le blond baron gévaudanais, il faut avouer qu'il ne connaît pas encore assez bien l'histoire de notre province. Il n'est là que depuis peu : rien que le nom de Shaggash et celui de Rieucros méritent que l'on prenne cette demande avec considération. Toutefois, s'il a raison quand il argue la jeunesse de ton prétendant, il oublie peut-être que tu es jeune aussi : Si cet hymen était consacré, cela vous permettrait d'avoir moults héritiers.

De plus, dans cette affaire, comme tu le soulignes la proximité de vos fiefs n'est pas à oublier. Frontière commune, par exemple, permet de se concentrer sur celles avec d'autres fiefs. Il y a donc là un argument stratégique en cas de défense.

Je te remercie d'ailleurs de me rappeler ce que je n'ai point encore fait : remercier le blond baron de son soutien lors des dernières allégeances. J'en suis confuse et il va me falloir réparer cet affront. Je trouverai bien quelque chose. Peux-tu me renseigner mieux sur ses fiefs ? Peut-être qu'un présent les concernant serait de bon aloi ! En revanche, je ne crois pas que l'épouser soit la solution. Et puis sans doute a-t-il déjà quelque promise. Si je conviens qu'il serait respectueux des traditions et de mon nom de respecter la promesse que Mère et feue Son Altesse firent, je ne peux avoir préséance s'il est déjà engagé. C'est sans doute pour cela que tu n'as pas compris sa réaction. Il n'aura pas osé te mettre plus en porte-à-faux alors qu'il est déjà promis.

Enfin, tu m'écris que tu es baptisée et tu ne m'as pas conviée à la cérémonie ! Certes je comprends que tu as voulu m'épargner un voyage éprouvant, mais tout de même tu aurais pu m'informer. J'aurais pu vouloir m'y faire représenter à ce baptême. Il va d'ailleurs falloir que je me fasse confirmer, et cela m'ennuie déjà. Je n'ai pas envie de réitérer ma foi devant un public. Elle est en moi, présente à chaque instant. Je ne crois pas en ces démonstrations superficielles... Mais il me faut en passer par là, pour les raisons que tu cites et bien d'autres encore.

J'ai reçu des nouvelles de mon intendant de Marmorières, quelques plans de vigne ont été touchés par la grêle de mars. Mais il semble qu'il n'y a pas eu trop de dégâts. Je visiterai tout cela lorsque je reviendrai pour mon entretien avec ton prétendant.

J'ai appris par mon intendant en Gévaudan que Beròt, le meneur de loups nous avait fait un magnifique présent : des peaux de loup. Tu recevras sous peu deux de ces peaux les plus douces. Tu en feras ce que bon te semble. J'en ai fait vendre cinq et j'en ai gardé deux pour moi également. La dernière, je l'ai offerte à Beròt en remerciement.

En ce qui me concerne, du côté Languedoc, je crois t'avoir appris tout ce qui était important. Il est temps donc de te parler de la Bourgogne.

Le temps est froid, humide, mais je m'y plais quand même. J'ai eu peu de crises depuis mon retour. La dame de Saint Léger est une femme adorable mais elle se sent terriblement seule. Et, malgré mes conseils et sa condition, elle ne veut pas épouser un homme par raison. C'est bien dommage je trouve, mais elle est un peu comme Mère : elle a besoin d'aimer, aussi je peux comprendre sa volonté. Elle est connétable sais-tu ? Et je l'ai vue faire une allocution publique. Ainsi que tout le conseil ducal. C'était pour eux l'occasion de faire un bilan de leurs actions. J'ai trouvé cela intéressant. Il y avait même un membre de la royauté ! Mais je ne sais pas lequel car je ne l'ai pas vu et je n'ai pas su qui c'était.

Certains bourguignons grondent. Ils disent que le roy n'est pas le roy et que c'est Eusaias qui devrait l'être. Je ne sais donc pas s'il est judicieux pour moi d'assister au Sacre. Oh ce n'est pas que je partage leurs avis. Je n'en ai pas d'ailleurs sur la question. Mais je ne veux pas subir les foudres d'une colère qui me dépasse. Alors je pense que je m'abstiendrais.

Comme tu t'en doutes, j'ai trouvé une petite maison. Elle est suffisamment grande pour accueillir mes gens et moi-même, mais suffisamment petite pour que l'entretien ne soit pas trop difficile. Je suis ainsi devenue la voisine de la dame de Saint Léger ! Je n'ai pas besoin d'effets, ce que j'ai avec moi me suffit amplement. Dès que j'aurais la lettre de Joana, je me présenterai sur ses terres. Mais tu as raison, je vais lui écrire à Cauvisson. J'ai d'ailleurs quelques renseignements à lui demander et quelques idées à lui soumettre. Je ne savais pas qu'elle avait un nouveau vassal, ni même qu'elle connaissait un parisien. Quelle étrange idée que cet octroi dont je ne sais rien ! Toutefois cela est positif pour nous : cela nous fait une entrée chez la célèbre Ella Durée.

Ah tiens, au sujet de Paris ! J'ai vu, il y a peu, quelques annonces qui viendront compléter ta collection concernant cette affaire qui agite la Bourgogne, mais aussi d'autres provinces apparemment. Je t'en joins copie.

Je vais écrire de ce pas une lettre à Jehan Djahen. Surtout ne me laisse pas dans l'ignorance des conseils qui te seront prodigués, je te donnerai le mien quand je viendrais sur nos terres. Après l'avoir rencontré.

Je t'embrasse bien fort ma petite fleur.

Ta Lona qui t'aime bien fort et à qui tu manques.



Copie 3 a écrit:
A Vous, Louis Vonafred Salmo Salar, Roy de France,
A Vous, Dotch de Cassel, Grand maître de France,
De Nous, Elisabeth Stilton de Lasteyrie, dame de Lusigny,


    Salutations,

    Il est temps pour nous de prendre la plume afin vous annoncer notre démission. Celle-ci est bien sûr valable pour notre poste de Grand audiencier, de Premier écuyer de France et de Fournisseur royal auprès de la Maison royale. Nous vous saurons gré de la transmettre au Chancelier de France, au Grand Ecuyer de France et au Grand Chambellan de France.

    La raison en est assez simple. Il y avait un certain nombre de candidatures pour la Chancellerie, notamment au sein de la Cour d'appel. Il était donc possible de trouver un homme ou une femme compétent issu du grand office qu'il s'agissait de diriger. Au lieu de cela, vous avez choisi un homme dont la seule expérience en matière de justice royale est un passage éclair à la Cour d'appel en 1458, lors duquel il a brillé par son absence. Être écartée au profit d'un officier méritant de la Chancellerie eut été normal ; au profit d'un de vos proches compétent, compréhensible et supportable ; mais au profit d'un inconnu complet aux états de service si peu flatteur, c'est une insulte pour nous-même et pour tous les autres candidats sérieux.

    Nous avons connu, en tant qu'avocate, quatre Chanceliers dont un à peine nommé, et en tant que Grand audiencier nous en sommes au troisième. Le premier a brillé par son absence, le second n'avait pas la carrure, et le troisième ne connaît rien à un office dans lequel il vient d'atterrir. Pendant que les Chanceliers se suivaient et se ressemblaient, carriéristes avides de pouvoir et de prestige, nous sommes restée en poste, faisant notre travail de la meilleure façon possible sans avoir reçu quelque reproche que ce soit de quiconque. Puisque la compétence et la fiabilité semblent être des critères éliminatoires, nous devrions probablement prendre cet énième camouflet comme une marque de reconnaissance.

    Votre décision a peut-être été motivées par nos liens de vassalité avec Sa Grâce Eusaias de Blanc Combaz. Il est certes notre suzerain. Mais à aucun moment vous n'êtes venus nous demander si la Couronne était plus importante que notre vassalité, si nous acceptions de choisir entre une terre et un dévouement, entre un homme et un pays. Au lieu de cela nous sommes condamnée d'avance, sans même avoir fauté, sans même qu'on nous donne une chance d'approfondir un engagement qui dure depuis des années. Nous avons fait partie de quatre offices différents depuis le début de notre carrière royale en août 1458. Mettre à profit notre énergie et notre sérieux n'a donc dérangé personne depuis tout ce temps, car en prenant ces charges, nous nous sommes engagée à servir la Couronne, d'abord la Couronne et avant tout la Couronne. Jamais il n'en a été autrement.

    Cerise sur le gâteau, le jour même de cette nomination inique, nous avons reçu une lettre du nouveau Chancelier, nous demandant de l'aide pour comprendre son propre grand office, la nature du travail à effectuer et l'avancement des projets en cours. Votre homme ne sait rien. Il n'a même pas pris la peine de se renseigner sur le poste qu'il briguait. Nous ne sommes apparemment pas digne d'être grand officier, et pourtant les titulaires successifs du poste s'adressent systématiquement à nous pour savoir ce qu'on attend d'eux. Sans doute ne s'en vantent-ils pas, mais nous refusons de servir une nouvelle fois de faire-valoir à un incompétent patenté.

    Un Roy devrait se dévouer à son Royaume, pas à ses proches et à leurs amis. Non seulement vous ne servez pas la Couronne, mais vous lui causez même du tort. Nous espérons que le prochain souverain aura plus de bon sens que vous et saura faire appel aux bonnes personnes. Alors, nous serons là pour à nouveau servir fièrement notre pays.

    Fait à Hastings, le 16 avril de l'an de grâce 1460.

Elisabeth Stilton de Lasteyrie
    scel
Copie 4 a écrit:

    Peuple de France,
    Feudataires du Royaume,
    Nobles et Chevaliers de France,


    Il y a peu, la Pairie du Roy des Parisiens faisait afficher dans vos gargotes une annonce édifiante.


    A sa lecture vous constaterez que la Pairie prend le parti de reconnaitre le Roy élu. Légitimant ainsi et de fait, l'existence d'un autre Roy, non élu.
    Or donc, entendez bien, Nous, Eusaias Blanc Combaz, sommes donc Roi-non élu de France.

    Loué soit le Très Hauct d'avoir permis qu'ils ouvrent les yeux pour confirmer cette évidence.


    Nous, Eusaias de Blanc Combaz, véritable Roy de France vous invitons à rejoindre et reconnaitre Notre Couronne.
    Nous, nous offrons à nos provinces écoute et respect, autonomies, bonne justice et protection.
    Nous, nous n'envoyons pas notre épouse diriger les provinces pour qu'elles signent une aberration.


    A ce sujet, Feudataires du Royaume, nous vous posons questions simples.
    Combien de fois, la Pairie a-t-elle fait mentir les pourtant très saintes paroles de l'apôtre Nikolos sur la légitimité des urnes comme volonté divine ?
    Combien de fois avez-vu la Pairie balayer cet argument, le piétiner sans en être inquiétée outre mesure par la Très Sainte Eglise ?
    Faut-il vous rappeler à tous à combien de reprise la volonté du Très Hauct est passée après celle de la Pairie concernant les élections tenues dans vos provinces ?


    Feudataires, Nobles et Chevaliers de France, Nous vous savons nombreux à ne pas oser venir à nous de peur de perdre la reconnaissance de votre noblesse.

    Vous êtes-vous demandé sur quoi cette reconnaissance ou non peut influer réellement ?
    Le droit de jouter ou non dans des joutes arbitrées par la Hérauderie de France ?
    L'obligation de passer par cette même Hérauderie pour espérer pouvoir gérer votre famille ou vos terres ?
    Finalement, mis à part beaucoup d'obligations et peu de considération, que vous apporte cette reconnaissance ?

    S'il vous faut des bout de papiers pour vos légitimer dans vos droits et devoirs, nous savons aussi les produire.
    S'il vous faut de blasons, des hérauts, des arbitres de joutes, des généalogistes, nous les avons.
    Ainsi que bon sens, patience et temps pour vous aider à administrer vos fiefs et familles.

    Cessez donc de craindre pour quelques contreseings qui n'ôtent en rien vos droits et privilèges puisqu'ils émanent de la volonté d'un Roy fantoche et d'une institution que nous ne reconnaissons plus comme Nôtre.



    Peuple de France,
    Ouvre les yeux !
    Lève toi !
    Rallie l'oriflamme de Bouillon !






    Eusaias Blanc Combaz
    Roy de France.
    scel




Et voilà, maintenant il me restait à écrire : une lettre à Jehan Djahen, une lettre à Eirwen, une lettre à Joana et une lettre au bel et blond baron. Ah oui, et puis celle de ce projet un peu fou que j'avais depuis quelques temps : donc une lettre à Son Altesse Royale. Que d'encre j'allais utiliser !
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Aimelina
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MessageSujet: Re: Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière   Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière EmptyVen 27 Avr - 19:32

Aimelina avait vécu bien des troubles ces jours derniers ; non les moindres parmi eux : troubles de sa santé, et révélations d'Ariana sur Jehan Djahen. Et Jehanne Elissa qui lui filait entre les doigts.
Tout un programme.

Lorsqu'elle prit la plume pour écrire à sa soeur, elle ignorait encore quel désastre allait bientôt la toucher.


Citation :
Magalona, oh ! Ma Lona, j'ai tant à te raconter !

Mais tout d'abord, ne viens pas en Languedoc, c'est inutile : je n'épouserai pas Jehan Djahen, je ne peux pas ! J'ai invité Dòna Ariana Del Casalièr pour qu'elle me parle de lui, puisqu'elle l'a élevé et qu'elle est sa vassale et la mienne. Oh, Lona, ce que j'ai entendu, j'aurais préféré ne jamais l'entendre, et j'en ai mal de l'avoir sollicité, et j'espère que Dòna Ariana ne m'en veut pas trop de l'avoir amenée à dire tout cela. Je croyais qu'elle allait me rassurer, me montrer qu'à défaut d'être un homme bon, il n'en serait pas un mauvais.

De mauvais, il est le pire. Il l'a déjà fouettée, quand elle attendait son enfant, et jusqu'au sang ! Je savais bien qu'un homme sain ne pouvait pas demander ma main, mais sur un point, Salvaire d'Irissarri se trompait tout à fait : loin d'être puceau, le Baron semble connaître bien la chose, et la pratiquer à plusieurs. Avais-tu jamais entendu que l'on pouvait foutre à plus de deux, ma chère et gentille soeur ?

Lecteur chaste, ferme les yeux - non, pas toi, Lona ! Aimelina, tout à ses alarmes multiples, ne tenait pas son langage, spontanée jusqu'à l'outrance.

Citation :
Je crois que Finubar ne savait pas ça, lorsqu'il m'a donné sa bénédiction, ou il n'aura pas voulu se dédire en présence du Baron. Germain, en revanche, avait plus que raison dans son refus, l'a-t-il senti ? C'est qu'il n'est lié d'affection en aucune façon avec Jehan Djahen, et pouvait donc, je pense, parler plus librement. Mais je ne crois pas qu'il soit amoureux de moi, Lona.

Et je ne pense pas que ce soit mal de mentir à ma soeur, non non, d'ailleurs, qu'est-ce que le mal ? Mentir pour préserver quelqu'un, c'est une bonne action !

Citation :
Je crois d'ailleurs qu'il avait un penchant pour Jehanne Elissa, et c'est pourquoi je l'avais fait seigneur, pour qu'il puisse l'épouser. J'espérais tant qu'elle verrait quel homme bon et brillant il est, pouvant la combler de toutes les manières, et qu'elle oublierait son fiancé toujours absent, qui prend si mal soin d'elle ! Tu te doutes bien que si j'aimais Germain, moi, je t'aurais demandé de bénir notre amour en le dotant, que je puisse l'épouser.
Mais je crois que Jehanne Elissa n'a rien compris et j'en suis triste. Je consolerai Germain comme je le peux, et s'il a aussi pour moi de l'affection comme tu dis, et puisque je ne peux épouser Jehan Djahen, peut-être voudras-tu bien le doter comme je disais. Son nom est grand aussi, et il ne fouette pas ses proches. Et j'aimerais, quel que soit l'homme que j'épouse, t'avoir, ce jour-là, à mes côtés comme témoin. Je suis si désolée pour le baptême, mais le temps de t'expédier un courrier, la cérémonie aurait déjà eu lieu, tant tout s'est préparé si vite ! La pastorale a été finie en un rien de temps, une demie journée, c'était si simple ! Je crois que Mère et Eirwen nous ont bien enseigné nos leçons. J'ai même la curiosité de suivre actuellement le séminaire, parce que je me suis fait gronder par Guillaume de ne pas tout bien comprendre à la religion, et je veux lui montrer que je ne suis pas si gourde que ça.


Concernant le Baron Salvaire, ses terres sont celles que tu connais, Randon et Apcher, Apcher tout au nord du Gévaudan, près de l'Auvergne, et Randon juste au Nord du Tournel, à l'est de Mende. Je ne sais trop ce qu'on peut lui offrir et quels sont ses besoins pour ces fiefs, mais je sais qu'il paraît toujours très bien vêtu, et tu m'accuseras d'être frivole ! Mais je crois qu'il aimerait à avoir davantage de pourpoints, ou de longues manches, enfin ! Peut-être lui offrir de précieux galons, qu'il saura faire broder sur une veste ? Ou quelques queues d'hermines. Ou une peau de loup ? Celles que tu m'as promises sont arrivées, c'est superbe ! J'hésite à m'en couvrir pour l'hiver ou à m'en faire doubler une houppelande. Je compte en acheter une bientôt, je crois que je prends du poids !
Enfin pour Salvaire, je ne crois pas en tout cas qu'il soit promis. Il parle plutôt de ne jamais, grand dieu, prendre d'épouse, mais la raison lui reviendra bien, pour la postérité des terres ! Peut-être ne sera-t-il pas très aimant et attentionné, mais je n'en connais pas beaucoup qui le soient et qui soient encore à marier. Nos pères étaient bien trop rares, je crois...

Ils appartiennent au passé, mais nous, regardons vers l'avenir ! Et déjà, au diable le sacre. De toute façon, à l'heure où j'écris, il est trop tard pour s'y rendre. Et même déjà l'on murmure en la Hérauderie qu'il s'y serait tenu des octrois. Bientôt, les rois n'attendront même plus d'être élus pour gratifier leurs soutiens de terres ! Plus je lis les annonces que tu m'envoies, à propos d'Eusaias, plus je crois sa cause juste, ou au moins, égale à celle du Salmo Salar. Mais grâce au ciel, je ne dois pas, comme Père, servir la Couronne, et je tremble déjà de l'idée que je puisse être acceptée comme Héraut. Mais ce n'est pas le genre de serment auquel il est interdit de renoncer, alors nous verrons bien.

J'espère te revoir bien vite, et, je l'espère, à Paris, car en Languedoc, il n'y a pas grand chose de bon en ce moment, sinon le temps clément.

Je t'embrasse et tu me manques,

Ta Lina

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MessageSujet: Re: Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière   Des pistoles en l'air lieront radine & dépensière EmptyJeu 24 Mai - 17:02

Au moment de son départ, Aimelina prit son courage à bras le corps et écrivit à Magalona, qui devait être rentrée en Bourgogne désormais et, Dieu merci, semblait n'avoir pas eu le temps de rendre visite à sa soeur, ni même de la prévenir de sa présence.

Citation :
Ma chère Lona,

Oublie toutes ces histoires de dot et de mariage dont je te parlais : Germain de Gisors est mort, et son deuil me pèse. Peut-être qu'à cause de ce que tu m'as dit, je me suis prise à l'aimer un peu aussi, et j'en souffre maintenant. Je vais partir en voyage pour me changer les idées, je t'écrirai régulièrement pour te donner de mes nouvelles. Mais je ne suis pas certaine que tu pourras m'écrire en retour, puisque je serai sans cesse ailleurs ! Où que tu sois, prends soin de toi. Je laisse à Géraud Astruc le soin de mes affaires ici, tu as déjà eu affaire à lui, et je crois que tu l'as déjà conseillé plusieurs fois... Moi, je ne m'en soucierai plus, jusqu'après mon voyage.

Je t'embrasse fort, et si mes pas me mènent en Bourgogne, je viendrai te voir !

Ta Lina qui t'aime.
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