Kyrianah [Trahison]

Citation :

Duché de Guyenne

Procès pour Trahison

En date du mois d'octobre 1459
Procès instruit le 2 octobre 1459
Verdict rendu le 18 décembre 1459 [en cours]

Nom de l'accusé : Kyrianah

Procureur : Nightmare_bbp
Juge : Elianor_de_vergy

Acte d’accusation

Citation :: Le deuxième jour du mois d'octobre de l'an de grâce 1459,

Accusateur : Le Duché de Guyenne
Procureur : Eruntalon
Juge : Koyote

Accusé : Kyrianah
Village d'origine: Montauban
Statut : artisan

Victime : Duché de Guyenne, ville de Bordeaux

*Pour son premier procès en tant que procureur de Guyenne, Eruntalon n'avait pas hérité d'un dossier simple : une affaire de trahison. Mais ainsi en allait-il en ces temps de guerres, les traitres se trouvaient à tous les coins de rue.

L'air sévère, et le visage implacable, le marmandais entra dans le tribunal, ses dossiers sous le bras pour l'énoncé de l'acte d'accusation.*

« Kyrianah comparaît aujourd'hui ci devant la cour car il est accusé selon le chapitre 4 du Livre II du Coutumier Guyennois d�avoir commis un acte de Trahison à l�encontre de ce Duché. En effet, ce triste personnage, membre de l'armée Pennmarc'hed, battant pavillon breton a participé à la tentative d'assaut sur la ville de Bordeaux dans la nuit du 28 au 29 septembre de l'an de grâce 1459.

Cet acte inqualifiable est clairement une atteinte à la stabilité du duché et de ses institutions et nuit profondément à l'ensemble de la Guyenne.

Nous entendrons le témoignage de Benlord et de Leandre de Castlecerf, accessoirement bailli de Guyenn, qui faisaient partie des courageux défenseurs de Bordeaux et qui pourront attester du rôle que la prévenue a joué dans ces évènements. »

*Eruntalon s'empara alors du Grand Coutumier de Guyenne inscrit sur un rouleau de parchemin, et fit la lecture du passage évoqué plus tôt.*

" Livre II : De la justice
[...]
Chapitre 4 : Des chefs d'inculpation

[...]Article 4
La Trahison, de manière générale, correspond à tout agissement portant atteinte à la stabilité ou à l'intégrité du Duché ou de ses institutions par des Guyennois.
Plus précisément, et de manière non exhaustive, cela comprend :

- Toute tentative de révolte, révolte et l'incitation à la révolte, non autorisées par le Conseil Ducal, par un Guyennois.
- Tout manquement d'un Maire, d'un membre de la prévôté, ou de l'Ambassade aux devoirs inhérents à sa charge. "

*Erun reprit ensuite la parole.*

«Nous rappelons que d'après le Grand Coutumier de Guyenne, Livre 1, Chapitre 1, article 5 :
Le territoire de Guyenne tel que défini par Sa Majesté Levan III, Roy de France, après la reconquête de 1455, est indivisible et inaliénable. Il se compose de huit bailliages chacun regroupés autour d'une des villes du Duché, à savoir : Agen, Bazas, Blaye, Bordeaux, Cahors, La Teste de Buch, Marmande et Montauban. La ville de Bordeaux est la capitale du Duché et le siège de ses institutions.

L'accusée étant résidente, de Montauban, le chef d'inculpation de trahison est parfaitement valable.»

*Le procureur rappela, alors, les droits du prévenu :*

«Kyrianah bénéficie du droit de rester en liberté jusqu'à la fin du procès et de bénéficier de l'aide d'un avocat, parmi ceux exerçant en Guyenne :
Maître Melior
Maître Betoval
Maître Philipusaficus »

*Il indiqua le lieu où le Coutumier Guyennois était affiché à la vue de tout un chacun. Enfin accompagnant ses dires d'un geste de la main, Il conclut :*

« Que suive la plaidoirie du prévenu ! »

Première plaidoirie de la défense

Citation :: Kyrianah écouta sans sourciller les paroles du procureur en souriant moqueusement devant son air sévère. Encore un qui jouait son rôle pensant qu'il allait impressionner la rouquine. Lorsque vint son tour de parler elle se lança.

Traitez moi de traitre si bon vous semble. VOUS êtes les traitres. Ceux qui ne respectez pas les votes de vos concitoyens. Qui n'avez pas hésité à les trahir et à vendre la Guyenne, lui faisant perdre tout son prestige et ses droits. Moi je suis Guyennoise jusqu'au bout des ongles ! Moi je ne vends pas mon duché. Moi je respecte le vote du peuple guyennois et ne soutient pas le vrai traitre seulement intéressé par le pouvoir ses prérogatives. Je ne rentrerai pas dans votre dialogue qui de toute façon sera stérile. Ceux qui me trainent devant ce tribunal sont les vrais, les seuls traitres à notre duché.

J'ai conscience que revendiquer haut et fort mon appartenance guyennoise et vous traiter de traitres ne me mettra pas dans vos bonnes grâces. Mais rien ne viendra ébranler mes convictions. Et quel que soit le verdict de ces procès auxquels vous vous prêtez, il ne fera que conforter vos opposants dans leur conviction et augmentera nos rangs. Alors allez y, jugez moi. Jugez nous tous. Un jour, c'est peut être vous qui serez en face de nous. Ne l'oubliez pas... !!! Parce que moi, je ne l'oublierai jamais !!!

Elle leva le menton et fixa le procureur au fond des yeux, pour bien lui montrer que ses paroles n'étaient pas du bluff. Puis elle tourna les talons et retourna s'assoir.

Réquisitoire de l’accusation

Citation :: * Le procureur écouta attentivement le témoignage de Benlord et la "défense" de l'accusée, cette dernière avait au moins le mérite d'assumer ses actes... Erun soutint le regard de la prévenue, bien qu'il soit intimement persuadé qu'elle pensait chaque mot de ce qu'elle disait, il n'avait aucune raison de baisser les yeux.*

Monsieur le juge, je serais relativement bref. L'accusée n'a pas cherché à nier les faits qui lui sont reprochés, de plus le témoin Benlord l'a parfaitement identifiée.

Je tiens seulement à rappeler à l'accusé que le conseil ducal a été élu par le peuple guyennois avant de désigner un duc qui a été reconnu par la reyne et qui a nommé ses conseillers aux différents postes. Son action armée contre les troupes ducale est donc contraire aux principes qu'elle affirme défendre.

De plus, le ton légèrement menaçant qu'elle emploie serait plus approprié sur la place du marché qu'au sein de ce tribunal. Veuillez s'il vous plait réfrénez vos ardeurs.

Mais soit, l'endroit n'est pas approprié à des débats de ce type. Kyrianah a attaqué Bordeaux, elle ne s'en défend pas, un témoin l'a identifié et un second ne tardera certainement plus à le faire. En conséquence de quoi, monsieur le juge je vous demande de condamné l'accusée pour trahison. Un séjour dans nos geôles devrait lui permettre de réfléchir calmement à ses actes.

*Erun acheva là son réquisitoire, son rôle dans ce procès était maintenant terminé.*

Dernière plaidoirie de la défense

Citation :: Kyriana se releva et s'approcha de nouveau. Elle se moquait bien de devoir visiter les geôles de la ville. Elle se disait que toutes les grandes causes se payaient parfois très cher. Elle se disait aussi que ces procès auxquels on les soumettait étaient leur meilleure publicité et leur rallieraient ceux qui comme eux se sentaient trahis et baffoués. Elle se sentit plus forte encore et c'est d'une voix très calme mais assurée qu'elle s'exprima de nouveau, le regard brillant d'une lueur de fierté et de certitude.

Mon action est dirigée contre cette reyne et contre le nouveau duc qui n'ont pas respecté les votes du peuple en ne reconnaissant pas celui qui avait été élu avant. A partir de là, je me considère comme lésée de mes droits et baffouée, méprisée par cette reyne. Je n'agis donc pas contrairement à mes convictions. Bien au contraire ! je me bats pour que soit respecté le choix du peuple de Guyenne. Puisque le nouveau duc est du coté de cette reyne qui méprise son peuple, alors il devient forcément mon ennemi.

Si vos convictions politiques personnelles vous portent vers elle et cet usurpateur, c'est votre problème personnel mais si vous voulez un jugement honnête et impartial, ça ne doit pas interférer et vous devez comprendre qu'à partir du moment où d'un côté on ne respecte pas nos droits, nous prenons celui de nous défendre pour nous les voir restitués. Si pour ça nous devons nous battre, alors nous le ferons. Se battre pour des idées, ça a toujours été le but de toute guerre. Celle-ci ne fait pas défaut à la règle.

Mais alors dites moi si c'est juste, qu'en plus d'avoir été blessés ou tués, une peine de prison supplémentaire soit imposée. Est ce que le "pouvoir en place" a besoin de prouver quelque chose ? Qu'il détient la force ? Certainement pas l'intelligence en tout cas ! Mai tout pouvoir n'est en place que temporairement. Ne l'oubliez jamais. Le jour où c'est vous qui vous vous retrouverez à ma place, comment verrez-vous les choses ? Hum ?

Sur ces bonnes paroles et se disant que quoi qu'elle dise rien ne changera la donne, elle retourna s'assoir.

Témoin n°1 de la défense :

Citation :: Aucun.

Témoin n°2 de la défense :

Citation :: Aucun.

Témoin n°1 de l’accusation :

Citation :: L'accusation a appelé Benlord à la barre

Voici son témoignage :

** Benlord s'avanca vers la barre en boitant quelque peu, des pansements lui parcourrait le bras droit. **

Mesdames, Messieurs,

Je reconnais la personne qui m'est présentée : sa rousseur et ses yeux sont très reconnaissables.

Et ce sont bien eux que j'ai vus ce jeudi matin quand une troupe ... je devrais dire deux troupes ennemies ont essayé de s'attaquer à notre capitale.

Par contre je tiens à dire que Kyrianah ... si c'est bien le nom de cette personne ... ne se bat pas spécialement bien : elle a eu l'opportunité de me blesser mais ne l'a pas prise.
Ainsi ces bandages n'ont pas été causés par vous.

Hein ? je m'égare ... non, seulement que le feu de l'action m'a bien secoué et je me souviens encore de ces instants intenses comme s'ils s'étaient passés cette nuit.

Témoin n°2 de l’accusation :

Citation :: L'accusation a appelé Leandredecastelcerf à la barre.

Verdict

Citation :: Accusée levez vous !

Vous avez été formellement identifiée par messire Benlord comme vous trouvant sur le champ de bataille, aux côté des troupes qui ont tenté de prendre la capitale, Bordeaux.

Cette accointance avec des forces étrangères et illégales ainsi que votre tentative armée que vous reconnaissez volontiers, me poussent indubitablement à abonder dans le sens du réquisitoire du Procureur.
Votre effronterie va même jusqu'à menacer les autorités légales et légitimes de ce duché. C'en est trop !

Par ailleurs la trêve signée et proclamée le 27 novembre 1459 ne concernant que les combattants ayant pris part au conflit opposant le Ponant à la Couronne de France, elle ne saurait vous bénéficier. En effet, vous êtes guyennoise, avez participé à une attaque au sein d'une armée battant pavillon aux couleurs de Bretagne, province membre du Ponant, à l'encontre de la Guyenne, alors également membre de ladite alliance. Votre action n'a dont rien à voir avec le conflit opposant le Ponant à la Couronne de France.

Aussi, pour le motif de trahison, en ce dix huitième jour de décembre 1459, je vous reconnais coupable et vous condamne à 3 jours de geôles.
Cette peine sera assortie d'une amende de 50 écus au titre de réparation concernant les menaces formulées dans cette enceinte.

Qu'il en soit ainsi !

Peine

Citation :: Le prévenu a été condamné à une peine de prison de 3 jours et une amende de 50 écus.