| | [RP - III] Conversation entre Carmen & son fils | |
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PNJ Parcheminier
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| | | | Cristòl Baron de Saint-Félix
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| Sujet: Re: [RP - III] Conversation entre Carmen & son fils Dim 28 Fév - 4:38 | |
| Cristòl voulut sourire, sans le pouvoir. Mais il referma ses bras sur sa petite mère qui se pressait contre lui, et reçut sa chaleur et sa tristesse. Comme elle avait dû souffrir, cette femme... Cristòl savait que sa propre souffrance était bien différente. Que l'un et l'autre avaient leurs faiblesses, que Rekkared était leur faiblesse commune - et si différente !
Carmen pleurait l'homme qu'elle avait aimé et continuait d'aimer. Cristòl pleurait le père dont il n'avait pas su comprendre les choix, dont certains pourtant bridèrent sa vie.
-« Je me garderai, petite mère. Garde-toi aussi, car le temps passant, je suis seul maintenant tout à fait, dès que tu es loin. »
Et il raffermit son étreinte, triste pour eux deux, avant de la relâcher tout à fait, et reculer doucement pour regarder sa mère.
-« Petite mère... Pourquoi cette cérémonie par devant Aristote ? On disait père cathare... Petite mère... Dis-moi qui était mon père. »
Les yeux du fils tombèrent sur la dalle gravée, sous laquelle reposaient les restes de son père, avant de se lever vers la croix de Christos, au-dessus de l'autel. Puisse-t-il comprendre ! Car si en ce lieu, en présence de son père, de sa mère, du Très Haut et des prophètes, il n'y arrivait pas... Alors, jamais il n'y parviendrait. | |
| | | PNJ Parcheminier
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| Sujet: Re: [RP - III] Conversation entre Carmen & son fils Dim 28 Fév - 14:12 | |
| Carmen répondit :
« Cristòl, je te dirai ce que tu veux savoir. Mais sortons de l'église, je préfère en parler, mais dans dans ce lieu consacré. »
Une partie de la foule sortait de l'église, tandis qu'une autre restait pour se recueillir sur ce qui était désormais la tombe de Rekkared. Carmen choisit de s'asseoir sur un banc, près d'un arbre, à la sortie du village. Là, elle lui prit les deux mains, et regardant son fils dans les yeux, elle lui révéla :
« Cristòl, ton père & moi, nous nous aimions très fort. Notre amour était tel que nous en avons conçu un enfant, toi, Cristòl. Mais cet heureux événement bouleversa notre vie au point de devoir tous trois nous séparer, non sans avoir au préalable faire serment de fidélité l'un à l'autre devant Dieu.
Nous nous sommes enfin retrouvés presque vingt ans après, heureux d'être à nouveau ensemble et toujours aussi éperdument amoureux l'un de l'autre. Dieu nous a comblés lorsque il a permis nos retrouvailles. Le bonheur aurait pu être parfait. Mais le temps avait fait son œuvre durant toutes ces années passées loin l'un de l'autre. Nous n'avions plus la même vision des choses.
Durant vingt ans, je vécus une vie contemplative dans la vérité du Livre des Vertus, la sécurité et la sérénité d'un abbaye. Lui vécut le mensonge, l'insécurité et les tourments que procure une vie passée dans le siècle, à parcourir le monde, en quête d'un lieu propice où établir notre famille. Cette expérience douloureuse ébranla chez lui la vérité de l'Eglise Aristotélicienne, concevant le monde ici bas comme étant l'œuvre du Sans Nom et non plus celle de Dieu. Cette curiosité m'intrigua et je ne fus pas longtemps sans découvrir la vérité : il avait secrètement embrassé une hérésie nommée Catharisme ! » | |
| | | Cristòl Baron de Saint-Félix
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| Sujet: Re: [RP - III] Conversation entre Carmen & son fils Dim 28 Fév - 14:46 | |
| Il y avait donc pleine vérité dans les rumeurs. Déjà à l'époque, Cristòl avait beaucoup disputé avec son Parrain, LeGueux, de ce choix infamant pour son nom. L'entendre de la bouche de sa mère, et avec des mots si catégorique, acheva de rouvrir la blessure - nécessaire - de son coeur.
Assis sur le banc, de biais, pour mieux voir sa petite mère sur laquelle l'âge posait son voile, Cristòl tenait ses mains, et la pressa de continuer :
-"Que s'est-il passé ensuite ? Est-ce là que vous avez renoncé à Saint-Félix et vous êtes séparés chacun dans une vie contemplative ?" | |
| | | PNJ Parcheminier
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| Sujet: Re: [RP - III] Conversation entre Carmen & son fils Dim 28 Fév - 15:14 | |
| Carmen continua donc :
« Oui. je ne pouvais plus concevoir de vivre avec un hérétique, fusse-t-il même mon mari. Mais mon amour pour lui était si fort que je ne pouvais me résoudre à le dénoncer à l'Inquisition. C'est alors que je décidais de le mettre devant un choix crucial : soit il renonçait à ses croyances hérétiques et nous restions ensemble à vivre à Saint-Félix, soit nous nous séparions à nouveau pour vivre chacun dans notre foi respective. C'est le choix qu'il finit par faire. Et c'est ainsi, qu'il se retira à Saint-Antoine de Galamus, soit disant comme anachorète, mais en fait comme Croyant Cathare et que je me retirai à Saint-Félix de Montceau.
Mais il y eu un retournement à l'extrême fin de sa vie dû à un clerc nommé Causit Astruc. Il m'en a beaucoup parlé dans ses correspondances.
Ce jeune clerc était à la charge du curé de Saint-Paul de Fenouillet. C'est lui qui apportait le nécessaire indispensable à la vie érémitique de ton père. L'œuvre de ton père fascinait ce jeune clerc qui apprenait beaucoup de lui. Leur intimité devenait telle que certains bruits coururent sur d'éventuels rapports sulfureux que ce jeune clerc pouvait entretenir avec ton père. Mais ces accusations de pédérastie furent vites dissipés.
Il n'en demeure pas moins qu'un jour ton père finit par lui révéler sa véritable venue à Saint-Antoine de Galamus. Causit Astruc n'en fut point dupe, car il l'avait deviné au fil des conversations qu'ils eurent ensemble. Comme moi, par amour pour ton père, il ne le dénonça pas à l'Inquisition, mais résolut plutôt de le ramener à la vrai foi de l'Eglise Aristotélicienne. Sa formation de séminariste lui permettait de contrecarrer, parfois non sans mal, les arguments présentés par ton père. Et cette longue entreprise de reconversion porta finalement ses fruits, puisque des obsèques aristotéliciennes ont finalement eu lieu. Causit Astruc en est persuadé, sur son lit de mort, ton père a dû confesser au curé de Saint-Paul de Fenouillet son hérésie et demander la repentance. » | |
| | | Cristòl Baron de Saint-Félix
Nombre de messages : 311 Réputation : 0 Points : 121 Date d'inscription : 12/02/2007
| Sujet: Re: [RP - III] Conversation entre Carmen & son fils Mer 3 Mar - 20:57 | |
| Cristòl comprit que l'hérésie cathare de son père avait été le moteur, la raison d'être de son héritage précoce, cause de bien des peines, dont la dernière venait tout juste de s'achever, avec la chute du félon Delfin Blausac.
Le jeune homme était heureux que sa mère, tout à son discours, ne pût lire tout au fond de son regard et de son cœur, ou remarquer les frissons honteux qui le saisirent à quelques reprises, à l'écoute de cette histoire. Sans doute y aurait-elle vu une simple réprobation des actes de Rekkared, comme Cristòl ne s'était jamais caché de le penser. Mais peut-être y aurait-elle vu ce qui était vraiment, ce qui heurtait Cristòl, ce qui le renvoyait à ses propres fautes.
Causit Astruc... En regardant le parvis de la petite église, les gens qui discutaient ou s'éparpillaient lentement pour retourner à leur quotidien, il chercha le clerc. Et des rapports sulfureux... Cristòl savait bien ce que c'était. Il le savait, avec sa chair. Cette honte, qui comptait au nombre des poids qui pesaient, avec le temps, sur ses épaules de pécheur.
Causit Astruc sembla à Cristòl quelqu'un se sage, plus que lui, plus que beaucoup... Plus que Rekkared ?
Restait à Cristòl le choix : accepter ce discours et pardonner à son père, pour ce que le pardon restait la plus grande des bontés qu'autorisait la religion. Ou refuser la conviction de cette repentance, tant qu'il n'aurait pas parlé au curé de Fenouillet. Mais ce serait retenir sur son cœur la pesanteur qui ne demandait qu'à se voir pousser des ailes. L'oeil rougi de tristesse de sa petite mère le convainquit tout à fait qu'il était bon pour lui de le croire.
Il pressa les mains de sa petite mère en répondant :
-« Je regrette d'avoir été si loin, de n'avoir pas su trouver le courage de lui demander moi-même la vérité. Je regrette, petite mère, de l'avoir abandonné, quand lui jamais ne m'aurait laissé... »
Il songea à son enfance, vécue pourtant comme un abandon de la part de son père - et non de sa mère, car il ignorait alors en avoir une autre que la vieille bergère qui l'avait nourri.
-« Jamais il ne m'aurait laissé, s'il avait eu un seul moyen de me soutenir, de me garder, de... de m'aimer. Je dois bien faire pénitence de mon ingratitude, et je devrais bien aller à Saint-Jacques de Compostelle... dès que j'aurai pacifié cette baronnie que père m'a confiée.
Et toi, petite mère... Vas-tu retourner à Saint-Félix de Montceau ? » | |
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